Puisque la Torah n’est pas misogyne, comment se fait-il que la femme divorcée est nommée « répudiée » (groucha), même quand c’est l’homme qui, dans la majorité des cas, a mérité de l’être ?

Rav Ron Chaya, bonsoir !
Merci de prêter attention à ma question :

  • Puisque la Torah n’est pas misogyne, comment se fait-il que la femme divorcée est nommée « répudiée » (groucha), même quand c’est l’homme qui, dans la majorité des cas, a mérité de l’être ?

Bon, c’est vrai qu’en hébreu moderne, il s’appelle « garouch », mais pour la Torah, il reste le « mégarech », celui qui la répudie (traduction de la Bible en français), c’est à dire qui la jette.
Non seulement c’est souvent le contraire qui est vrai, mais ce n’est pas très gentil pour les femmes qui ont déjà beaucoup souffert dans leur mariage, et qui doivent aussi être dénigrées lorsque enfin, elle réussissent à divorcer.

Et c’est sans parler des sévices et des humiliations qu’elles subissent durant toute la procédure du divorce.

On me répond souvent que la femme est « groucha » parce que c’est le mari qui réalise l’acte du guète qui libère son épouse.
Alors pourquoi ne pas avoir appelé la divorcée la « libérée », par exemple ?
Parce que c’était trop gentil ?
Et on s’étonne qu’il y ait tant de gens qui considèrent la divorcée comme une marchandise défectueuse !

J’aimerais comprendre aussi pourquoi elle n’est pas épousable par un Cohen, alors que la veuve (qui n’est pas plus vierge qu’elle) l’est tout à fait.
La femme divorcée est-elle vraiment si répugnante aux yeux de la Torah ?

Merci de me répondre.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chère Charlotte,

  • La traduction de groucha, répudiée, n’est pas adéquate, il faut lui préférer celle de divorcée.
  • De plus, l’homme divorcé est appelé dans les textes de ‘Hazal « garouch ».

Donc, baroukh Hachem, la Torah n’est pas misogyne.

  • A propos du Cohen, sache qu’une femme qui s’est fiancée (kiddouchin) mais ne s’est pas mariée, donc encore vierge, est tout aussi interdite à un Cohen qu’une femme ayant consommé le mariage.
    La question n’est donc pas celle de la virginité.

J’imagine que la différence entre divorcée et veuve pourrait être la suivante :

La veuve se retrouve séparée de son mari de façon totalement indépendante de sa volonté, par contre la divorcée aura toujours une part de responsabilité, aussi infime soit-elle, dans le divorce.

Mais ce n’est qu’une explication personnelle et je ne sais pas ce qu’elle vaut.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Et aussi agav 

 

Référence Leava : 359
Date de création : 2006-05-08 18:05:51