Pesées d’or et pensées d’argent

Réaction à Odou lHachem ki Tov !

Au sujet des poids et des mesures, j’ai moi aussi une petite anecdote à raconter qui me touche beaucoup.

Mon arrière-grand-père s’appelait Daïda l’Motkni.
Il était bijoutier en Tunisie, riche et très généreux avec la communauté juive comme arabe, paraît-il. Il a dû décéder vers 1950.
(Après la guerre, son magasin dilapidé, il ne restait plus rien de sa fortune..)

Vers 1990, mes parents sont retournés pour la première fois dans la ville de leur enfance en Tunisie.
Un jour dans un taxi pour aller au cimetière, quand le chauffeur (arabe) apprend que ma mère est la petite-fille de feu Daïda l’Mokni, il dit à mes parents :
« J’arrête le compteur et je vous mène d’abord chez de ma vieille tante qui me raconte toujours du bien de Daïda l’Mokni. »

Un autre jour, alors que mes parents sont dans une boutique locale de type épicerie, le patron (arabe) de l’échoppe apprenant que ma mère est la petite-fille de Daïda l’Mokni, leur fait cette confidence :
Sur son lit de mort, son père lui parle, lui confie les clefs et la responsabilité de son magasin et ajoute :
« Tu pèseras comme Daïda l’Mokni. »

Qu’ajouter ?
40, 50, 60 ans plus tard, on s’en souvient encore et on prend modèle.
Preuve que la pesée est importante.

(Et pour mon arrière-grand-père, il s’agissait d’or)