Kevod haRav,
- Si la manifestation est pour le Bagats, pourquoi les Rabbanim soutiennent les parents qui ont fait une très grosse erreur ?
- De meme Rav Steiman Chalita est parti rendre visite a ces prisonniers et a donne des bonbons aux enfants a qui les parents disaient de ne pas parler aux sefaradim.
Merci de m expliquer cela clairement.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Dan,
Vu la multitude des mails que je reçois sur le sujet, je vais faire un mail qui sera une réponse commune à tous ceux qui m’écrivent à ce propos.
Il y a deux problèmes qu’il faut très bien distinguer :
- Dans le cadre présent de l’épisode d’Emmanuel, il n’y avait aucun problème de racisme.
Le responsable de l’école d’Emmanuel, la ‘Hassidout de Slonim, acceptait aussi des séfaradim mais à condition qu’ils acceptent leur règlement, ce qui est tout à fait légitime.
Il est vrai qu’il s’agit d’un règlement très strict, dans la mesure où il s’agit de ‘Hassidim, exigeant par exemple des filles qu’elles ferment le bouton en haut au niveau du bas de la gorge, ou interdisant aux parents d’élèves d’avoir la télévision chez eux, etc.
Mais cela reste totalement légitime.
Certaines familles séfarades n’ont pas accepté ce règlement et donc l’école a refusé d’inscrire leurs filles dans leur programme.
Une certaine personne est allée se plaindre à la Cour suprême, chose extrêmement grave.
Effectivement, il est interdit qu’un juif intente un procès à d’autres juifs en faisant appel à des lois qui ne sont pas celles de la Torah.
Peu importe si ce sont des non-juifs qui utilisent ces lois, ou des juifs :
Tant qu’il ne s’agit pas d’un tribunal rabbinique, cela est interdit, même si le tribunal non-juif ou juif non rabbinique tranchait la loi exactement comme le ferait le tribunal rabbinique.
Cela est inscrit clairement dans les écrits de Maïmonide, Michné Tora, Hilkhot Sanhédrin chapitre 26, alinéa 7 ;
chose reprise dans le Choul’han Aroukh, tome ‘Hochène Michpat, chapitre 26, alinéa 1 :
« Il est interdit de se faire juger devant des juges non-juifs dans leur maison de justice, même s’ils tranchent d’après des lois juives, même si les deux parties étaient d’accord pour cela, cela reste interdit.
Quiconque le fait est appelé racha et est considéré comme s’il avait blasphémé et avait levé sa main contre la Torah de Moché Rabbénou.
Le tribunal rabbinique doit l’excommunier ».
Lorsque le Bagats (la Cour suprême) a ordonné d’enfermer les parents d’élèves de cette école, il faut savoir qu’il y avait 30% de ces parents d’élèves qui étaient eux-mêmes des séfaradim.
Simplement, les médias israéliens utilisant toute occasion pour détruire, faire haïr, se moquer et accuser le monde religieux, s’est emparé avec envie de cet épisode pour faire une « désinformation » et monter comment il y a du racisme ashkénaze envers les séfaradim.
Dans le cadre de cet épisode, c’est absolument faux :
Les grands rabbins d’Israël, séfaradim y compris, sont sortis en masse manifester contre le Bagats, la haute Cour suprême israélienne, qui n’a aucun droit d’agir contre notre Torah.
Nous avons résisté à l’Inquisition, aux croisades, aux cosaques, au KGB, aux nazis… nous résisterons aussi à la haute Cour suprême d’Israël
(d’ailleurs les journalistes israéliens ont bien reconnu que la haute Cour suprême a fait une erreur terrible car après avoir utilisé leur argument de dissuasion le plus puissant, la prison, il ne leur reste plus aucun autre moyen de dissuasion.
Demain, ils voudront agir contre une Yéchiva ou un Beit Yaacov, que feront-ils ?
Vont-ils mettre des centaines et des milliers d’élève dans les prisons ?).
- Le racisme qui effectivement existe chez certains orthodoxes ashkénazes envers les séfaradim.
C’est une chose terrible et il est clair que c’est la raison pour laquelle le Machia’h ne vient pas.
Mais (et il y a un grand MAIS qu’il faut bien savoir) les grands de la Torah font tout pour se battre contre ce phénomène.
Le Rav Chakh, à l’époque, avait démissionné de « Poniovitch » parce que certains rabbins de cette Yéchiva ne voulaient pas augmenter le quota de séfaradim admis dans la Yéchiva.
