Peut-on acheter du pain n’importe où s’il n’y a pas de boulangerie cachère ? Si certaines berakhot peuvent être faites en dehors de la soucca, comment comprendre que l’on y passera moins de temps ?

Chalom Rav !

j’ai deux questions a vous posez :

  1. Si dans notre quartier on n’a pas de boulangerie cacher est-il possible d’acheter du pain dans une boulangerie non-cachère ?
    Si oui comment cela est possible concernant le bichoul goy ?
  2. Mon frère m’a lu ce qui est écrit dans le Yalkout Yossef en ce qui concerne le problème de manger en dehors de la soucca !
    Il est marqué que tout ce qui est hadama ou haets peut être manger en dehors de la soucca, donc obligatoirement notre temps passé dans la soucca diminuera puisque nous pouvons manger en dehors alors comment comprendre le fait d’habiter dans la soucca ?

Je vous remercie a l’avance pour le temps que vous prendrez pour me répondre .
Que le Machia’h vienne très vite nous délivrer !

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom ‘Haïm,

  1. Il y a deux aspects qu’il faut vérifier.

    D’abord, au niveau de la cacherout du pain.
    Même au cas où on autoriserait un pain fait par un non juif, il faut vérifier qu’il ne contient pas des ingrédients non cachères.
    Sur ce point, je ne peux pas te répondre, il faut que tu contactes une autorité rabbinique compétente dans ta ville qui pourra te dire dans quelle boulangerie ou quelle sorte de pain est sans ingrédients non cachers.

    Le deuxième aspect est celui d’un pain où tous les ingrédients sont cachères, est-il possible d’acheter un tel pain qui est cuit par un non juif ?

    Le Rama (l’auteur des annotations sur le Choul’han Aroukh que les achkénazim suivent) écrit dans le Choul’han Aroukh tome Yoré déa chapitre 212 alinéa 2, que même dans un endroit où on peut acheter du pain juif, il est néanmoins permis d’acheter du pain non juif.

    Cependant, pour les sefaradim, la loi est un peu plus stricte.
    On ne pourra acheter du pain non juif qu’en cas de force majeure.

    Qu’est-ce qu’on appelle force majeure ?
    Il semblerait que si on peut obtenir du pain juif en se déplaçant (à pied ou en voiture) moins de 18 minutes, on devra le faire et ne pas manger le pain non juif.

    Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de problème de bichoul goy à propos du pain?
    Etant donné que le pain est un aliment vital, et que dans chaque endroit où il y a un juif il n’y a pas forcément un boulanger juif, ‘Hazal ont permis la consommation du pain non-juif en cas de force majeure (comme susmentionné).

    Par contre, dans tous les cas où un autre aliment que de la pâte à base de farine sera cuit par un non-juif, il restera interdit.
    Il faudra donc faire attention dans certains cas de gâteaux de bien vérifier qu’il n’y a pas de problème de bichoul goy (par exemple s’il est farci de purée de pomme de terre, ces dernières seront interdites à la consommation si elles sont cuites par un non-juif, idem pour un morceau de thon cru, qui aurait été cuit ainsi sur une pizza).

    À propos des beignets frits (qu’on mange par exemple à ‘Hanouka), vu qu’il s’agit d’une cuisson dans un liquide et non au four, la plupart des décisionnaires en interdisent la consommation s’ils sont cuits par un non-juif, certains tels que le Rav Ovadia Yossef Chalita les permettent pour ceux qui mangent du pain non-juif à condition que le feu ait été allumé par un juif.

    Agav 

  2. En ce qui concerne ta question sur la soucca, on doit habiter dans la soucca comme on habite durant toute l’année dans notre maison.
    D’habitude, lorsqu’on a un repas de pain, on le mange chez soi et pas à l’extérieur (c’est-à-dire hors d’une maison).
    Mais il arrive qu’une personne mange à l’extérieur, c’est-à-dire hors d’une maison, un fruit ou un légume.

    Donc dans cette mesure, il n’y a aucun problème à manger cela hors de la soucca et malgré tout, on considérera qu’on est un habitant de la soucca, car il faut habiter la soucca comme on habite la maison.
    Pas plus, pas moins.

    Il est vrai qu’il y aura une mesure de piété de ne rien consommer hors de la soucca, même de l’eau, mais ce n’est qu’une mesure de piété.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 7013
Date de création : 2009-10-06 14:10:02