Bonjour,
J’ai récemment découvert le site www.myleava.fr et j’ai appris a mieux appréhender le type de discours « scientifique » que vous prônez dans vos cours :
J’avais l’espoir d’en tirer enfin satisfaction car cette approche est a mon sens la seule envisageable pour un esprit rationaliste (je ne suis pas prêt a radicalement transformer ma vie sur la base unique d’une « impression » ou d’une « intime conviction » que la thora serais vérité)
Je suis moi même « ‘hozèr bé-chééla » depuis 6 mois et le principal facteur de ce changement est provenu de mon incapacité a unifier ma vision scientifique et historique du monde avec la conception juive.
On aura beau dire dire que la Torah répond a la question du « pourquoi » et non du « comment », son acceptation pose de nombreux problèmes de cohérence avec certaines données historiques et scientifiques aujourd’hui universellement acceptées.
Vous mettez en valeur la notion de savoir et tendez a mépriser les « croyants » et sur ce point je me peut qu’être en parfait accord avec vous, à la seule différence que je me définis comme un « doutant » et non un « sachant ».
Après avoir analyse quelques cours, je me permet de remettre en question la valeur logique de certaines argumentations que j’ai entendues, et j’essaierai de donner une liste (non exhaustive) des points obscurs de vos démonstrations :
- En ce qui concerne votre cours sur le maamad har Sinaï comme Preuve de la véracité de la Torah, votre analyse est parfaite a un point prêt :
Vous supposez que la SEULE alternative au modèle toraïques est que :
UN seul homme aurais invente puis rédige TOUTE la Torah puis l’aurais transmise a TOUT un peuple lui même préexistant et nombreux, et qui l’aurais accepte en bloc.
Forcement, cette alternative est comme vous le dites difficilement acceptable.
Pourtant ce modèle absurde que vous décrivez n’est pas forcement la seule alternative historique au modèle « juif ».
Si l’on émet a ma remarque une objection du type :
« Dans ce cas, propose moi un autre modèle et démontre le moi », je réponds :Premièrement :
Quand bien même je ne peux en apporter la preuve formelle (mais c’est normal n’étant moi même qu’un « doutant »), certains éléments me poussent a croire que beaucoup d’autre scenarii sont envisageable
(exemple :
Une succession de mythes forges par l’histoire commune d’une peuplade puis d’un peuple qui se serais lentement transforme en « histoire » comme ce fut le cas dans TOUTES les mythologies humaines).
Le cœur de l’argument « maamad har sinai » est l’affirmation que la seule possibilité pour que le maamad n’ai pas eu lieu serais qu’un peuple entier ai menti en même temps!
Mais ça n’est définitivement pas avéré.Je peux parfaitement imaginer qu’un groupe très réduit (voir une personne) ai invente cette histoire puis ai convaincu les enfants et les naïfs d’y croire.
De même que 2 milliards de chrétiens croient profondément que jésus distribuait des pains sortis de nul part (5000…) et marchait sur l’eau (devant des centaines de témoin selon le nouveau testament), et ce, a partir d’un certain nombre de « faux témoignages », rien de m empêche d’imaginer qu’au fil des générations le « mensonge » originel du maamad har sinai (accepte dans le PASSE par une peuplade crédule, en recherche de sens et surtout, très peu nombreuse) se soit transforme en réalité historique pour les juifs.Bref, l’argument du mensonge collectif est faible et demande plus de recherches sociologiques qui permettraient de mieux comprendre le phénomène de cristallisation des mythes et des croyances dans les population humaine :Manifestement, la prétendue « continuité » du témoignage de père en fils, censé inductivement prouver l’existence du maamad peut facilement être brisé :
C’est par exemple le cas pour des milliers de gens qui se convertissent à l’Indouisme chaque année :
Ils n’ont aucune preuve mais ils y croient sur parole !
Ils acceptent ce gros mensonge en dépit du fait qu’aucun être humain rationnel, avec les connaissances actuelles ne peut logiquement accepter que des idoles en bronze soient des « dieux ».