De façon très habile, lorsque le Roch Yéchiva, le Rav Kahaneman, partit en Amérique pour un dîner de gala extrêmement important, à ce moment le Rav Chakh a donné sa lettre de démission ; les donateurs ont dit au Rav Kahaneman qu’il n’était pas question de donner de l’argent à Poniovich si le Rav Chakh démissionnait.
Immédiatement, le quota de séfaradim a été augmenté grâce à l’action du Rav Chakh.
Le Rav Chakh a tout fait pour lutter contre ce phénomène (il aurait bien sûr préféré qu’il n’y ait aucun quota, mais il n’a juste pu que l’augmenter), mais n’a pas réussi à l’endiguer.
Je sais de source sûre que le Rav Steinmann Chalita essaie lui aussi de l’endiguer, mais il a dit à des Rabbanim de ma Yéchiva :
« Que veux-tu ?
Des plus grands que moi, comme le Rav Chakh, ont essayé et n’ont pas réussi.
Si je fais trop bruit à ce propos, cela va faire un grand kitroug (une grande accusation) dans le ciel contre Israël ».
Je sais aussi de source sûre que le Rav Eliachiv n’adresse plus la parole à plusieurs Raché Yéchivot (dirigeants de Yéchivot) car ces derniers refusent d’accepter d’augmenter leur quota de séfaradim.
Il est vrai qu’eux aussi ont des circonstances atténuantes,
car s’ils reçoivent plus de séfaradim, leur Yéchiva aura moins de succès.
Qui est donc responsable ?
Le public.
Le public qui lui-même veut qu’il y ait beaucoup d’achkenazim dans ces Yéchivot.
Il y a aussi les comités de parents d’élèves dans les écoles qui font pression sur les directeurs d’école pour recevoir moins de séfaradim.
Il faut dire que les séfaradim aussi sont touchés par cette maladie :
Lorsqu’il y a une vingtaine d’année, les Yéchivot lithuaniennes n’ont pas voulu accepter beaucoup de ‘Hassidim et ont fait des quotas, les ‘Hassidim ont dit « pas de problème, nous allons fonder nos propres écoles » et le problème a ainsi été réglé ; aujourd’hui, il y a une profusion de Yéchivot, d’écoles et de séminaires pour ‘Hassidim.
Les séfaradim ne font pas ainsi.
Pourquoi ?
Je l’ignore.
En tous cas, chaque fois qu’une Yéchiva séfarade s’ouvre, on demande aux parents d’élèves séfarades de mettre leurs enfants dans cette Yéchiva et ils refusent, préférant mettre leurs enfants dans des Yéchivot, des écoles et des séminaires ashkénazes.
Ces dernières ne reçoivent que les bons et on se retrouve dans une situation où les bons séfaradim sont dans les institutions ashkénazes et les moins bons restent dans les institutions séfarades, ce qui n’arrange pas leur réputation.
A l’époque, le Rav Steinmann Chalita, extrêmement inquiet du problème séfarade/ashkénaze a dit qu’il fallait que les Yéchivot ashkénazes ne reçoivent plus aucun élève séfarade.
Ainsi, les séfarades seraient obligés d’ouvrir leur propre école, leur propre Yéchivot, et bientôt surpasseraient les ashkénazim.
Le problème, c’est qu’aucune Yéchiva n’a écouté le Rav Steinmann Chalita en réduisant leur quota à 0 ;
Par contre, ils ont dit :
- « Si le Rav Steinmann dit 0, cela veut dire que l’on doit réduire au maximum »,
et ils ont donc de nouveau réduit au quota qui les arrangeait, 10 ou 15%.
Donc dernièrement, le Rav Steinmann Chalita a arrêté de dire cela pour ne pas qu’on se méprenne sur son intention.
Les grands rabbanim ashkénazes font tout pour que les quotas des séfaradim augmente aussi dans les Yéchivot ashkénazes, mais attention, cela ne signifie pas qu’ils disent qu’il faut un quota, eux disent qu’il ne faut aucun quota et qu’on doit recevoir les personnes en fonction de leur qualité, sans différence de communauté.
Mais évidement, ils n’y arrivent pas, alors ils se battent au moins pour qu’on double ou qu’on triple les quotas actuels.
Que D.ieu ait pitié de nous et arrange ce gros problème qui est, je le sais de source sûre (ainsi a dit le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal à huis clos), la raison pour laquelle Machia’h ne vient pas.
Que faire ?
Cela fait très longtemps que nous connaissons ce problème et que beaucoup de Rabbanim et Avrékhim sérieux ashkénazes tentent de le régler, mais n’y arrivent pas.
