J’ai eu une pollution nocturne la nuit de yom kippour, je m’inquiète beaucoup…

 

Bonjour Rav

Voici ma question :

Hier soir durant la nuit, soit la nuit de Kippour j’ai eu une pollution nocturne.
Depuis je suis extrêmement angoissé car même si plusieurs personnes m’ont dit que cela n’était pas grave, je persiste à penser qu’il y a tout de même un risque quand le Choulhane Aroukh parle d’être « averti » durant l’année, et de « passé l’année ».

  • Y’a-t-il un risque de ne pas passer l’année?
  • Y’a-t-il un tikoun à effectuer?
  • Que dois je penser?

Je sais que ma question doit vos sembler bizarre et qu’il es fort probable que je me torture l’esprit pour rien.
Cependant, je suis très attaché à vos cours et à vos conseils d’où ma question.

Merci pour tout ce que vous faites Hatima tova et chana tova pour vous ainsi que pour les élèves de la Yeshiva et ses donateurs.

David

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom David,

Il est écrit dans le Choul’han Aroukh Orah ‘Haim 615:2 « que celui qui a une pollution nocturne (pas forcément la nuit, mais on parle de pollution involontaire) pendant Yom Kippour doit s’inquiéter toute l’année (car normalement il ne la finira pas, il mourra avant la fin de l’année) et s’il a fini son année alors qu’il s’estime heureux car il a la promesse d’avoir part au monde futur (le fait qu’il l’a finie prouve qu’il a des mérites énormes qui lui assurent forcément la vie dans le Olam Haba) ».

Le Michna beroura explique au nom des A’haronim que tout cela n’est valable que dans le cas où cette pollution n’a pas été provoquée parce qu’il a trop mangé, trop bu ou parce qu’il a eu une pensée interdite.
En fait, il s’avère qu’un certain pourcentage de la population a toujours une pollution nocturne la nuit ou le jour de Kippour et s’inquiète beaucoup à ce titre.

Je te traduis ici la lettre qu’a écrite le Grand de la génération passée le Rav Yaacov Israel Kaniewsky zatsa »l, le père de Rabbi ‘Haim Kaniewsky shlit »a, un des grands de la génération d’aujourd’hui (cette lettre a été imprimée dans le livre Kariana DeIguarta, Chapitre 165) et a été écrite à une personne qui s’inquiétait beaucoup d’avoir eu une pollution nocturne pendant Yom Kippour :

« Voici, il ne faut absolument pas s’inquiéter car les paroles de ‘Hazal concernent celui à qui cela est arrivé de façon non due à sa nature, c’est-à-dire quelqu’un qui d’habitude n’a pas de pollution nocturne, qui est marié, qui a plus de 40 ans, qui a énormément de Torah et de crainte du ciel, à qui une chose pareille a été envoyée du ciel en tant que décret spécial.
Mais les jeunes personnes, à plus forte raison non mariées, il est clair et évident que cela leur est arrivé à cause de leur nature, qu’ils ont sûrement dû avoir une pensée de femme auparavant ou même quelques semaines auparavant car en fin de compte ces pensées aboutissent à ce type de pollution nocturne.
Cela est écrit clairement ainsi aussi dans les Responsa du Baal HaTanya qui se moquait des gens qui s’inquiétaient de cela en affirmant que les paroles de ‘Hazal ne concernaient que les personnes de très très grand calibre et que cela leur était arrivé bien qu’ils n’aient eu aucune pensée de femme.
Il est donc extrêmement clair qu’il n’a ni à s’inquiéter et ni à être certain d’avoir part au Olam Haba s’il finit l’année.

Cette question m’a déjà été posée plusieurs fois par des personnes qui s’inquiétaient beaucoup et je leur ai expliqué qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, à plus forte raison quelqu’un qui n’est pas marié.
Néanmoins il faut quand même faire une réparation… »

Dans cette lettre, le rav indique comme réparation d’étudier les michnayot du traité Kelim, dans le seder Taharoth c’est-à-dire « pureté » mais il est vrai que tout le monde n’est pas capable de le faire; il existe d’autres réparations, le Michna beroura recommande de se renforcer en étude de Torah et de prendre sur soi d’étudier plus que d’habitude, de donner beaucoup de tsedaka et faire beaucoup de ‘hessed.

Le Kaf Ha’Haim recommande d’étudier beaucoup de michnayot, de faire très attention aux berakhot avant et après les consommations, de les faire avec beaucoup d’intention et d’application.

Des Admorim de ‘Hassidouth tels que l’Admor de Belz ou de Biala recommandent à ceux à qui cela est arrivé de dire durant toute l’année, sauf les Chabatot et les jours de Yom Tov les chapitres suivants des Tehilim103 et 104, et d’autres enfin recommandent aussi de lire le chapitre 102.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Et agav

 

Référence Leava : 6931
Date de création : 2009-09-28 21:09:19