Kvod Harav,
Tout d’abord, je voudrais vous remercier pour tout ce que vous faites. Vos cours m’ont permis de combattre mon yetser hara et de progresser énormément en Torah.
Je suis en outre très honoré d’avoir pu vous rencontrer lors du dernier gala de LEAVA.
J’ai visionné votre cours « maasser et tsedaka » dans lequel vous indiquez que les séfarades n’ont pas la mitsva du maasser sur l’argent.
Si j’ai bien compris, le fondement est le suivant :
Normalement, le maasser c’est sur les fruits et pas sur l’argent.
Mais il y a un Tossefot traité Taanit page 9A qui dit que l’on donne aussi le maasser sur l’argent.
Cette position est étonnante puisqu’il n’y a pas d’endroit dans la Torah ou on parle du maasser sur l’argent ;
En effet le seul endroit ou l’on voit le maasser sur l’argent, c’est quand Avraham Avinou revient de la guerre contre les quatre rois et qu’il a donné 10 % de son butin ; mais sinon il n’y a aucun autre endroit ou on voit le maasser sur l’argent.
Donc pour les ashkenazim qui se fondent plus sur Tossefot, il y a un minhag « obligatoire » de donner le maasser sur l’argent.
Pour les sépharades, ce n’est pas obligatoire mais c’est bien.
Néanmoins, les sépharades ont une autre mitsva obligatoire qui est « tsedaka » : ainsi, la règle est qu’on donne 10 % jusqu’à 20% de nos bénéfices.
Ma question est la suivante :
Certains Rav en France que mon frère a consulté, n’ont jamais entendu parler de cette distinction entre séfarades et ashkenazes sur l’obligation de maasser ; en outre, ils réfutent le fait que les ashkénazes se fondent plus sur Tossefot.
Pourriez vous me donner un argumentaire (avec des références si possible) permettant de justifier la position selon laquelle les sépharades n’ont pas la mitsva du maasser sur l’argent. je vous remercie par avance pour votre réponse et espère ne pas avoir été trop long ?
Puisse Hachem vous bénir et envoyer Machia’h trés bientôt.
cordialement,
Mikael.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Ces rabbanim n’ont qu’à vérifier s’ils trouvent dans les écrits de Rabbi Yossef Caro, c’est à dire dans le Choul’han Aroukh, une seul référence disant qu’il faut prélever un dixième de ces revenus de façon automatique comme le prélèvement des teroumot et maasserot sur les fruits.
Le seul endroit où Rabbi Yossef Caro parle d’un dixième des revenus est dans le cadre que je t’ai cité dans mon mail précédent dans le chapitre 249 de Yoré Déa où il dit qu’il faut donner la tsédaka d’après les besoins des pauvres et si on n’a pas tellement les moyen, il faut donner en fonction de nos moyens, à concurrence de combien ?
De notre générosité ou de notre avarice :
- Donner 20% est une mesure de piété,
- 10% est une mesure moyenne et moins que cela c’est de l’avarice.
On voit bien qu’il ne dit pas qu’il faut faire un prélèvement de façon automatique.
Par contre le Rema (Choul’han Aroukh concernant les achkenazim) écrit dans le chapitre 331 de Yoré Déa à la fin de ce chapitre :
- « Rav Yossef Caro n’a pas mentionné toutes les lois concernant le maasser ani qui sont écrites dans le Tour et il s’est contenté d’amener les lois qu’a écrites Maimonide.
Que Celui qui veut connaitre ces lois consulte le Tour ».
Nous voyons bien que le Rema reconnait que Rabbi Yossef Caro n’a pas mentionné les lois concernant le maasser ani (c’est-à-dire la dîme que l’on donne au pauvre, dixième de nos revenus) et que ce n’est que le Tour qui les a citées.
Donc les achkenazim suivant le Réma devront donner le maasser, les séfaradim non.
Ils donneront en fonction des besoins des pauvres entre 10% et 20% de leurs revenus.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Le seul endroit où Rabbi Yossef Caro parle d’un dixième des revenus est dans le cadre que je t’ai cité dans mon mail précédent dans le chapitre 249 de Yoré Déa où il dit qu’il faut donner la tsédaka d’après les besoins des pauvres et si on n’a pas tellement les moyen, il faut donner en fonction de nos moyens, à concurrence de combien ?
Que Celui qui veut connaitre ces lois consulte le Tour ».
Donc les achkenazim suivant le Réma devront donner le maasser, les séfaradim non.
Ils donneront en fonction des besoins des pauvres entre 10% et 20% de leurs revenus.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 18621
Date de création : 2012-06-07 16:06:39