Peut-être que quand Machia’h viendra, lui pourra le résoudre…
Quoi qu’il en soit, ce phénomène n’a rien à voir avec ce qui s’est passé à Emmanuel, il s’agit tout simplement d’une nouvelle attaque de la haine qu’ont les médias israéliens contre les religieux, reprise ensuite par la haine qu’ont les médias internationaux contre Israël, et à notre grande honte, qui a produit un grand ‘hilloul Hachem.
Que D.ieu ait pitié de nous et nous envoie Machia’h, qui lui saura bien régler les comptes.
Le Rav Moché Chapira (un des plus grands rabbins de pensée juive dans le monde ashkénaze, très réputé et très écouté) a dit qu’il y a en enfer un endroit spécial destiné aux directeurs d’établissements ashkénazes qui pratiquent ces lois de ségrégation raciale.
A mon humble avis, ces personnes-là (c’est-à-dire les comités de parents anti-séfarades et les directeurs d’établissements qui les écoutent) font parties du erev rav.
Il y a 5 sortes de erev rav et un de ceux là est appelé ‘anché chem’, c’est-à-dire ‘les gens du nom’.
- Le Zohar, parachat Béréchit, page 25, dit qu’ils offrent des Sifré Tora, qu’ils ouvrent des Yéchivot et des synagogues, mais ce qui est important pour eux, c’est leur nom, le nom de leur Yéchiva… et si dans le public, le fait d’avoir peu d’élèves séfarade est signe de qualité, alors peu importe qu’on brise des familles, qu’on fera tout le contraire de la Torah, l’important c’est le nom.
- Le Gaon de Vilna écrivait déjà qu’à la fin des temps, avant que Machia’h arrive, le erev rav se multiplierait beaucoup, beaucoup, donc ce qui ce passe est « normal », mais nous demandons que D.ieu ait pitié de nous, et nous envoie Machia’h très bientôt et nous sauve de tous nos ennemis, à l’intérieur et à l’extérieur.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Le responsable de l’école d’Emmanuel, la ‘Hassidout de Slonim, acceptait aussi des séfaradim mais à condition qu’ils acceptent leur règlement, ce qui est tout à fait légitime.
Il est vrai qu’il s’agit d’un règlement très strict, dans la mesure où il s’agit de ‘Hassidim, exigeant par exemple des filles qu’elles ferment le bouton en haut au niveau du bas de la gorge, ou interdisant aux parents d’élèves d’avoir la télévision chez eux, etc.
Mais cela reste totalement légitime.
Certaines familles séfarades n’ont pas accepté ce règlement et donc l’école a refusé d’inscrire leurs filles dans leur programme.
Une certaine personne est allée se plaindre à la Cour suprême, chose extrêmement grave.
Effectivement, il est interdit qu’un juif intente un procès à d’autres juifs en faisant appel à des lois qui ne sont pas celles de la Torah.
Peu importe si ce sont des non-juifs qui utilisent ces lois, ou des juifs :
Tant qu’il ne s’agit pas d’un tribunal rabbinique, cela est interdit, même si le tribunal non-juif ou juif non rabbinique tranchait la loi exactement comme le ferait le tribunal rabbinique.
Cela est inscrit clairement dans les écrits de Maïmonide, Michné Tora, Hilkhot Sanhédrin chapitre 26, alinéa 7 ;
chose reprise dans le Choul’han Aroukh, tome ‘Hochène Michpat, chapitre 26, alinéa 1 :
« Il est interdit de se faire juger devant des juges non-juifs dans leur maison de justice, même s’ils tranchent d’après des lois juives, même si les deux parties étaient d’accord pour cela, cela reste interdit.
Quiconque le fait est appelé racha et est considéré comme s’il avait blasphémé et avait levé sa main contre la Torah de Moché Rabbénou.
Le tribunal rabbinique doit l’excommunier ».
Lorsque le Bagats (la Cour suprême) a ordonné d’enfermer les parents d’élèves de cette école, il faut savoir qu’il y avait 30% de ces parents d’élèves qui étaient eux-mêmes des séfaradim.
Simplement, les médias israéliens utilisant toute occasion pour détruire, faire haïr, se moquer et accuser le monde religieux, s’est emparé avec envie de cet épisode pour faire une « désinformation » et monter comment il y a du racisme ashkénaze envers les séfaradim.
