Chavoua tov,
De nouveau je reviens vers vous pour un autre sujet.
Pourriez vous m’expliquer précisément pour qu’elles raisons nous en tant que femme doit on demander l’autorisation de prendre une contraception a un Rav ?
Nous savons mieux que personne si nous pouvons supporter une grossesse supplémentaire ainsi qu’un enfant de plus a la maison, pourquoi demander a un tiers de gérer notre corps?
Et pourquoi toutes les contraceptions ne sont pas permises ?
Quelle est la différence entre chacune?
Mon amie pense que ce n’est pas la torah qui nous dicte cela mais que ce sont les Rabannim qui se sont autorisés le droit en abusant de leur pouvoir de nous imposer leur décision quand à la manière ou le moment que l’on choisit pour éviter de tomber enceinte.
Pourriez vous me donner dans ce cas les références bibliques a ce sujet afin qu’elle puisse vérifier d’elle-même ?
Merci beaucoup de prendre de votre temps.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Anaïs,
La première mitsva de la Torah est celle de fructifier et de se multiplier ; c’est une mitsva très importante et d’elle dépend entre autres beaucoup la Guéoula (la rédemption) que nous attendons très prochainement.
Cette mitsva, par beaucoup d’aspects, est une des plus importantes et dès lors, on n’aura même pas le droit d’après la Torah de prendre des contraceptifs.
Cependant, la Torah écrite nous a ordonné d’écouter les rabbins de chaque génération qui détermineront le vrai sens des mitsvot.
(Je vous recommande de dire à votre amie de voir les cours sur l’importance de la loi orale : La Torah Orale (1/2) (2013) : Les rabbins ont-ils inventé ?! et 2/2 (et aussi « La loi orale (2005) » 1 et 2) d’après la loi écrite.)
Dans cette mesure les Rabbins expliquent qu’il est logique qu’une femme prennent de temps en tant des contraceptifs pour prendre des forces pour pouvoir emmener encore d’autres enfants au monde (ou pour d’autres raisons stipulées par la halakha).
Donc en fait, c’est à peu près le contraire de ce que vous avez écrit :
Ce ne sont pas les rabbins qui se sont abrogés le droit d’empêcher une femme de prendre des contraceptifs ; ce sont les rabbins qui ont reçu le droit par la Torah d’autoriser ce qu’a priori la Torah interdisait, c’est-à-dire de prendre des contraceptifs.
Pourquoi est-ce qu’on laisse la décision d’autoriser ou pas les contraceptifs aux rabbins et pas aux femmes ?
Car si on la fait, il y aurait un risque que des femmes exagèrent et se permettent de prendre des contraceptifs pendant des périodes trop longues que la Torah n’autorise pas, ou le contraire.
Effectivement pas tous les contraceptifs ne sont permis :
En gros les contraceptifs féminins sont permis ; les contraceptifs masculins interdits.
Pourquoi ?
Parce qu’il existe un autre interdit ; celui de produire de la semence en vain. Cet interdit n’a pas lieu d’être du moment où la semence entre dans le corps de la femme, car dès ce moment, la mitsva de l’homme est déjà faite.
Si après cela la femme en tombe enceinte ou pas, c’est une autre histoire qui ne concerne plus l’homme, car si ce n’était pas ainsi, on interdirait à un homme d’avoir une relation avec une femme ménopausée, ou une femme stérile, or ce n’est pas le cas. La Torah ordonne au mari d’avoir des relations avec sa femme bien qu’elle soit dans des périodes où elle ne peut pas tomber enceinte, et néanmoins il ne transgresse pas par cela l’interdit de semence en vain ; par contre, s’il utilise un contraceptif masculin, la semence n’aura pas atteint le corps de sa femme, et dans ce cas là il transgresse l’interdit extrêmement grave de zéra lévatala.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 66480
Date de création : 2015-07-05 07:28:06