Pouvez-vous m’éclairer sur le terme hébreu « éducation » ? Jacob a-t-il des mitsvot à faire pour calmer la colère d’Essav envers lui ?

 

Cher Rav R. CHAYA,

  1. Ayant interviewé douze Justes s nations et une petite-fille de Justes, je m’interroge actuellement sur la possibilité de transférer dans l’enseignement européen ce que nous apprennent les Justes sur leur formation morale, qui leur a permis de tenir vis-à-vis des Juifs en danger de mort la conduite qu’ils ont tenue.
    Pouvez-vous m’éclairer sur le terme hébreu qui signifie « éducation » et sur la signification précise de ce terme dans la pensée juive ?
  2. Pouvez-vous me dire si, à votre avis, et tout en tenant compte de l’hostilité d’Esav (Europe) envers Jacob (Israël), celui-ci a certaines mitsvot à accomplir envers son frère pour calmer sa colère et si, dans ce cas, l’aider à donner à ses enfants une éducation moins hostile à Israël peut entrer dans ce cadre, ou si, au contraire, ce projet (qui est celui de mon doctorat) risquerait de retarder la prise de conscience par Israël de la nécessité de faire techouva ?

Ma formation de base est celle d’une prof de Philo française mais vous vous doutez bien que c’est à présent le désir de servir mon peuple le mieux possible qui sous-tend mes questions.
Je vous remercie par avance de votre réponse et vous félicite pour vos belles conférences.
(je viens d’écouter l’intégralité de « Guermamia« )

Cordial et respectueux Chalom

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour Nadia,

  1. Le terme hébreu qui signifie éducation est le mot ‘hinoukh.
    • Rachi l’explique dans Berechit, chap. 14, verset 14 :
      • « le début d’une entrée d’un homme ou d’un ustensile dans la profession qu’il sera amené à avoir dans le futur. », et il traduit (il semblerait en français ancien) « initier ».
    • Plus profondément, l’éducation n’est pas faire à la personne ce que nos désirons qu’elle fasse comme un domptage, mais lui donner les outils qui lui permettront, une fois que l’éducateur sera absent, de continuer dans la voie qu’elle doit assurer.
      Il est intéressant de voir que le mot inauguration, ‘hanoukka, vient de la même racine.

  2. Le seul moyen pour qu’Israël calme la colère de Essav est qu’il se renforce dans la pratique de la Torah et surtout dans l’étude de la Torah, comme cela est marqué clairement dans la berakha de Essav, Béréchit, chap. 27, verset 40 :
    • « Its’hak bénit Essav en lui disant, lorsque tu souffriras et tu pourras te plaindre, alors tu enlèveras de ta nuque le joug de ton frère»,
      • et Rachi explique
        • « c’est-à-dire lorsque Israël transgresseront la Torah, et tu auras la légitimité de te plaindre à propos des bénédictions qu’il a prises, alors tu te déferas du joug que Yaacov a mis sur ta nuque, et tu utiliseras le pouvoir que tu as reçu dans ta berakha (au début du même verset) ‘ tu vivras par ton épée ‘ »,
          • c’est-à-dire la force stratégique.
    • Je ne pense pas que nous devions nous empêcher de faire un travail d’éducation envers les peuples pour qu’ils soient moins hostiles à Israël en pensant que cela risquerait de retarder la prise de conscience par Israël de la nécessité de faire téchouva.
    • Peut-être que la bonne solution serait de donner une éducation aux peuples qui leur ferait prendre plus de conscience de l’importance qu’Israël pratique sa Torah, et ainsi tous les juifs éloignés de la Torah ou en voie d’assimilation, qui sont beaucoup plus sensibles aux discours non juifs qu’aux discours juifs, seront étonnés de voir comment les non juifs prônent l’importance de la Torah, et eux-mêmes feront téchouva.

Que D. vous aide à faire le mieux pour ‘Am Israël.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 6658
Date de création : 2009-08-25 16:08:45