Rav,
- Je viens de relire la Paracha Béréchit, je ne vois pas à quel moment parle t-on d’un jour précis pour le repos.
Même le commentaire de Rachi qui parle du Chabbat et dit que D… est ponctuel n’explique pas pourquoi le Samedi plutôt que le jeudi ou un autre jour. - Pourquoi en a-t-on déduit que le 7 ème jour (Jour de repos) est samedi ?
Et pourquoi avec le décalage horaire ?
Il n’est pas rare que certains juifs du globe sortent du Chabbat alors que d’autres sortent à peine la Torah
(Ex: Juif en Chine et juif à New York). - D… est intemporel, hors du temps, quels sont alors les vrais horaires, ne serait il pas plus logique que tous les juifs aient le même horaire ?
Exemple :
Je prends un avion « supersonique » à la fin de Chabbat en chine et je viens à N.York, je vais atterrir en plein Chabbat New-yorkais, alors que j’aurais fait la mitsva du Chabbat ?
Vous avez une réponse ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
- On voit clairement dans la Torah que le Chabbat est un jour de repos.
On peut le voir dans le cas du commentaire de Rachi sur le verset 2 du chap. 2 de Béréchit expliquant que le 7ème jour D. créa le repos, ainsi que du verset 10 du chap. 20 de Chemot où il est écrit que D. Se « reposa » le 7ème jour et, comme le commente Rachi, si D. Lui-Même se « reposa », a fortiori l’homme aussi se repose de son labeur.
- A propos de la question :
Qui nous assure que nous pratiquons le Chabbat le jour qui correspond au 7ème jour ?
Peut-être que le 7ème jour est un dimanche ou un lundi ? *
Nous le savons par tradition orale.
De tout temps, l’humanité a su que le samedi était le samedi qui correspond au Chabbat des juifs.
Il est vrai que plus tard la chrétienté a déplacé le jour du repos du samedi au dimanche, l’islam l’a déplacé du samedi au vendredi.
Tout le monde a toujours su que les juifs pratiquaient le Chabbat le samedi et personne n’a jamais remis en cause que le samedi était le samedi en disant que durant l’histoire une falsification aurait pu avoir lieu.
- A propos de l’intemporalité de D. :
Le Ben Ich ‘Haï, dans son livre « Sod yecharim » tome 1 réponse 5 pose la question.
Il dit qu’il n’y a pas de problème à dire que les juifs doivent faire le Chabbat du coucher du soleil le vendredi soir jusqu’à la sortie des étoiles le samedi soir à des endroits et heures différentes du monde car ainsi D. l’a ordonné.
Il dit que la question est beaucoup plus acerbe dans la mesure où, d’après la mystique juive, lorsque les Bné Israël font le Chabbat , les prières et repas du Chabbat , ils agissent dans les mondes spirituels divins.
Or, dans ce monde, le Chabbat a lieu à un certain moment.
Comment se fait-il qu’il y aurait une inadéquation avec ce moment métaphysique et entre le Chabbat physique pratiqué par les juifs à différents endroits du monde ?
Il donne une très bonne réponse, basée essentiellement sur la mystique juive.
Je vais te résumer le mieux que je peux cette notion profonde.
- Il écrit qu’il y a dans le monde supérieur une entité que l’on appelle « Ma’hsev hassefirot » c’est-à-dire la source des sephirot par lesquelles la divinité agit dans ce monde, qui sont de natures totalement divines et intemporelles.
- Juste « en dessous » de cette source des sephirot se trouve la source des âmes juives (attention quand je dis « en dessous », il ne s’agit pas de position géographique mais on considérera comme « haut »: proche de D. / « bas » : plus éloigné de D.).
- La source des âmes juives reçoit un flux de lumière de la source des sephirot.
La possibilité de recevoir cette lumière ne peut se faire que si les Bné Israël pratiquent le Chabbat .
Il explique qu’au niveau de la source des âmes, il y a une sorte d’arborescence.
- Les racines et le tronc sont très proches de la source des sephirot mais les branches se divisent en millions de tuyaux spirituels qui arrivent à chacune des âmes juives.
- A l’extrémité de tous ces tuyaux spirituels se trouve la personne qui, dans son pays, fera le Chabbat aux heures du coucher du soleil à la sortie des étoiles relatives à son pays. Cette action de Chabbat aura un impact qui passera depuis l’extrémité du tuyau jusqu’au tronc et bien que cet impact de toutes les âmes n’arrive pas au même moment dans le tronc, ce tronc étant très proche de la source des sephirot est déjà dans l’intemporalité.
En quelque sorte, la solution à ta question est tout simplement qu’il y a un passage de temporalité à l’intemporalité entre l’âme particulière qui est dans son pays et sa liaison avec la source de son âme qui elle-même est liée à la divinité.
Ce sont des choses très profondes mais à nous de reconnaître que, forcément, à un moment a lieu le passage entre notre réalité qui est dans le temps et la réalité divine, intemporelle et infinie.
Il est clair que, étant dans le temps, il nous est tout à fait impossible de comprendre de façon claire la nature de ce passage.