La foi a tendance a émerger naturellement dans l’esprit humain (pour des raisons sociales que je ne saurais décrire) et ce en dépit de l’absence de la moindre justification scientifique.C’est peut être le cas dans le judaïsme également…
Le deuxième point est plus fondamental :
Si votre cours a la prétention de PROUVER une fois pour toute que la Torah a « raison », alors il doit aussi être capable de RÉFUTER tout modèle diffèrent de celui-là :
Or, vous ne réfutez que le SEUL modèle alternatif (et absurde) que vous proposez !La seule conclusion logique a en tirer est que le maamad har sinai POURAIT avoir eu lieu , mais ce cours ne me « prouve » absolument pas que le scenario toraïque est le seul possible.
- En ce qui concerne les cours sur l’origine du temps L’âge du Monde, j’entrevois beaucoup de raccourcis scientifiques sans grands fondements dans votre argumentaire :Tout d’abord, l’explication « relativiste » des 6 jours de la création est non fondée :
En rentrant dans les détails, on comprends que le modèle propose n’est possible que si D.ieu pouvais être associe a un système référentiel localise dans l espace, donc Dieu serait un objet physique rentrant ans le cadre des lois de la physique (qu’il est censé transcender) et se déplaçant par rapport au référentiel terrestre a des vitesses proches de celles de la lumière, pour enfin, le 6eme jour, brusquement « ralentir » et se placer dans le référentiel terrestre (après avoir créé la terre) tout le monde s’accordant a dire qu’après la création, les temps indiques dans la thora sont des temps terrestres. Hypothèse que je rejette en bloc, Dieu n’étant a mon humble avis, non sujet aux lois physiques et surement pas localisable dans un quelconque volume spatial.- Par ailleurs, il semblerais que le scientifique cite, Gerald L. Schroeder, aurais lui même change sa première interprétation pour passer a une explication liée a la masse de l’univers qui chuterais avec le temps selon une loi connue de lui seul, et qui donc « ralentirais » le temps dans tout l’univers :
Ceci n’a pas de sens physiquement parlant puisqu’aucun temps « absolu » n’existe :
En d’autres termes, 1 heure aujourd’hui sont exactement équivalentes a 1 heure il y a 3 milliards d’années, et ceci est à la base même de la théorie de la relativité restreinte.
Voir article critiqueEnfin, en ce qui concerne la théorie de l’évolution darwinienne, il faut impérativement remettre les choses a leur place :
Il y a aujourd’hui un CONSENSUS du monde scientifique autour de la question, et la théorie darwinienne qui n’était a l’époque qu’une hypothèse est aujourd’hui accepte par l’immense majorité de la communauté scientifique.
Alors oui, on trouvera TOUJOURS des gens, même des gens très doués et très savants, pour dire le contraire.C’est vrai pour tous les domaines de la science et d’ailleurs :
Einstein lui même ne croyais pas vraiment en la physique quantique (aujourd’hui avérée) et on trouvera toujours des historiens brillants mais négationnistes, des politiciens ou philosophes surdoués mais dans l’erreur, ou d’excellents analystes économiques qui n’ont pas prévu la dernière crise !
Pourtant, la communauté scientifique dans son ensemble a complètement adoptée la thèse darwinienne a quelques transformations mineures prêt et c’est bien elle qui représente la vérité scientifique aujourd’hui.
Piocher des articles sélectionnes ici et la, c’est orienter l’auditeur vers une thèse pseudo-scientifique peut être minoritaire….J’entends déjà les voix se lever et clamer « Mais parfois ils se trompent, regardez Newton dépasse par Einstein »
Même si parfois certaines théories ont été généralisées (comme la relativité mécanique de newton fut dépassée par celle d’Einstein), elles sont toujours restées pertinentes dans leur domaine de définition
(Le modèle Newtonien donne d’excellentes approximations à basse vitesse).L’idée de la sélection naturelle est au cœur de la biologie et la génétique moderne, et la réfuter, c’est revenir un siècle en arrière en termes de compréhension du monde, c’est piétiner des montagnes de faits scientifiques (paléontologiques, génétiques et zoologiques) dont la SEULE explication cohérente est celle donnée par la théorie de Darwin et Mendel.
