Mon futur mari refuse de faire deux jours de yom tov en France car il considère que la loi doit être la même pour tous. Comment lui expliquer cela?

Cher Rav,
Je tiens en premier lieu à vous féliciter pour la modernité dont vous faites preuve dans votre enseignement de la Torah.
Si je vous écris aujourd’hui c’est pour vous faire part d’un problème auquel je suis confrontée.
Mon ami (avec lequel je compte me marier bientôt, si D. le veut) vient d’une famille ashkénaze non religieuse, contrairement à moi qui vient d’une famille religieuse et séfarade.
Pourtant, il a entamé sa Tchouva il y a environ 6 ans et depuis pratique la Torah et ses mitzvot.
Cela étant, ayant un esprit purement cartésien, il s’obstine à ne faire qu’un jour de Yom Tov (Soucot, Pessah, Chavouot) alors que moi j’en fais 2 (nous ne vivons pas en Israel pour l’instant).
Sa théorie est la suivante :
quand D. a donné la Torah au peuple juif dans le désert, il ne leur a pas dit de faire 2 jours de fête et une fois entrés en Israel de n’en faire qu’un.
La loi juive doit être la même pour tous les juifs, ceux d’Israel et d’ailleurs.
Je ne sais pas comment lui expliqué que si nos sages ont décrété qu’il en était ainsi c’est pour de bonnes raisons et que D. a dit d’écouter la paroles des sages.
Il répond à cela que les 2 jours ont été décrétés pour des raisons de « timing » lunaire.
Il est d’accord pour participer à un 2e seder de Pessah, par exemple, si c’est moi qui le fais, mais ne fera aucun Kiddoush et ira travailler alors que moi je ferai le 2e jour de Yom Tov.
De la même manière il n’envisage pas de faire Simha Torah et Chemini Atseret séparément, ne comprenant pas pourquoi il faudrait faire un 9e jour (d’un fête qui n’en compte que 8) et prononcer les mêmes prières que celles du 8e jour.
Nous envisageons de nous marier et de fonder un foyer juif, mais je crains que nous soyons éternellement confrontés à ce problème et que cela nuise à notre future famille.
Je vous serais reconnaissante de bien vouloir me conseiller.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Julie,
D’abord, il faudrait que ton ami regarde les deux  cours sur la loi orale que j’ai faits sur le site, qui montrent le caractère divin de celle-ci.
En ce qui concerne le fait de faire un deuxième jour de yom tov, effectivement, la loi, au niveau du sens simple, a été décrétée pour des raisons de « timing lunaire », néanmoins la mystique juive explique des choses beaucoup plus profondes que tu pourras lui dire :
Le mot yom tov signifie jour bon.
Pourquoi un jour bon ?
La première fois que le mot tov est employé dans la Torah, c’est à propos de la lumière, D. a vu que la lumière était bonne.
Yom tov est en fait un jour de lumière, durant lequel une lumière spirituelle splendide descend du ciel sur le peuple juif.
Or vu que la terre d’Israël est sainte, cette lumière peut descendre en un seul jour mais sur les autres terres – vu que celles-ci sont impures – cette lumière doit être diffusée deux jours de suite car l’impureté fait écran et la lumière ne peut passer en un coup en un jour, elle passe lentement en deux jours.
Voici la raison profonde pour laquelle on fait deux jours à l’étranger.
Quoi qu’il en soit, même si on ne connait pas les raisons profondes des choses, on est tenu, comme je l’ai expliqué dans les cours qui y sont consacrés, de suivre la loi orale car cela est marqué clairement dans la loi écrite.
Au revoir et bonne chance,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 1148
Date de création : 2007-02-11 12:02:39