Peut-on demander à un goy par allusion de composer un code porte digital pendant Chabbat ?

Bonjour Rav Chaya,

Tout d’abord je tiens à vous dire combien j’apprécie vos cours (notamment ceux qui rentrent dans le détail de la amida), votre force face à ceux qui essayent de vous contredire, et tout ce que vous faites pour Am Israel, vraiment!!!

Avec votre permission, je souhaiterais vous faire part d’un problème récurrent à Shabbat.

La porte d’entrée de mon immeuble ne peut s’ouvrir qu’en composant un code électrique.
Un couple d’amis loubavitch sont une fois venus dormir à la maison, au lieu d’attendre que quelqu’un nous ouvre la porte comme je le fais avec mon mari, ils ont immédiatement demandé, bien que par allusion toujours, à un goy dans la rue de composer le code d’entrée, en lui communiquant le code pour que nous puissions rentrer.

Mon mari et moi avons trouvé ça très surprenant et ils nous ont répondu que dans la mesure où il y a safek sur la nature du issour lorsqu’on compose un code électrique (si c’est une interdiction derabbanan ou déoraïta) alors ils s’appuient sur l’avis du petit fils/ou genre du Rav Azimoz zatsal pour agir de la sorte.

Mon mari et moi restons perplexes, et avons voulu vérifier dans notre Yalkout Yossef mais nous n’avons rien trouvé sur ce qui nous semble être une coola (Le tome 2 du Shabbat, « interdiction de profiter du travail d’un non juif », point 77, semble mentionner cette possibilité mais dans notre cas nous n’avons qu’une seule et unique entrée).

Peut-on procéder comme nos amis loubavtich ?
Demander à un goy par allusion et lui donner directement le code ?

Merci pour tout ce que vous faites.
Shavua tov.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Suzanne,

Le Choul’han Aroukh (chapitre 307, alinéa 5) écrit que pendant Chabbat, il est permis à un juif de dire à un non-juif de faire un interdit Dérabannan s’il y a une nécessité de le faire pour une malade, ou s’il y a une très grande nécessité d’agir ainsi, ou encore pour une Mitsva.

Il y a effectivement un doute si l’utilisation d’un code électrique est un interdit Dérabannan ou Déoraïta pendant Chabbat ; d’après l’immense majorité des décisionnaires, il s’agit d’un interdit Dérabannan.
En revanche, le ‘Hazon Ich, ainsi que d’autres approuvant son avis, pensent que cela est un interdit de la Torah.

Dans les cas de très très grande nécessité, on peut compter sur l’avis du Itour (un Richon) stipulant qu’on peut demander à un non-juif de faire même une Mélakha de la Torah.

En associant tout cela, on peut autoriser de dire à un non-juif pendant Chabbat de taper sur un code digital électrique, néanmoins, il est préférable de le lui dire par allusion.

Il n’y aura pas non plus l’interdit relatif au fait de tirer profit d’une action faite par un non-juif Chabbat car on ne profite pas de la porte elle-même mais de l’entrée, on considère simplement qu’il a retiré une chose qui empêchait notre passage.
On profite donc du passage dans l’entrée et non de la porte elle-même ; dans cette mesure, il est permis de profiter de cette action du non-juif.

Ainsi tranche le fils du Rav Ovadia Yossef Zatsal, le Rav David Yossef Chalita, dans son livre Halakha Beroura, tome 2 des lois concernant ce qui est permis et interdit de dire à un non-juif, page 206.

Ainsi tranche également le Chout Min’hat Its’hak, tome 10 chapitre 29, de même que le Rav Wozner Zatsal dans son Chout Chévèt Halévy, tome 8 chapitre 47.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 67955
Date de création : 2015-11-08 17:06:17