Néanmoins, il est certain que ce passage existe car D. est intemporel.
Or, il agit dans notre monde qui, lui, est temporel.
D’après la mystique juive, cette action se fait dans les deux sens.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Rachi sur verset 2 du chap. 2 de Béréchit
- Elokim termina, le septième jour :
Rabi Chimon a enseigné :
Étant donné que l’être humain ne sait pas calculer avec exactitude ses moments et ses instants, nous ajoutons une partie de la semaine à la journée sainte du Chabbat.
Le Saint béni soit-Il, en revanche, qui sait calculer avec une précision absolue Ses moments et Ses instants, entre dans le Chabbat avec une rigoureuse ponctualité, et Il nous donne l’impression d’avoir terminé Son œuvre en ce septième jour.
Autre explication :
Que manquait-il au monde ?
Le repos.
Le Chabbat est venu, et avec lui le repos.
Alors seulement l’œuvre de création a été terminée et menée à bonne fin (Beréchith raba 10, 10).
Rachi sur le verset 10 du chap. 20 de Chemot :
- Il s’est reposé le septième jour
Hachem parle ici, si l’on peut dire, d’un repos pour Lui-même, afin d’en dégager un enseignement a fortiori pour l’homme, dont le travail est source de peine et d’efforts, et qui est donc tenu de se reposer le Chabbat.
- A béni…
Il l’a sanctifié Il l’a béni par la manne, dont il doublait la ration le sixième jour, et Il l’a consacré par la manne, puisqu’il n’en tombait pas le Chabbat.
On peut le voir dans le cas du commentaire de Rachi sur le verset 2 du chap. 2 de Béréchit expliquant que le 7ème jour D. créa le repos, ainsi que du verset 10 du chap. 20 de Chemot où il est écrit que D. Se « reposa » le 7ème jour et, comme le commente Rachi, si D. Lui-Même se « reposa », a fortiori l’homme aussi se repose de son labeur.
Qui nous assure que nous pratiquons le Chabbat le jour qui correspond au 7ème jour ?
Peut-être que le 7ème jour est un dimanche ou un lundi ? *
Nous le savons par tradition orale.
De tout temps, l’humanité a su que le samedi était le samedi qui correspond au Chabbat des juifs.
Il est vrai que plus tard la chrétienté a déplacé le jour du repos du samedi au dimanche, l’islam l’a déplacé du samedi au vendredi.
Tout le monde a toujours su que les juifs pratiquaient le Chabbat le samedi et personne n’a jamais remis en cause que le samedi était le samedi en disant que durant l’histoire une falsification aurait pu avoir lieu.
Le Ben Ich ‘Haï, dans son livre « Sod yecharim » tome 1 réponse 5 pose la question.
Il dit qu’il n’y a pas de problème à dire que les juifs doivent faire le Chabbat du coucher du soleil le vendredi soir jusqu’à la sortie des étoiles le samedi soir à des endroits et heures différentes du monde car ainsi D. l’a ordonné.
Il dit que la question est beaucoup plus acerbe dans la mesure où, d’après la mystique juive, lorsque les Bné Israël font le Chabbat , les prières et repas du Chabbat , ils agissent dans les mondes spirituels divins.
Or, dans ce monde, le Chabbat a lieu à un certain moment.
Comment se fait-il qu’il y aurait une inadéquation avec ce moment métaphysique et entre le Chabbat physique pratiqué par les juifs à différents endroits du monde ?
Il donne une très bonne réponse, basée essentiellement sur la mystique juive.
La possibilité de recevoir cette lumière ne peut se faire que si les Bné Israël pratiquent le Chabbat .
Il explique qu’au niveau de la source des âmes, il y a une sorte d’arborescence.
Il est clair que, étant dans le temps, il nous est tout à fait impossible de comprendre de façon claire la nature de ce passage.
Néanmoins, il est certain que ce passage existe car D. est intemporel.
Or, il agit dans notre monde qui, lui, est temporel.
Rav Ron Chaya
Rabi Chimon a enseigné :
Étant donné que l’être humain ne sait pas calculer avec exactitude ses moments et ses instants, nous ajoutons une partie de la semaine à la journée sainte du Chabbat.
Le Saint béni soit-Il, en revanche, qui sait calculer avec une précision absolue Ses moments et Ses instants, entre dans le Chabbat avec une rigoureuse ponctualité, et Il nous donne l’impression d’avoir terminé Son œuvre en ce septième jour.
Autre explication :
Que manquait-il au monde ?
Le repos.
Le Chabbat est venu, et avec lui le repos.
Alors seulement l’œuvre de création a été terminée et menée à bonne fin (Beréchith raba 10, 10).
Hachem parle ici, si l’on peut dire, d’un repos pour Lui-même, afin d’en dégager un enseignement a fortiori pour l’homme, dont le travail est source de peine et d’efforts, et qui est donc tenu de se reposer le Chabbat.
Il l’a sanctifié Il l’a béni par la manne, dont il doublait la ration le sixième jour, et Il l’a consacré par la manne, puisqu’il n’en tombait pas le Chabbat.
Référence Leava : 8354
Date de création : 2010-02-08 11:02:52