Est-ce interdit voire dangereux d’être superstitieux ?

Bonjour Rav,
Merci pour vos cours, vous me faites progresser (du moins j’espère que je progresse chaque jour).

J’ai une question que vous trouverez peut être un peu naïve.

• Est-il dangereux, interdit ou pas d’être superstitieux?

Je sais que cela peut sembler contradictoire, mais j’ai foi en D… et en la Torah, pourtant je suis tout de même superstitieux, du genre si je ne fais pas ceci ou cela, il risque d’arriver quelque chose.

Je ne parle pas de transgresser les règles de la Torah, je parle de choses complètement différentes comme par exemple poser une pièce de monnaie du côté pile et pas du côté face ou ouvrir une porte avec la main gauche et pas la droite…
Ce genre de chose.

Je dois dire que le fait d’être superstitieux m’épuise mais me réconforte aussi.
Qu’en pensez vous Rav ?

Merci de me répondre et de votre aide.

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

La Torah, dans le chapitre 18 de Devarim, verset 10, interdit d’être « ména’hech ».

Que signifie ména’hech ?
Rachi sur place* explique celui qui prend en considération des choses qui lui arrivent, telles qu’une tranche de pain qui est tombée de sa bouche, un animal l’a croisé sur le chemin, sa canne est tombée de sa main, etc.

Donc d’après cela, il semblerait que toutes les superstitions que tu as soient absolument interdites, il s’agit d’une interdiction de la Torah au même titre qu’il est interdit de manger du porc.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Rachi sur place*

• Qui fasse passer son fils et sa fille dans le feu
  • C’est le culte du Molèkh.
    On dresse des bûchers se faisant face, et on le fait passer entre les deux (Sanhédrin 64b).
• De faiseur (qossém) de sortilèges
  • Qu’est-ce qu’un qossém ?
    C’est quelqu’un qui prend son bâton et lui demande :
    « Irai-je ou n’irai-je pas ? »
    • C’est ainsi qu’il est écrit :
      • Mon peuple interroge son morceau de bois et son bâton lui répond (Hoché‘a 4, 12).
• De magicien (me‘onén)
  • Rabi ‘Akiva a enseigné :
    • Ce sont ceux qui privilégient [certaines] époques (‘onoth) en disant :
      • « Telle époque est propice pour commencer. »
    • Et les autres Sages ont enseigné :
      • Ce sont ceux qui captent le regard des yeux (‘énayim) [par illusionnisme].
• De devin
  • Son pain est-il tombé de sa bouche ?
    Un cerf lui a-t-il coupé sa route ?
    Son bâton lui est-il tombé des mains ?
    • (Sifri).

Référence : 8320
Date question sur Leava : 2010-02-04 17:02:19