Pour résumer :
Que ce soit la formation de l’œil, ou la non existences de chainons prétendument manquants, ou la survie du Nautile ou du Cœlacanthe évoques dans le chiour, le modèle darwinien explique aujourd’hui parfaitement tout ces phénomènes (et les arguments du style: l’œil est trop « complique » pour être apparu par hasard, sont uniquement intuitifs et non sci-en-ti-fiques comme vous l’affirmez…).Le site suivant donne un expose complet des multiples confirmations expérimentales du darwinisme, et donne des réponses aux objections classiques des créationnistes que vous avez relevées plus haut.
- Par ailleurs, il semblerais que le scientifique cite, Gerald L. Schroeder, aurais lui même change sa première interprétation pour passer a une explication liée a la masse de l’univers qui chuterais avec le temps selon une loi connue de lui seul, et qui donc « ralentirais » le temps dans tout l’univers :
Bref, ma remarque générale est que l’utilisation systématique de résultats scientifiques (vrais) mais partiels et hors contextes devant un public non spécialise pour fournir un argumentaire semblant « persuasif » me semble être une approche peu formelle, et assez paradoxale puisque d’un autre cote, vous rejetez en bloc d’autres fait scientifiques autrement plus avérés (comme le darwinisme).
Voila pour l’instant, j’espère que mon message sera publié et que vous m’apporterez les réponses que je cherche.
Yonathan
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Yonathan,
A mon tour de relever les point obscurs de tes objections :
- A propos du cours « La preuve » concernant la réalité de maamad Har Sinaï, du don de la Torah au mont Sinaï, effectivement je réfute tout modèle différent et prétend qu’il est impossible qu’il y ait eu d’autres scénarii.
Tu m’écris, je cite « je peux parfaitement imaginer qu’un groupe très réduit (voire une personne) ait inventé cette histoire puis ait convaincu les enfants et les naïfs d’y croire, de même que deux milliards de chrétiens croient profondément que jésus distribuait des pains sortis de nulle part (5000…) et marchait sur l’eau (devant des centaines de témoins selon le nouveau testament) et ce, à partir d’un certain nombre de « faux témoignages », rien ne m’empêche d’imaginer qu’au fil des générations le « mensonge originel du maamad har sinaï » (accepté, dans le passé, par une peuplade crédule en recherche de sens et surtout très peu nombreuse) se voit transformé en réalité historique pour les juifs ».
Ce type de scénario est impossible, car contrairement au cas de jésus ou à d’autres mythes antiques, la Torah prétend relater les événements à l’époque même où ils ont eu lieu et non a posteriori, annulant ainsi toute possibilité de falsification. Si un texte est écrit plusieurs dizaines ou siècles d’années plus tard, tel que c’est le cas à propos de jésus ou dans les autres mythes des populations antiques, alors on peut raconter ce qu’on veut, n’importe quel mensonge, et le faire gober aux crédules de notre époque, car l’on parle du passé, or personne n’y était pour pouvoir nier le mythe mensonger que nous inventons.
Par contre, si le texte prétend être écrit au présent des événements, qu’il parle d’une population de quelques millions de personnes, et qu’en plus de cela, une continuité d’événements historiques corroborent l’histoire de ce livre – je parle de la conquête de la terre d’Israël par Josué, ainsi que du partage de celle-ci à chaque tribu -, ce texte ne peut se permettre de dévier de la vérité.
Je m’explique :
Si effectivement le scénario dont tu parles était réel, qu’ un menteur ou un nombre réduit de menteurs auraient inventé maamad har Sinaï et l’auraient inculqué à leurs descendants, ces descendants savent bien que ce n’est que ce nombre réduit qui aurait vu D. au mont Sinaï, or dans le texte il est écrit qu’ils étaient plusieurs millions ?!
Si ce livre avait été écrit plusieurs siècles après les événements, alors on peut raconter qu’effectivement ils étaient des millions en inventant cela, alors qu’en réalité ils n’étaient qu’une personne ou une poignée de personnes.
