Pourquoi dire que si on n’a pas de début de sentiments lors d’un chiddoukh, l’amour ne viendra pas après le mariage ?

Chalom,

J’ai vu les cours que le Rav a fait à propos des chiddoukh des Mazal mais j’ai 3 questions importantes :

  1. Le Rav a dit qu’au bout de la sixième rencontre les sentiments commençaient à venir mais comment savoir si ses sentiments ne sont pas des sentiments « d’attachement humain » a la personne avec qui ont a passe tant de temps comment sait on que c’est de l’amour véritable et pas comme il dit du ‘hen du charme ?
  2. De plus le Rav a dit que si il n’y avait pas d’amour mais qu’objectivement tout était au top chez la fille il fallait arrêter.
    Est ce une raison assez suffisante ?
    L’amour ne vient t’il pas après quand il y a un toucher entre les 2 être par exemple, ou ne se construit il pas avec le temps ?
  3. Dernière question :
    Comment savoir si nos sentiments ne sont pas juges a partir du yester hara ?
    Cette question rejoint la première mais reste tout de même différente.

Je m’explique :
Comment sait-on que les sentiments que nous avons ne sont pas bases sur le charme, sur le physique ou sur des mauvais critères ?
Comment sait on que nos sentiments sont positifs et sont compatibles avec la Torah ?

Pour être que nous croyons avoir des sentiments mais qu’ils sont seulement attaches au physique et qu’on ne se rend pas compte a moins que l’ont se voile la face et c’est autre choses.

Comment ne pas être victime de son yetser ara a travers les sentiments ?
Peut-être qu’a l’inverse cette fois ci je n’ai pas de sentiments parce que je recherche une femme comme on voit dans les magasines comme vous dites ou comme j’ai l’image utopique de ma futur femme dans ma tête mais que si j’avais une pensée plus dans la Torah j’aurai eu des sentiments et a cause de l’absence de sentiments qui n’a pas lieu d’être je peux passer à côté de mon Mazal.

  • Alors quels sont les véritables critères et ceux dont je peux passer a cote que l’on doit attendre de sa futur femme ?
    Vous avez dit religieuse, qu’elle aie la crainte d’Hachem et qu’elle nous attire physiquement vous avez dit aussi il fait qu’elle soie gentille.

    Cependant il y a beaucoup de filles qui BH ont ces qualités comment après juger avec notre Yetser Hatov et non notre yetser hara si c’est la bonne personne car je vous ai dis que le yetser hara pouvait nous donner de faux sentiments ou nous absenter de sentiments ; 2 situations qui n’ont peut être pas lieu d’être. 

J’attends vraiment de l’aide de la pars du Rav par rapport a ces questions si précises.
Merci d’avance

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Après 5 rencontres, on a eu la possibilité de vérifier de façon rationnelle si la personne nous convient ou pas.
    Si on ne décide de ne pas arrêter, alors cela signifie qu’elle nous convient.

    Que manque-t-il ?
    Les sentiments.

    À ce moment-là, il ne faut pas rechercher de vrais sentiments d’amour car ils ne peuvent surgir qu’après une véritable construction.

    Il faut qu’il y ait du « ‘hèn», c’est-à-dire quelque chose d’irrationnel qui vient gratuitement, sans qu’on sache pourquoi.
    Comme tu l’as dit, c’est un attachement humain, et c’est cela que nous recherchons.
    Si une fille correspond à tous nos critères rationnels et qu’il ne manque que les sentiments, alors il est très bien que ces derniers arrivent de façon irrationnelle.
    Ce sera le signe envoyé par Hachem pour nous dire que c’est la bonne.

    Donc bien que le ‘hen n’est pas le vrai amour, car ce dernier ne peut survenir qu’après un véritable investissement, et pas avant au moins un ou deux ans de construction du couple, et qu’on sait que le ‘hen est subjectif mais malgré tout, c’est bon signe.

    Pourquoi ?
    Parce qu’auparavant, à l’aide de notre yétser hatov, on a déjà vérifié rationnellement si elle nous convenait ou pas.

  2. Il est clair que s’il n’y a pas d’amour, on ne peut pas se marier.

    Certains disent que l’amour vient après, mais ce n’est pas toujours vrai.
    Parfois, c’est ce qui se passe, mais il arrive souvent que ce ne soit pas le cas.
    Peut-on aller sous la ‘houpa avec seulement 50% de certitude d’être amoureux de sa femme ?
    C’est beaucoup trop périlleux.

    Donc si l’amour (le ‘hen) ne vient pas, on arrête immédiatement.

  3. Les 5 premières rencontres ont pu te permettre de déterminer si le côté physique te dérange ou pas.
    Si tu n’as pas arrêté avant, cela prouve que tout va bien physiquement.

    Soit ça va parfaitement, soit ça va tout juste, mais quoi qu’il en soit, tu acceptes de continuer, donc tu as pris une décision tout à fait objective à ce niveau.

Que manque-t-il ?
Les sentiments.

Donc si on a des sentiments, bien qu’ils soient subjectifs, c’est positif puisqu’on a déjà vérifié auparavant que tout allait bien, comme expliqué au point 1).

Si on n’a aucun sentiment, il se peut qu’on fait un blocage tout simplement parce qu’elle n’est pas telle qu’on se l’imaginait.
Mais cela fait aussi partie des choses que tu as vérifiées durant les 5 premières rencontres.

Très souvent, lorsque tout va bien, les gens se disent :

  • « Oui, mais elle n’est pas exactement comme je le voudrais, elle est un peu grosse,
  • il lui manque ceci,
  • il lui manque cela »
  • etc. 

Il doit alors décider :

Est-il prêt à se marier avec une femme un peu grosse ou pas ?

Cette réflexion n’a rien à voir avec les sentiments qu’on doit éprouver lors de la sixième rencontre, cela se décide déjà durant les 5 premières.
Donc il manque juste le sentiment, et s’il ne vient pas, alors il y aura une raison valable d’arrêter.
Non pas parce qu’il n’est pas tellement attiré par son physique, car on voit bien qu’il a accepté de la revoir, mais tout simplement parce qu’il n’y a pas le ‘hen gratuit envoyé par Hachem.

Durant les 5 premières rencontres, les critères à vérifier sont les suivants :

  • La crainte d’Hachem,
  • Le même niveau de religiosité et les mêmes ambitions religieuses,
  • Une attirance physique normale
    (il est évident qu’on ne doit pas être « dégoûté » de la voir),
  • La santé,
  • La belle-famille,
  • Et la chose la plus importante :
    Elle doit avoir de bonnes midot, c’est-à-dire qu’elle soit gentille, aimable.

Il est vrai que beaucoup de filles correspondent à tous ces critères, et c’est pourquoi on attendra que le ‘hen arrive.

Si c’est le cas, alors Baroukh Hachem, on a tout :

  • L’amour
    (en tout cas le sentiment)
  • et la vérification rationnelle,

Donc tout est réuni pour qu’on se marie, et béézrat Hachem,
on aura beaucoup d’enfants dans le bonheur.

Ce n’est que durant la période d’un ou deux ans qui suit le mariage qu’on devra construire le véritable amour, mais c’est une autre affaire et cela dépendra principalement de notre investissement avec notre femme.

J’espère que les choses sont claires, mais si ce n’est pas le cas, n’hésite pas à me réécrire.
Qu’Hachem t’aide à te marier rapidement avec ton vrai mazal, amen !

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 80424
Date de création : 2018-02-12 10:04:25