Mon meilleur ami juif s’est séparé de son amie non-juive dont il est amoureux et ils en sont malades. L’amour n’est-il pas plus fort que la religion ? N’est-il pas sensé unir les personnes ?

 

Bonjour,

J’ai mon meilleur ami qui est juif (comme moi), il est tombé amoureux d’une non-juive avec qui il est resté 6 mois, maintenant il souffre beaucoup de leur rupture.
C’est lui qui a décidé d’arrêter à cause de la religion et particulièrement d’une pression très forte de sa famille.
Aujourd’hui il ne s’en est toujours pas remis, elle non plus.

Par exemple, elle a été hospitalisée d’urgence, elle a fait de graves crises qui lui ont causé de nombreuses blessures physiques.
Elle est aussi sujette à une dépression et est potentiellement suicidaire.
Lui est complètement perdu et ne cesse de dire qu’il l’aime mais qu’il ne peut pas.
De plus il ne supporte pas de la voir dans cet état.

Je suis juive et je n’ai jusqu’à présent fréquentée que des juifs, mais en les voyant dans une telle souffrance, je me pose des questions, l’amour peut-il être plus fort que la religion ?
Et que dois je faire pour les aider ?
Et la religion ne devrait elle pas rapprocher les gens au lieu de les éloigner ?

Merci d’avance,
Rebecca

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Rebecca,

Je vais essayer de t’expliquer en quelques lignes des choses pour lesquelles il me faudrait vraiment des pages et des pages.

Quand on parle de la Torahon ne parle pas tout simplement de religion ; je ne sais pas ce que veut dire le mot religion, si ce n’est un ensemble de pratiques et de croyances basées sur « je ne sais pas tout à fait quoi au juste ».

Qu’est ce que c’est que la Torah ?

  • Tout le monde comprend que notre corps physique est géré par des lois.
  • Si la personne suit ces lois, alors elle préserve son corps ; sinon, elle le met en danger et peut même le tuer.
  • Si quelqu’un avale quelques milligrammes de cyanure de potassium, il meurt. Il n’y a pas ici de punition, il y a ici une conséquence d’une non-observance d’une loi qui gère le corps.
    Idem si quelqu’un roule de façon très dangereuse en voiture, il fera un accident ; on ne pourra pas dire qu’il sera puni, on dira qu’il n’a pas respecté les lois de la conduite prudente et s’est donc mis en danger et ce danger, pour finir, l’a touché. Il y aura ici aussi une conséquence de ses actes.

Le mot Torah en hébreu signifie « l’ensemble des lois qui gèrent », ce qu’on peut appeler peut-être « le mode d’emploi ».
Il y a le mode d’emploi d’une voiture avec le code de la route, ou celui d’un ordinateur par exemple, il y a le mode d’emploi physique de notre corps et il y a le mode d’emploi de l’être, et quand je te parle de l’être, je te parle de son entité métaphysique et non de son entité physique.

Qui sommes-nous ?

  • Nous avons un corps, certes, mais qui sommes « nous » ?
  • Ce « nous » qui « a » un corps, qui est-il ? Il est aussi géré par des lois.

Ces lois, nous ne pouvons pas les trouver par notre propre intelligence car les outils possédons peuvent nous faire connaître et découvrir le monde physique ; nous ne possédons aucun outil nous permettant de dévoiler les lois du monde métaphysique.

  • Qui sommes-nous ?
  • Comment fonctionnons-nous ?
  • Qu’est-ce qui est bien et qu’est-ce qui est mauvais pour notre réalité spirituelle (appelons-là l’âme) ?

L’âme est gérée par des lois.
Si quelqu’un respecte ces lois, alors son âme va bien ; s’il ne les respecte pas, alors il peut l’anéantir.
De même qu’il existe un cyanure de potassium physique, il en existe aussi un métaphysique.