Mais si ce livre prétend être écrit au moment des événements, il a donc dû être connu du peuple dès sa rédaction, il est impossible que quelques siècles plus tard quelqu’un se lève et dise :
« Voici, j’ai trouvé un livre qui raconte notre histoire, et ce livre a été écrit à l’époque des événements »,
car si c’était le cas, le peuple demanderait où il était caché durant tout ce temps ?
Comment se fait-il qu’on ne l’ait pas connu ?
Ce livre écrit par notre prophète et qui a été distribué à chaque tribu en plus de l’original, donc 13 en tout (comme cela y est mentionné), comment se fait-il qu’on ait perdu sa trace pendant si longtemps ?
Comment se fait-il que nous ne connaissons pas ce livre, et que tout à coup, quelques siècles plus tard, il apparaît, alors que ce livre nous ordonne qu’il doit être étudié jour et nuit ?!
Comment se fait-il encore qu’il nous enjoigne d’enseigner maamad har Sinaï aux enfants, tel que cela est écrit dans Deutéronome 4, 9 :
« Mais aussi garde-toi et évite avec soin, pour ton salut,
d’oublier les événements dont tes yeux furent témoins,
de les laisser échapper de ta pensée,
à aucun moment de ton existence.
Fais-les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants.
N’oublie pas ce jour où tu parus en présence de l’Éternel ton D.,
au ‘Horev,
lorsque l’Éternel me dit… »
et que depuis des sicles on n’a jamais entendu parler de cela ?!
Si ce texte avait été écrit plusieurs siècles plus tard, une personne ayant un minimum d’esprit critique aurait-elle pu gober que ce texte était vrai alors qu’il venait de paraître ?
Ce texte dit que nous ne devons pas oublier ces événements à aucun moment de notre existence, et voici que pendant des siècles nous n’étions pas au courant, tout à coup maintenant ce livre apparaît et raconte soi-disant qu’il a été écrit à l’époque ?
Tout le monde aurait vu la falsification de façon immédiate, donc le seul scénario possible reste qu’effectivement il relate la vérité de maamad har Sinaï.
Donc en résumé, aucune falsification n’est possible, et aucun autre scénario n’est possible.
En cela, nous avons une preuve parfaite.
Par contre, dans tous les autres cas connus de religion ou de croyance mythologique, il s’agit ou d’une histoire qui a été écrite a postériori, des décennies voire des siècles après la prétendue époque où ces histoires ont soi-disant eu lieu – et effectivement les gens qui y adhérent ne fonctionnent que par crédulité et foi -, ou encore, si la rédaction du livre est contemporaine des faits qu’il relate, ces faits eux-mêmes n’auront rien qui puisse prouver le caractère divin de ce livre.
- Concernant les objections formulées contre les cours L’âge du Monde, il me semble que les prémisses de ton raisonnement souffrent d’un manque d’informations fondamentales.
Objection n°1
« …le modèle proposé n’est possible que si D pouvait être associé à un système référentiel localisé dans l’espace, donc D. serait un objet physique rentrant dans le cadre des lois de la physique… »
Réponse :
Lorsque le texte biblique parle de l’Être divin, il utilise plusieurs noms comme Elokim, Chakaï (qui s’orthographie différemment mais que l’on n’a pas le droit de prononcer en toute circonstance), le nom à quatre lettres (Youd, Ké, Vav, Ké), ou d’autres encore…
Il convient, dans un premier temps, d’établir une distinction entre un nom de D. et l’Être divin Lui-même.
Nul ne peut saisir l’essence, la définition, la structure de l’Être divin.
Il s’agit ici d’un Existant infini (non fini) impossible à appréhender pour l’être humain, qui lui est bel et bien fini.
Cet existant ne peut être envisagé avec des repères spatio-temporels.
Or l’homme ne dispose que du temps et de l’espace pour poser des définitions.
Il ne peut donc pas comprendre, saisir, intégrer cette dimension.
Par contre, un nom de D. peut être appréhendé par les humains parce qu’il correspond à une manifestation de l’intervention divine dans un espace ou une dimension créés par Lui.
