Nous avons adopté deux enfants que nous avons convertis. Comment comprendre qu’ils aient reçu une âme juive lors du mikvé si à 13 ans, ils peuvent refuser d’être juifs?

Cher Rav RON CHAYA,

J’ai écouté votre cours internet sur les conversions dans lequel vous avez dit qu’il faut que 3 conditions soient réunies pour q’une conversion soit considérée comme valable dont celle de l’acceptation en toute sincérité du joug des 613 mitsvot.
Et si j’ai bien compris, si et seulement si ces conditions sont remplies, le converti reçoit , au moment de l’immersion dans le mikve, une nouvelle âme juive (la nechama) dont il était dépourvu auparavant.
Mais j’aimerais vous demander alors comment ça se passe dans le cas de la conversion d’un enfant de quelques mois non juif et converti après son adoption.

Nous avons en effet adopté nos 2 enfants à l’étranger et les avons convertis dès leur arrivée: il est clair que la 1ère condition liée à l’acceptation en toute sincérité du joug de la Thora ne pouvait être remplie du fait même de leur jeune âge : dans ce cas, ont ils quand même reçu cette nechama juive au moment du mikve? Une simple confirmation à l’âge de la bar et bat mitsva suffit elle et nous permet elle de penser que l’enfant avait bien reçu une nechama au moment du mikve?
Si l’enfant refuse de confirmer cette conversion à 12 ou 13 ans, il ne sera pas juif , donc c’est qu’il n’avait pas reçu cette nechama juive au moment du mikve puisque il me semblait qu’à partir du moment où quelqu’un est juif (par naissance ou par conversion valable), il ne peut plus renoncer à son "statut" de juif.

En fait, je me demande donc quel est le statut de ces enfants entre le moment du mikve et celui de leur confirmation: sont ils déjà juifs et ont ils déjà reçu cette nechama juive comme tout converti adulte? ou la reçoivent ils uniquement à l’âge de la confirmation?
Par ailleurs, j’ai une seconde question:
Comment se fait il que pour définitivement et de manière irrévocable, lui donner le statut de juif, ‘on se base sur une confirmation faite à l’âge de 12 ou 13 ans, donc à un âge ou l’enfant est encore très lié à ses parents (affectivement, identification, volonté de leur faire plaisir, appât des cadeaux de la fête de bar mitsva …) et où il n’a pas encore réellement acquis une maturité de nature à lui faire réaliser l’ampleur des conséquences de son choix?

Voilà , je vous remercie infiniment pour le temps que vous pourrez consacrer à mes questions.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

A l’âge de treize ans, le juif reçoit un supplément d’âme que l’on appelle le « roua’h » qui le rend adulte.
Même un juif avant l’âge de treize ans n’a que le néfèch, qui est une partie d’âme relativement basse qui fait en sorte qu’il ne peut faire aucune mitsvah ni avéra que l’on appelle déoraïta, c’est-à-dire interdites ou ordonnées par la Torah.
Toutes les mitsvot que les enfants font sont des mitsvot dérabbanan à titre éducatif.
Et à ce titre, un enfant qui a été trempé au mikvé avant l’âge de treize ans pratiquera les mitsvot de la même façon à titre éducatif.
Ce n’est qu’à l’âge de treize, le jour de la Bar Mitsvah, où le roua’h le pénètre, et qu’il commence à avoir un pouvoir d’action déoraïta, alors nous vérifierons.

Si nous voyons que la conversion est bonne pour lui, c’est-à-dire qu’il décide de pratiquer les mitsvot, cela signifie qu’il reçoit ce roua’h juif, et il est juif à part entière.
S’il n’est pas pratiquant, ce roua’h ne pourra pas le pénétrer et il s’avèrera rétroactivement que le mikvé n’avait aucune valeur.

Ce choix ne dépend pas de sa maturité, mais dépend de la présence mystique du roua’h en lui.
Le juif de naissance, qu’il le veuille ou pas, recevra le roua’h à l’âge de 13 ans.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 1889
Date de création : 2007-09-05 21:09:37