Je suis enceinte et les médecins ont affirmé que le bébé avait 75 % de chances d’avoir une maladie grave. Nous sommes catastrophés, que devons-nous faire ?

Cher Rav,

Je me permets de vous poser une question car je me sens perdue:

Je me suis mariée il y a un an,et je suis enceinte de 2 mois.
J’ai fait la première échographie il y a trois jours. La, le verdict est tombe, les médecins nous ont dit que le bebe avait 75 % de chances d’être « anormal » et d’avoir une maladie comme la trisomie 21, le syndrome de Turner, ou de Down, ou une anomalie du cœur, .

Mon mari et moi vivons un vrai cauchemars, nous n’avons jamais eu de telles maladies dans nos familles respectives, grâce a D. nous sommes tous les deux en bonne santé, et comme nous l’ont dit les médecins cela n’est pas héréditaire.

Nous ne comprenons pas.
Comme la plupart des personnes qui doivent affronter des situations difficiles, nous nous demandons ce que nous avons fait pour mériter cela.
Est-ce que D… nous envoie un signe, un message que l’on devrait interpréter??

Je dois faire un examen (ponction du placenta) dans quelques jours, qui déterminera si le bébé a bien une de ces maladies chromosomiques.
Cependant, même après cet examen, il restera des doutes quant aux problèmes de cœur, car il faut attendre la 20eme semaine de grossesse pour savoir si le bébé a des problèmes de cœur.

Je suis perdue et ne peut imaginer que ‘has vé chalom, ma vie commence avec un enfant anormal ayant une grave maladie comme la trisomie 21 ou autre.

Je n’aurais jamais cru qu’un jour j’aurais pu me poser la question de l’avortement, mais malheureusement, je me la pose aujourd’hui.

Je sais que l’avortement est une notion très complexe dans le judaïsme, et que beaucoup de Rav s’opposent.
Cependant, j’ai lu que certains Rav autorisent l’avortement dans le cas ou l’enfant aurait a souffrir de sa difformité.

Comment pourrais-je prendre ma décision en conformité avec le judaïsme, étant donne que la position du judaïsme n’est pas claire?
Dois-je m’adresser a un rav particulier avant de prendre ma décision?

Je sais que certains religieux pensent qu’avoir un enfant handicape ou trisomique est un  »cadeau d’hachem », mais je ne peux penser une telle chose.
Pour moi, c’est faire souffrir un être toute sa vie, ainsi que son entourage.

Je sais qu’au fond de moi, je ne souhaite pas mettre au monde un enfant si les résultats démontrent effectivement une maladie grave.

Quoiqu’il en soit, cette décision est extrêmement difficile a prendre, j’aurais préférée ne jamais être confrontée à cela.

Mon mari et moi sommes catastrophes et avons besoin de vos conseils.
Merci infiniment pour votre aide.

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

D’abord, permets-moi de te dire que si les médecins ont dit qu’il y a 75% de chances que ton bébé soit ‘has vé-chalom « anormal », cela signifie que rien n’est encore tranché.
Il faut redoubler de prières, prendre des berakhot chez les tsadikim, et sache que l’expérience a montré que souvent les médecins se trompent complètement.
Il faut avoir du bita’hon (de la confiance) en D. et de la foi.
Avoir la foi ne signifie pas croire que le résultat sera bon, mais savoir que c’est Lui qui gère le monde, et qu’on ne peut s’en remettre qu’à Lui, c’est se sentir porté dans ses bras.
En fonction de ce bita’hon, le résultat peut changer.

Il est très dangereux de chercher les raisons, les signes et les messages.
De prime abord, si tu ne vois rien, alors arrête de chercher car c’est un abîme sans fond.
D. est juste, mais sa justice est cachée.

Que savons-nous de notre vie, de notre âme, de notre réincarnation, de notre place après la mort ?
D. prend en considération tout, et tout ce qu’Il fait a un sens qui, en fin de compte, est toujours la meilleure chose qu’il puisse y avoir.
Je comprends qu’actuellement tu ne puisses pas voir cela.
Tu vis un moment difficile et douloureux, mais il faut se renforcer dans la foi en D.

En ce qui concerne l’avortement, à ce que je sache cela est totalement interdit, cela revient à faire un assassinat.
Il n’y a presque aucune différence entre un enfant hors du ventre ou à l’intérieur. Il n’y a qu’une peau d’un centimètre d’épaisseur qui les sépare.
Et comme tu ne concevrais pas de scier un enfant qui serait sorti de ton ventre, ainsi est-il inconcevable de scier un enfant qui est à l’intérieur.

Priez D., renforcez-vous en Torah et mitsvot, demande une berakha au Rav David Abouhatsera.

Donne moi aussi ton prénom usuel ainsi que le prénom usuel de ta mère pour que la Yéchiva et moi-même priions pour vous.

J’attends avec impatience de tes nouvelles.
N’hésite pas à me réécrire (que nous puissions prier pour toi).

Au revoir,

Rav Ron Chaya

 

Référence : 2327
Date question sur Leava : 2007-12-30 20:12:51