Lorsque la Torah emploie le mot Élokim pour dire que D. a créé le monde, il faut comprendre que D. a d’abord suscité, créé une dimension, un mode d’intervention, qui s’appelle « Élokim » à l’aide duquel Il a créé l’univers.
Il se trouve que le mot Élokim a la même valeur numérique que le mot Hatéva (la nature). Il faut donc comprendre le texte de la manière suivante :
Dans le commencement, Élokim (comprenez : D. – infini, non-saisissable par l’être humain qui est fini – crée un mode d’intervention divin – qui s’appelle Élokim – qui permet la mise en place des lois de la nature) a créé le Ciel et la Terre.
D’ailleurs, le Zohar dit clairement (Béréchit, p.11b) :
« Au début l’Entité cachée in-appréhendable (donc D. dans sa réalité intrinsèque infinie, bénie soit-Elle) créa ce volume qui s’appelle Élohim, en cela est le sens des mots ‘Béréchit… ‘, c’est-à-dire :
‘Au début, créa Élohim’ (Élohim étant ici le complément d’objet direct). » Tout devient, je le pense, beaucoup plus clair.
Dans un premier temps, D. met en place les lois de la nature ex-nihilo, ce qui est un défi aux lois de la physique auxquelles, effectivement, Il n’est pas assujetti.
Mais « Élokim », en tant que mode d’intervention dans la mise en place et la gestion permanente du cosmos, de la nature, exprimera toutes les lois de la nature, que les sciences séculières mettront des siècles à percer.
Ce qui découle de cette première réponse est simple :
Le temps mis en place par D., et qui s’exprime dans sa gestion permanente des lois de la nature (Élokim), peut tout à fait être relatif.
Dans certains endroits de l’espace, et/ou à certains moments de la création, Il interviendra sur le temps d’une manière particulière.
Cette notion est tellement évidente que Na’hmanide, dans son commentaire sur Genèse 1,4-5 (« Élokim considéra que la lumière était bonne, et Il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres. D. appela la lumière jour, et les ténèbres, Il les appela nuit. Il fut soir, il fut matin, un jour. »), pose une question simple :
Comment peut-on parler de jour, alors que les astres n’ont pas encore été créés ?
En effet, cette notion de « jour » scandé par la lumière (jour) et l’obscurité (nuit) n’a de sens que si les astres ont fait leur apparition !
Une des réponses qu’il apporte à cette question n’est pas le fruit d’une rationalisation a postériori.
Personne n’était venu le voir avec un exemplaire de La recherche ou de Sciences et vie.
Il la donne en scrutant le texte biblique.
La voici :
Lorsque sont sortis les Cieux et la Terre du néant comme cela est mentionné dans le premier verset, le temps est apparu ; car bien que notre temps soit découpé en instants et en heures, dès que la matière est apparue, le temps est apparu.
Autrement dit, la relativité du temps est un concept physique dont les implications sont claires pour nos sages.
Le temps n’est pas le même en tout temps, en tout lieu ; ses définitions varient, le temps est relatif à la matière, comprends tributaire des mouvements de la matière, du champ gravitationnel, etc., etc.
Partant, tu trouves là la réponse à ton objection.
Mais il y a plus.
Si Na’hmanide, comme nous l’avons montré, utilise les notions de relativité du temps, quelques 800 ans avant Einstein, il n’est pas le seul !
Le Talmud (traité Roch Hachana 8a et 8b, commentaires de Tossefot) explique que l’on est rentré dans le repère de nos journées de 24 h à la 14ème heure du 6ème jour de la création.
Comprends par là que les vitesses de déplacement, la perception du temps en termes d’heures telles que nous les connaissons dans notre repère spatio-temporel, n’interviennent qu’à partir de ce moment-là !
Avant cet instant fatidique, le temps, et donc la matière, obéissent à des lois, et donc à des perceptions totalement différentes dans la totalité de leurs modalités.
Objection n°2
« G. Schroeder aurait changé sa première interprétation, pour passer à une explication liée à la masse de l’univers qui chuterait avec le temps, selon une loi connue de lui seul et qui donc ralentirait le temps dans tout l’univers ; ceci n’a pas de sens physiquement parlant, puisqu’aucun temps absolu n’existe.
