Pourquoi le kadich se lit-il en araméen et non en langue sainte ?

Bonjour Rav,

Pourquoi le Kadish est en Araméen et pas en Hébreux ?
Autrement dit, pourquoi ce texte de sanctification ne se lit pas et ne s’écrit pas en langue sainte ?

Merci, Kol touv !

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom David,

On trouve trois raisons pour lesquels le kadich est dit en araméen et pas en langue sainte.

Les deux premières se trouvent dans le Tossefot, traité Brakhot, page 3a :

  1. Etant donné que c’est une prière extrêmement puissante, on a peur que les anges en soient jaloux, c’est pour cette raison qu’on la dit en araméen, langue que les anges ne comprennent pas.
  2. Le Tossefot lui-même réfute cette raison disant qu’il y a beaucoup d’autres très belles prières, tout aussi puissantes qu’on dit néanmoins en hébreu, c’est pour cela que le Tossefot évoque une autre raison :

    Il est marqué dans traité le Sota, page 49, que le monde tient sur deux choses :

    – Premièrement sur kedoucha déssidra, c’est-à-dire la kedoucha de ouva lé-tsion, dans laquelle il est marqué « ouléalmé almaya » « de mondes en mondes », c’est-à-dire que notre monde qui est fini n’existe que par le fait qu’il est connecté à l’infini, soit aux mondes des mondes,

    – Et deuxièmement sur le Kadich de hagadeta.

    Qu’est-ce que le Kadich de hagadeta ?
    C’est le Kadich qu’on dit après un cours de hagada, c’est-à-dire un cours citant des allégories de ‘Hazal.
    Il est marqué que la hagada attire le cœur, or à ces cours participaient beaucoup de personnes qui étaient ignares, qui ne connaissaient même pas la langue sainte, ils ne connaissaient que l’araméen, qui était la langue parlée de l’époque.
    Et vu que la hagada attire le cœur, quand on faisait Kadich à la fin de ce cours, ce Kadich avait beaucoup d’impact dans le ciel car les personnes qui y répondaient, ayant été très motivées par le cours, le faisaient avec tout leur cœur.
    Et étant donné que la prière du Kadich est très importante, et sur elle le monde tient, il est nécessaire que les personnes qui y répondent comprennent ce qu’ils disent.
    Et vu que ces personnes étaient d’habitude des ignares qui ne connaissaient pas la langue sainte, il a été institué en araméen.

  3. Le Ben Ich ‘Haï, dans son livre « Torah lichma », chapitre 49, au nom de Rabbénou ha-Ari, écrit que les kelipot, c’est-à-dire les forces du mal, comprennent l’araméen, contrairement aux anges qui sont du côté de la sainteté, et ne comprennent pas l’araméen.

    C’est pour cela que le Kadich a été institué en araméen, pour que justement les forces du mal le comprennent et soient écrasées par la puissance de sainteté de cette prière.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 16304
Date question sur Leava : 2012-01-19 10:01:14