Dans le cadre de cet épisode, c’est absolument faux :
Les grands rabbins d’Israël, séfaradim y compris, sont sortis en masse manifester contre le Bagats, la haute Cour suprême israélienne, qui n’a aucun droit d’agir contre notre Torah.
Nous avons résisté à l’Inquisition, aux croisades, aux cosaques, au KGB, aux nazis… nous résisterons aussi à la haute Cour suprême d’Israël
(d’ailleurs les journalistes israéliens ont bien reconnu que la haute Cour suprême a fait une erreur terrible car après avoir utilisé leur argument de dissuasion le plus puissant, la prison, il ne leur reste plus aucun autre moyen de dissuasion.
Demain, ils voudront agir contre une Yéchiva ou un Beit Yaacov, que feront-ils ?
Vont-ils mettre des centaines et des milliers d’élève dans les prisons ?).
C’est une chose terrible et il est clair que c’est la raison pour laquelle le Machia’h ne vient pas.
Mais (et il y a un grand MAIS qu’il faut bien savoir) les grands de la Torah font tout pour se battre contre ce phénomène.
Le Rav Chakh, à l’époque, avait démissionné de « Poniovitch » parce que certains rabbins de cette Yéchiva ne voulaient pas augmenter le quota de séfaradim admis dans la Yéchiva.
De façon très habile, lorsque le Roch Yéchiva, le Rav Kahaneman, partit en Amérique pour un dîner de gala extrêmement important, à ce moment le Rav Chakh a donné sa lettre de démission ; les donateurs ont dit au Rav Kahaneman qu’il n’était pas question de donner de l’argent à Poniovich si le Rav Chakh démissionnait.
Immédiatement, le quota de séfaradim a été augmenté grâce à l’action du Rav Chakh.
Le Rav Chakh a tout fait pour lutter contre ce phénomène (il aurait bien sûr préféré qu’il n’y ait aucun quota, mais il n’a juste pu que l’augmenter), mais n’a pas réussi à l’endiguer.
Je sais de source sûre que le Rav Steinmann Chalita essaie lui aussi de l’endiguer, mais il a dit à des Rabbanim de ma Yéchiva :
« Que veux-tu ?
Des plus grands que moi, comme le Rav Chakh, ont essayé et n’ont pas réussi.
Si je fais trop bruit à ce propos, cela va faire un grand kitroug (une grande accusation) dans le ciel contre Israël ».
Je sais aussi de source sûre que le Rav Eliachiv n’adresse plus la parole à plusieurs Raché Yéchivot (dirigeants de Yéchivot) car ces derniers refusent d’accepter d’augmenter leur quota de séfaradim.
Il est vrai qu’eux aussi ont des circonstances atténuantes,
car s’ils reçoivent plus de séfaradim, leur Yéchiva aura moins de succès.
Le public qui lui-même veut qu’il y ait beaucoup d’achkenazim dans ces Yéchivot.
Il y a aussi les comités de parents d’élèves dans les écoles qui font pression sur les directeurs d’école pour recevoir moins de séfaradim.
Lorsqu’il y a une vingtaine d’année, les Yéchivot lithuaniennes n’ont pas voulu accepter beaucoup de ‘Hassidim et ont fait des quotas, les ‘Hassidim ont dit « pas de problème, nous allons fonder nos propres écoles » et le problème a ainsi été réglé ; aujourd’hui, il y a une profusion de Yéchivot, d’écoles et de séminaires pour ‘Hassidim.
Pourquoi ?
Je l’ignore.
Ces dernières ne reçoivent que les bons et on se retrouve dans une situation où les bons séfaradim sont dans les institutions ashkénazes et les moins bons restent dans les institutions séfarades, ce qui n’arrange pas leur réputation.
Ainsi, les séfarades seraient obligés d’ouvrir leur propre école, leur propre Yéchivot, et bientôt surpasseraient les ashkénazim.
Par contre, ils ont dit :
et ils ont donc de nouveau réduit au quota qui les arrangeait, 10 ou 15%.
Mais évidement, ils n’y arrivent pas, alors ils se battent au moins pour qu’on double ou qu’on triple les quotas actuels.
Cela fait très longtemps que nous connaissons ce problème et que beaucoup de Rabbanim et Avrékhim sérieux ashkénazes tentent de le régler, mais n’y arrivent pas.
Peut-être que quand Machia’h viendra, lui pourra le résoudre…
A mon humble avis, ces personnes-là (c’est-à-dire les comités de parents anti-séfarades et les directeurs d’établissements qui les écoutent) font parties du erev rav.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 9697
Date de création : 2010-06-21 16:06:11
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