Comment sommes-nous certains que la Torah nous dicte les vraies lois qui gèrent l’âme ?
A ce titre, tu peux consulter les cours de preuves qu’il y a sur le site, tels que

Une fois que nous savons que cette Torah est vraie, et qu’elle nous indique donc les lois de fonctionnement de l’âme, et une fois que nous savons que D.ieu, lorsqu’il nous donne cette Torah ne veut que notre bien pour nous faire vivre et réussir notre vie et nous réaliser dans notre vraie réalité, il est clair que dès lors, aucun sentiment subjectif que nous pourrions avoir n’a de valeur par rapport à ces lois.
C’est comme un enfant qui veut mettre ses doigts dans la prise ; on le lui interdit.
Et il se met à pleurer.

Dans sa subjectivité enfantine, il ne comprend pas le mal qu’il y a à mettre ses doigts dans la prise.
Néanmoins, ses parents adultes savent que s’il le fait, il risque de mourir, et par amour, ses parents l’en empêchent, ou en tous cas lui indiquent qu’il ne faut pas le faire.
Si l’enfant suit sa subjectivité, il risque de mourir, mais s’il comprend qu’il ne peut pas tout comprendre et fait confiance à ses parents, il vivra.
Non seulement, nous devons faire confiance à D.ieu, mais de plus nous pouvons prouver que cet ensemble de lois qu’Il nous a communiqué est vrai.

Dès lors, si quelqu’un est amoureux d’une femme qui lui est interdite, et que la Torah dit (comme elle le dit d’ailleurs à propos de toutes les interdictions de relations sexuelles) que mieux vaut se faire tuer que de transgresser l’interdit d’avoir une relation sexuelle interdite, qui a raison ?
L’amour flamboyant, doublé d’une incompréhension des lois de D.ieu, ou les lois de la Torah qui l’interdisent malgré ce sentiment puissant qu’est l’amour ?

J’espère que tu comprends quelle est la bonne réponse.

Le Talmud, traité Sanhédrin page 75a, raconte l’histoire d’un homme qui est tombé amoureux d’une femme qui lui était interdite.

Il en est tombé malade, très gravement malade…

  • Les médecins ont dit : « S’il n’a pas de relation avec cette femme, il mourra… »
    Les Rabbins ont répondu : « Qu’il meure. »
  • Les médecins ont dit : « Il suffit qu’elle se tienne nue devant lui, sinon il mourra… »
    Les Rabbins ont répondu : « Qu’il meure. »
  • Les médecins ont dit : « Qu’ils puissent au moins se parler, sans se voir, séparés par un rideau, sinon, il mourra…»
    Les Rabbins ont répondu : « Qu’il meure, et qu’il ne lui parle pas ainsi ! »

Alors ?
Je ne comprends pas ?
L’amour est tellement fort, et mieux vaut qu’il meure ?
Ces Rabbins sont-ils vraiment cruels, ou bien non ?

Nous ne comprenons pas quel est l’impact métaphysique d’une relation sexuelle interdite, et D.ieu qui nous aime, qui veut notre bien, et qui veut que nous nous réalisions vraiment dans la vraie réalité, nous a dit que mieux valait mourir plutôt que de transgresser ces interdits-là.

Notre Torah est une Torah d’amour et de miséricorde.
Comment D.ieu est-il si cruel ?
C’est exactement comme le cas de l’enfant qui veut mettre ses doigts dans la prise électrique…
Et si l’humanité suit ces lois, alors effectivement la religion comme tu dis, réussira à unir tous les hommes ; mais si nous suivons notre propre subjectivité, on arrive à la situation actuelle, où le monde n’est que sexe, violence, égoïsme, meurtre, et qui sait, peut-être bientôt, guerre mondiale, causant un génocide terrible…

J’ai été bref.
Si une chose n’est pas claire, n’hésite pas à me réécrire.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 9896
Date question sur Leava : 2010-07-08 13:07:05