Mitsva de monter en Israël, même contre l’avis de ses parents ?

Chalom rav,

le temps passe très vite et je passe l’année prochaine en classe de terminale.
J’envisage de monter en Israël, pour y poursuivre mes études, et ainsi y établir avec l’aide d’hashem une vie heureuse de thora sur la terre de nos pères.
Cependant ma mère est très peinée de devoir me laisser partir, elle pleure très souvent, et dès que j’évoque le sujet elle se trouve tellement angoissée à l’idée de me voir partir qu’elle ne mange plus.

1) Je ne suis pas renseignée, l’envie de retourner à mes sources est plutôt un instinct, mais est-ce une mitsva de faire sa allya?

2) En partant, je lui ferais beaucoup de mal, elle se sentirait délaissée, l’interdit de causer du chagrin ( beaucoup) à une personne serait-il enfreint d’autant plus si il s’agit de sa propre mère ?

3) dans l’hypothèse où 4000 km nous séparerait, je n’aurais plus très souvent l’occasion d’accomplir la mitsva de kiboud avaem, elle peut se faire en prenant des nouvelles par téléphone mais qu’en est – il du fait de la soulager dans ses tâches, la soigner, l’épauler?
Cette mitsva m’est très chère.

Pourriez – vous me conseiller quand à ce choix crucial et tellement délicat.
Merci d’avance.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il y a une divergence d’opinion chez les Grands Décisionnaires du moyen-âge si la mitsva d’habiter Israël est une mitsva de la  Torah ou dérabannan.
Dans tous les cas, c’est une mitsva.

Dans cette mesure, même si nos parents n’acceptent pas que l’on monte en Israël et même si cela leur cause beaucoup de chagrin, nous sommes dans ce cas dispensés de les écouter et nous devons faire cette mitsva si possible.
Ce n’est que dans le cas où nos parents ont vraiment besoin de nous de façon objective car ils ne peuvent pas s’arranger sans nous pour leur donner à manger, les sortir, les habiller, les amener à l’hôpital etc.
Dans ce cas, on ne pourra pas les quitter sans trouver un arrangement qui convienne pour nous remplacer.

Il va de soi que la mitsva de Kiboud Av vaèm (respect des parents) continue à se faire, même à 4000 km de distance, en prenant souvent des nouvelles etc.

Attention, il n’y a une mitsva d’Alya que dans la mesure où c’est une Alya spirituelle, c’est-à-dire qu’on ne baisse pas dans notre niveau en Torah quand on vient en Israël.
Dans le cas contraire, si l’on baisse en Torah en montant en Israël, il faudra mieux – de loin – rester en France.

Israël est le palais du Roi.
Quand on fait un péché ici, c’est beaucoup plus grave que lorsqu’on le fait loin de Sa présence.
Dans cette mesure je vous recommande beaucoup de faire la première année un séminaire en Israël pour que votre Alya – qui signifie montée en hébreu – soit vraiment une montée spirituelle et non seulement physique.

L’essentiel de notre être étant le spirituel et non le physique.
Si le physique monte tandis que le spirituel baisse, ce n’est plus une Alya, c’est une dégringolade.
D.ieu nous en préserve.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 65768
Date de création : 2015-04-21 20:50:02