En d’autres termes, une heure aujourd’hui est équivalente à une heure il y a trois milliards d’années, et ceci est la base même de la relativité restreinte ».
La base de la relativité est la suivante :
Le temps est influencé (comprends géré, structuré, encadré) par le déplacement de la matière.
« Physiquement parlant », le temps dépend non seulement de la masse d’un corps mais également de sa vitesse de déplacement (et d’autres facteurs) ; en termes relatifs, une minute d’aujourd’hui ne peut être dite « la même que celle d’il y a 3 milliards d’années » que si l’on tient compte d’une définition « relative » du temps.
En d’autres termes,
si la masse de l’univers change,
si les vitesses de déplacements des corps changent,
la vitesse change.
Quant aux éventuels changements d’opinion de G. Schroeder, ou à ses intuitions mathématiques et physiques, il lui reviendra de te répondre qu’il a parfaitement le droit de changer d’avis.
Einstein a plusieurs fois changé d’avis avant de parvenir à ses résultats.
Le tâtonnement est aussi une donnée scientifique pour peu qu’il serve la vérité.
Si G. Schroeder tâtonne, c’est à l’intérieur de vérités qui sont les suivantes et qui sont « universellement acceptées », comme tu aimes le dire : il y a bel et bien eu un début à la création, le scénario de l’expansion de l’univers est une réalité, la différence de perception du temps existe selon le repère où l’on se situe, le temps est relatif.
Par ailleurs, cette science que vous vénérez avec tant d’enthousiasme, a tout de même en matière de cosmologie un énorme passif :
Pendant 2500 ans, les scientifiques, les philosophes et autres penseurs nous ont vendu, du haut de leur « savoir », que la matière est éternelle ; en 1965, lorsque Penzias et Wilson ont définitivement vérifié les hypothèses des promoteurs de la théorie du Big bang, le premier mot de la Torah (« Dans le commencement… ») est devenu « scientifiquement » vrai et
« universellement » reconnu !
L’univers avait un début, au contraire de tout ce qui avait été dit auparavant !
Schroeder peut donc aujourd’hui établir des scénarii qui concordent avec la relativité et les lois les plus récentes de la physique moderne, car lorsque la science cherche, elle finit presque systématiquement par découvrir des phénomènes qui concordent avec le récit biblique.
Mieux encore, elle découvre des phénomènes qui étaient connus de nos sages avant les bonds technologiques modernes.
La science n’a donc pas toujours découvert ; il lui arrive de confirmer ce que nous savions déjà avant elle, comme l’écrit le Pr Jastrow, ancien Dr de la NASA :
« Le scientifique qui vit et exerce avec la croyance selon laquelle les forces de son esprit pourront lui fournir toutes les réponses à toutes les questions, se trouve coincé dans une position traumatisante : il est parvenu à escalader des montagnes d’ignorance, il s’apprête à conquérir le sommet le plus élevé ; mais lorsqu’il gravit le dernier rocher, il est reçu par une groupe de théologiens qui s’y trouvent depuis de longues années« .
En attendant que les bio-astro-physiciens évolutionnistes finissent par gravir le dernier rocher de leur château de cartes, sur lequel nous allons maintenant nous pencher, je t’invite donc à essayer de traiter les calculs de Schroeder avec toute l’attention et toute la considération que l’on doit à une théorie, qu’aucune expérience n’est venu contredire, et qui s’assied donc aujourd’hui sur un « fait universellement reconnu » :
La science s’est trompée pendant 2500 ans dans sa perception du schéma d’apparition de la matière.
Objection n°3
« En ce qui concerne la théorie de l’évolution darwinienne… »
Tu argumentes sur quatre points :
- Elle est acceptée par l’immense majorité des scientifiques.
- A ce titre, elle représente la vérité scientifique d’aujourd’hui.
- Même si elle est dépassée, elle reste pertinente dans son domaine de définition.
- Réfuter la « sélection naturelle », c’est piétiner des montagnes de faits scientifiques.
