Notre Univers ne serait qu’une version parmi d’autres d’ensemble d’Univers possibles…

Chalom Rav,

J’ai une interrogation générale sur le fait que le monde n’ait pas pu se faire par hasard.

Que pensez-vous des réflexions suivantes :

  • Dans la théorie des multi-univers, il est expliqué que notre Univers n’est qu’une version parmi d’autres de l’ensemble des Univers possibles.
    Il serait simplement plus « abouti » que les autres selon nos critères – c’est-à-dire cohérent, harmonieux, ordonné etc.
    Si l’on considère maintenant qu’il y a un nombre astronomique de possibilités de « réitérer » la création de l’Univers jusqu’à ce qu’il corresponde à celui d’aujourd’hui, on peut se dire que la complexité apparente est tout à fait banale :
    on a fait « assez » de tests pour qu’il en soit ainsi.
    D’ailleurs, on retrouve quelque chose du même ordre d’idée avec la loi des grands nombres en mathématiques :
    par exemple quand on fait un sondage sur un échantillon, les résultats sont d’autant plus pertinents et proches de ceux qu’on obtiendrait avec la population complète que l’échantillon est grand.
    Autrement dit on peut se passer d’aller faire un sondage sur toute la population et se contenter d’un échantillon plus petit mais significatif pour obtenir des résultats similaires (ce qu’on fait entre autre lors des élections présidentielles).
    On voit bien que plus on prend en compte de personnes dans l’échantillon, plus on a de chance d’obtenir une estimation correcte.
  • Autre exemple similaire :
    si je lance un dé un nombre incommensurable de fois, le fait de tomber sur « 6 » deviendra de plus en plus fréquent et perdra de son caractère « spectaculaire ».
    – Si on transpose ces raisonnement au cas d’un œil humain que vous évoquez dans le cours « D. existe par A+B », on pourrait se dire que cet œil en apparence si complexe et si improbable dans la nature n’a en fait rien de mystérieux.
    En effet, supposons qu’un Univers soit créé parfaitement (au sens de nos critères) mais qu’il « plante » au moment où les cellules s’assemblent pour former un œil.
    On pourrait penser qu’au moment même de cet échec, une autre variante est testée où l’œil est approximativement créé mais légèrement défectueux (on ne voit que du rouge par exemple).
    Et ainsi de suite jusqu’à obtenir la variante actuelle de l’œil.
    Ce raisonnement n’empêche pas alors qu’il y ait un autre Univers où l’œil humain fonctionne encore mieux (on y verrait de l’ultraviolet par exemple) et l’apparente perfection dont nous parlons n’a de sens que pour nous à notre échelle.
    Nous ne serions donc qu’un Univers parmi d’autre :
    un nombre conséquent de copies serait moins bien agencées que la nôtre et un autre nombre de copies bien plus performantes – si performantes d’ailleurs qu’on ne pourrait même pas se figurer leur degré de perfection par rapport à notre monde qui apparaîtrait lui comme « raté » à côté.
    Evidemment ce n’est qu’une théorie mais cela nous conduirait à relativiser la soi-disant perfection que nous observons et qui n’a d’autre sens que celle que nous lui accordons.
    Tout tient en fait dans la notion de comparaison d’une chose par rapport à une autre.

    Par exemple, est-ce que la notion de « petit » existe par elle-même ?
    On dit qu’une chose est petite en la « comparant » à une autre.
    Pour illustrer cela dans un autre contexte, on peut faire le parallèle avec votre exemple d’un rabbin qui dans un avion voit un film où un coup de poing est donné : il est choqué et se cache le visage.
    Par contre, un francophone lambda habitué à ce type d’image y sera lui tout à fait indifférent.
    Autrement dit le coup de poing sort de l’ordinaire pour l’un mais ne représente rien de particulier pour l’autre.
    Ainsi donc, la « perfection » de l’univers serait tout à fait banale à l’échelle des milliards de milliards d’Univers possibles et sort de l’ordinaire pour nous car nous ne pouvons pas la comparer à autre chose – ou nous n’avons pas vu d’autres exemples auparavant, un peu comme le rabbin.

    C’est pareil avec la notion de « petit » :
    si je vois maintenant un nain pour la première fois, je vais être choqué mais plus cet événement se répète, à savoir je vois fréquemment des nains, plus il devient banal et je n’en tiendrai même plus compte.
    Par conséquent, l’idée qu’un D. aurait agencé minutieusement notre Univers perd de sa force car ce qui est « minutieux » devient complètement banal en comparaison d’autres copies de l’Univers milles fois plus parfaites.

    Prenez un téléphone mobile d’il y a 20 ans :
    à l’époque on vantait la perfection et l’agencement incroyable des composantes le constituant.
    Aujourd’hui, on rirait au nez de celui qui voudrait promouvoir de tels appareils car ils sont complètement désuets en comparaison des téléphones tactiles.
    Dans 20 ans, on fera probablement le même raisonnement.
    On retrouve aussi cette idée lorsqu’on s’interroge sur le rapport entre rare et cher :
    si je considère maintenant qu’un tableau de Van Gogh vaut 1 million d’euros parce qu’il est rare (il n’y en a qu’un) qu’en serait-il s’il y en avait plusieurs milliers ?
    Et bien le tableau perdrait toute sa valeur, il n’aurait plus rien d’exceptionnel.
    Finalement la valeur n’est que relative.

    Qu’en pensez-vous ?

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Abel,

Le fond de ma pensée à propos de la théorie des univers parallèles est la suivante :
Les physiciens qui ont mis au point cette théorie ont un problème : ils se rendent bien compte que notre monde est trop parfait, ce qui induit l’existence d’un Créateur.
Il leur est impossible de concevoir une chose pareille car cela signifierait qu’il y a un sens à ce monde et qu’il faut donc obéir à un D.ieu créateur afin de réaliser ce sens.
Chose qu’ils ne veulent pas accepter par raison de commodité.

Ils ont donc inventé cette théorie.

Mais à mon humble avis elle est tout ce qu’il y a de plus loufoque car nous n’avons aucune preuve de l’existence de ces mondes parallèles.
De plus, ils disent eux-mêmes que ces mondes n’existent pas et que ce ne sont que des mondes virtuels donc en fin de compte il n’y a bien qu’un seul monde réel: celui que nous connaissons et il est beaucoup trop minutieux pour être le fruit du hasard.

Je me permets de leur poser une question :
Si l’on considère tous ces univers parallèles (presque à l’infini) qui en est l’origine ?
Car pour créer des mondes parallèles, incluant toutes les valeurs possibles, il faut être tout aussi doué que pour créer un seul monde avec toute la minutie qu’on y voit, car effectivement dans chacun de ces mondes il y a un détail différent.
Au final, on arrive donc au même nombre de détails minutieux présents déjà dans notre monde.

Il n’y a donc pas d’ « avantage » à cette théorie plutôt qu’à celle du monde unique car tous ont le même nombre de détails minutieux.

Qui a bien pu faire cela ?
Le Grand Créateur bien sûr…

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 65733
Date de création : 2015-04-19 11:45:18