Chalom Rav,
J’ai lu qu’à l’époque du temple, le judaïsme était essentiellement divisé en deux grands courants de pensées avec les pharisiens d’un côté et les sadducéens de l’autre. Je ne sais pas si ceci est vrai, mais j’ai lu également que les saducéens étaient largement majoritaires dans le corps sacerdotale et dans le sanhédrin, alors qu’ils rejetaient la loi orale.
Mes questions sont donc les suivantes :
– Pourquoi le judaïsme prôné par les pharisiens avec une réorganisation du culte à la suite de la destruction du temple, a été largement suivi ?
– Pourquoi les sadducéens alors qu’ils étaient majoritaires dans le corps sacerdotale et au sanhédrin n’ont pas pu « l’emporter » ?
– Comment des prêtres servant au temple pouvaient t-ils rejeter la loi orale ?
Enfin, est-il vrai que certains grands prêtres ont été nommés en total contradiction avec les règles de désignation du Cohen gadol et qu’aux yeux de la loi, leur nomination était inacceptable (notamment au cours de l’occupation romaine) ? Si cela est vrai, comment alors ce grand prêtre pouvait-il se permettre de pénétrer dans le Saint des Saint le jour de Yom Kippour ?
Bien à vous
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Kevin,
La vérité est éternelle ; le mensonge est voué à disparaître.
Le mouvement authentique (c’est-à-dire tel que D. désire qu’il soit) était le mouvement pharisien, c’est pour cela qu’il a réussit à « l’emporter », et Baroukh Hachem, il continue jusqu’à aujourd’hui : tous les autres mouvements (et il y en a eu des dizaines durant l’histoire) qui ont prôné une autre façon de pratiquer la Torah ont disparu, et c’est la preuve qu’ils ne sont pas soutenus par la providence divine leur donnant un caractère éternel.
A l’époque du second Temple, beaucoup de grands prêtres ont été nommés ainsi car ils avaient soudoyé les dirigeants afin de recevoir ce titre ; c’est pour cela que la majorité d’entre eux ne finissaient pas leur année de service.
Effectivement, le second Tempe a existé durant 420 ans et il y a eu plus de 300 Cohanim Guedolim qui y ont exercé leur sacerdoce.
Or il y en a eu deux parmi eux qui étaient de bons Cohanim Guedolim : un d’entre eux a exercé son sacerdoce durant 80 ans ; l’autre pendant 40 ans ; c’est-à-dire qu’il restant environ un Cohen Gadol par année (300 pour 300 ans), et cela signifie qu’ils ne finissaient pas leur année.
Pourquoi ?
Ils ne possédaient simplement pas le niveau spirituel minimal requis pour être Cohen Gadol, comme quoi le soudoiement ne paie pas aux yeux de D.
Il existe d’ailleurs un grand sage d’Israël qui s’appelait Rabbi ‘Hanania segan HaCohanim, c’est-à-dire Rabbi ‘Hanania le second des Cohanim ; chaque grand prêtre avait un second (en cas de mort, c’est le second qui le remplaçait), or la Michna l’appelle « le second des Cohanim ».
Pourquoi au pluriel ?
Parce qu’il aurait dû à chaque fois être Cohen Gadol, mais un nouveau Cohen Gadol corrompait le pouvoir en place et prenait sa place.
Donc même les sages de la Michna reconnaissent à quel point le niveau des Cohanim Gadol était mauvais, et la Michna dans le traité Yoma raconte que durant la nuit de Yom Kippour, le Cohen Gadol ne devait pas dormir (et c’est pour cela qu’il y avait des personnes qui lui parlaient de divré Torah) ; il y a même un Rabbin (Zékharia Ben Kévoutal) qui a raconté qu’une fois il a dû lui parler en araméen car ce grand prêtre était tellement ignorant qu’il ne connaissait même pas la langue sainte, l’hébreu (à l’époque, la langue parlée était l’araméen).
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 66064
Date de création : 2015-05-19 22:08:09