Et tu conclus :
Tous les arguments (l’œil est trop compliqué pour être apparu par hasard…) ne sont pas scientifiques.
Réponse :
L’éternité de la matière était acceptée par la grande majorité du monde scientifique ; à ce titre, elle représentait les vérités scientifiques des « aujourd’hui » successifs ; dépassée, ridiculisée et oubliée, elle ne peut plus servir, car ses axiomes étaient faux :
L’univers est en mouvement, la masse et l’énergie ont une relation interactive, etc., etc. ; le reste, comme l’on dirait trivialement, c’est de l’histoire !
En un mot, je me concentrerai sur ton quatrième argument en portant à ta connaissance les « faits scientifiques » suivants :
La sélection naturelle devait faire l’objet d’une expérience déterminante, à l’approche du centenaire de la publication du livre de référence de la théologie darwinienne De l’évolution des espèces.
Il s’agit de l’expérience de Bernard Kettlewell (médecin, 1907-1979), réalisée entre 1953 et 1955 sur la phalène du bouleau (une sorte de papillon) en Angleterre, à Birmingham.
Commençons par préciser que l’absence de preuves empiriques de la sélection naturelle par le hasard relevait du scandale, du point de vue des darwiniens.
En effet, près de 100 ans après l’apparition des thèses darwiniennes, en l’absence des fameux chaînons reliant les différentes étapes de l’évolution, cette théorie n’avait pas de sens.
Il lui fallait donc trouver des preuves de la sélection naturelle, à défaut de pouvoir mettre la main sur des chaînons manquants.
Kettlewell va donc élever 3000 chrysalides prêtes à se métamorphoser en adultes, qu’il va transporter dans un bois près de Birmingham.
Un des objets de l’expérience était de libérer ces papillons sur des troncs d’arbre, de telle manière qu’on les exposait à se faire capturer par des oiseaux.
L’objectif était de prouver que les papillons étaient chassés par les oiseaux selon les lois de la sélection naturelle.
En d’autres termes, les facultés d’adaptation ou au contraire la non-adaptation des papillons à leur nouvel environnement, étaient censées prouver que les espèces disparaissent ou se maintiennent dans la nature, selon les règles établies par la sélection naturelle.
Le résultat fut le suivant :
En milieu pollué, le taux de recapture (par les scientifiques) des papillons foncés (les carbonaria) étaient le double de celui des formes claires alors qu’en milieu rural, les formes claires re-capturées par les scientifiques étaient trois fois plus nombreuses.
On pouvait donc faire la déduction suivante :
Les papillons clairs étaient victimes de la prédation dans les bois pollués où les troncs étaient noircis.
Ils ne parvenaient pas (ou peu) à s’adapter et donc à survivre.
Les papillons foncés étaient par contre à la merci des oiseaux dans les bois des zones rurales car leur couleur les rendait plus vulnérables.
Conclusion :
La fréquence des formes re-capturées par les scientifiques dépendait d’une différence de prédation aviaire, elle-même due à la capacité naturelle des papillons de se camoufler.
Vive la sélection naturelle !!!
Hélas, trois fois hélas !
Chers amis darwiniens, jugez-en vous-mêmes !
Le n° 142 (hors série) de Sciences et avenir produit un article dont le sous-titre est le suivant :
Si l’expérience de Kettlewell réalisée dans les années 50 sur les phalènes du bouleau a été tenue pour la première preuve expérimentale de la sélection naturelle, elle est en passe de devenir un mythe scientifique (souligné par l’auteur de ces lignes).
L’article explique pourquoi :
« Les phalènes ont été libérées en plein jour, lorsque les insectes sont incapables de voler (…) il les a déposées sur des troncs ou branches en position bien visibles ; or les entomologistes et les ornithologues ont toujours dit que les oiseaux ne mangent pas les phalènes car elles ne se posent pas en plein jour sur des morceaux d’écorce bien visibles….
Les oiseaux apprennent très vite à reconnaître les deux formes.
Mais c’est en quelque sorte un cadeau qu’on leur fait, cadeau que la nature ne leur offre pas (…) on sait d’ailleurs qu’une partie des photos ont été réalisées en laboratoire (certains individus photographiés étaient déjà morts ou gravement) ».
