Présence Divine en exil et société selon la Torah..

Kvod Harav

Voici deux questions que je me pose et auxquelles je ne parviens pas à trouver de réponse :

  1. Le Yalkout Shimoni nous dit que la Chekhina ou Présence Divine est en exil depuis la destruction du second Temple.
    Est-ce à dire qu’avant la destruction du second Temple, la Chekhina ou Présence Divine n’était pas en exil et de fait ne résidait qu’en Israël ?
    Avant la destruction du second Temple, la Chekhina ou Présence Divine n’était pas partout dans le monde, ce qui voudrait dire que la terre, hormis Israël, était vide de la présence de D.ieu ?
  2. Quelle est la société idéale sur le plan économique, pour la Torah ?

    Et je développe :
    La société idéale pour la Torah, ce vers quoi tend la Torah (c’est à dire Hachem), ce que Hachem attend de nous, est-ce une société de type “État Providence” avec beaucoup d’aides sociales pour les pauvres, indigents et autres précaires…
    Et avec une obligation de donner beaucoup (cotisations sociales) pour ceux à qui Hachem a fait la Tova d’avoir beaucoup d’argent (plusieurs dizaines de milliers d’euros net par mois à plusieurs dizaines de millions d’euros ou de dollars sur le compte en banque au minimum…), avec des mesures fiscales contraignantes pour les personnes aisées/très aisées et très fortunées (de plusieurs dizaines de milliers d’euros ou dollars par mois net à milliardaire en euros ou dollars)

    ou bien

    La société idéale pour la Torah (et donc pour Hachem) est une société économiquement libérale,allant vers le modèle “Sodome et Gomore”, c’est à dire une société laissant ses pauvres/indigents/précaires à leur précarité/pauvreté (pas ou très peu d’aides sociales) avec des salaires tirés vers le bas (pour les précaires ayant un travail précaire…) et pas ou peu de pression/obligation de tsedaka/cotisations sociales pour les personnes aisées/riches/très riches… ???

    De plus :
    Dans une société sous l’égide du Din Torah :
    Une personne qui ne veut pas donner Tsedaka, qui est matérialiste et qui dit vouloir mettre son argent dans une voiture de sport très coûteuse plutôt que de donner à la Tsedaka, que peut faire le Beth Din pour contraindre cette personne à donner la Tsedaka ?

    J’ai entendu dire que l’on ne peut forcer personne à faire tsedaka et que le Beth din (dans le cadre d’une société dont la loi serait le Din Torah), dans le cas où la personne ne voudrait pas faire Tsedaka, doit s’asseoir sur cette Tsedaka. Cette personne a t elle raison ou pas ???

Toda Raba pour votre réponse
Kol touv et Chabbat Chalom

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à tes questions:

  1. En réalité, la présence divine est partout à titre égal, avec autant d’intensité et de luminosité.

    Mais lorsqu’on dit elle se trouve en exil ou qu’il y a plus ou moins de présence divine à un endroit, de quoi s’agit-il ?
    De notre perception de la présence divine: plus on dira qu’une personne ou un endroit est éloigné de D.ieu, plus cela signifie qu’il y a des écrans entre lui et la présence divine, qui est bien là, mais à laquelle il a des difficultés à se connecter, vu les écrans qu’il y a entre lui et Elle.

    Donc lorsque Hazal disent que la présence divine a quitté le Temple, cela signifie qu’elle n’est plus accessible à nous, mais il est clair qu’elle s’y trouve.
    D’ailleurs, il est dit que la présence divine n’a jamais quitté le mur ouest (le Mur des Lamentations).
    D’un autre côté, il est écrit qu’elle a quitté le Temple.
    Cela signifie, comme je l’ai dit, que bien qu’elle soit présente, nous pouvons très difficilement nous y connecter, vu les écrans qu’il y a entre nous et elle.

    Prenons l’exemple d’Israël et des autres pays :
    Il est clair qu’il y a plus de présence divine en Israël qu’à l’étranger.

    Qu’est-ce que cela signifie ?
    Qu’il y a moins d’écrans entre nous et la présence divine en Israël que lorsque nous sommes à l’étranger.
    Mais il est clair que, du point de vue de D.ieu, Sa présence est égale partout.

  2. Voici ce qu’écrit dans le Choul’han Aroukh, Yoré Déa, chapitre 248, alinéa 1. (cela répondra à toutes tes questions) :

    Chaque homme a l’obligation de donner de la tsédaka (…).
    Et celui qui donne moins que ce qu’il doit donner, le Beth Din le contraignait dans ce sens en lui administrant la bastonnade jusqu’à ce qu’il donne la somme que le Beth Din a jugé qu’il devait donner.
    Et le Beth Din lui confisquait ses biens et les utilisait pour donner en tsédaka la somme qu’il a jugé qu’il devait donner.

Au revoir,
Rav Ron Chaya 

 

Référence Leava : 76086
Date de création : 2017-05-18 11:31:47