Autrement dit, la sélection n’était ni naturelle ni même due au hasard, la grande idole darwinienne.
C’est une revue scientifique, qui publie des articles dus à des chercheurs, qui le dit et qui le proclame !
Par ailleurs, une personnalité scientifique comme le Pr Sermonti de l’université La Pérouse a déclaré au sujet de toutes ces expériences :
« On observe des mutations, mais jamais de transformations, ou de passages d’un système à l’autre », ce qui signifie que les expériences de mutations d’acides aminés réalisées en laboratoire ne permettent pas encore d’extrapolations permettant d’y voir un début de phénomène évolutif.
Il ne s’agit que de mutations induites par des manipulations chimiques ou biologiques.
Ceci me permet de te dire que « les montagnes de faits scientifiques », censées venir au secours de Darwin, et auxquelles tu fais référence, ne sont rien d’autre que des expériences qui assassinent la théorie darwinienne.
En effet, qu’il s’agisse de cette expérience, dont les supercheries et les manipulations sont apparues avec le temps, ou encore d’expériences menées en biologie ; elles obéissent toutes au même principe : le cerveau humain a conçu des reproductions de phénomènes naturels en pilotant les processus.
Il n’y là rien de hasardeux.
L’intelligence produit du « complexe ».
D’autres phénomènes, dont la liste serait trop longue dans le cadre qui nous est imparti, défie cette logique darwinienne du hasard.
Le flagelle bactérien en est un exemple frappant.
Il s’agit d’un organe attaché à la membrane cellulaire des bactéries et qui participe à la propulsion de la bactérie dans son environnement liquide.
Si la moindre partie manque, cet organe ne peut fonctionner, ce qui prouve qu’il ne peut pas être le produit d’une évolution mais qu’il ne peut être apparu que déjà achevé.
Il a donc été créé tel que nous le connaissons et sa complexité est également un témoignage contre la théologie du hasard darwinien.
Par ailleurs, tu ne trouveras certainement pas « faible », du point de vue scientifique, ce qu’écrit le Pr Frédrol :
Les chances pour que les 2000 premières enzymes se soient formées et aient évolué étaient inférieures à 10 puissance -40000 !
On n’évoque ici que ce qui se passe une fois qu’elles se sont formées.
Mais quel est le pourcentage de chances pour qu’elles puissent seulement apparaître ?
Le Pr Scutzenberg (Paris VII) estime que le taux de probabilité pour que ces enzymes, une fois formées, se développent et finissent par former des formes complexes est de 10 puissance -10000 !
Ce nombre est si infinitésimal que l’esprit humain ne peut le concevoir, ajoute-t-il !
Rappelle-toi bien que les mathématiques sont tout de même la reine des sciences, et que l’on ne peut éternellement se moquer de l’intelligence humaine, en accolant l’adjectif « possible » à ce qui ne mérite même pas celui « d’aléatoire » en statistiques.
Il y a tout de même une limite à la mauvaise foi !
Einstein disait :
« Le hasard, c’est D. qui se promène incognito ».
As-tu encore le courage de dire que le modèle darwinien explique tous les phénomènes que tu mentionnes ?
Yves Coppens, le paléontologue codécouvreur de Lucy (La plus belle histoire du monde, Seuil, p. 150), écrit :
« …Je ne crois ni à la contingence, ni au hasard, qui ne semble apparaître que lorsque l’on étudie une très courte période ».
C’est un évolutionniste qui parle !
Y verras-tu encore une manifestation de « faiblesse » ?
Pour terminer, je me permets donc de te dire que les faits darwiniens ne sont absolument pas « avérés » comme tu le dis en conclusion, mais bien plutôt contestés par les darwiniens eux-mêmes, comme le montre l’article de Sciences et avenir, que l’on ne peut « soupçonner » d’être un journal créationniste.
Au revoir,
Rav Chaya,
Avec la collaboration de Rav Mordékhaï Bitton
Référence Leava : 7715
Date de création : 2009-12-21 17:12:13