Lui est très religieux, moi moins. Est-ce un problème de ne pas s’être rencontré dans le cadre d’un chiddoukh ?

Bonjour Rav,

J’ai 19 ans, et je suis amoureuse d’un garçon chomer néguia et très religieux.
Je pense sincèrement que c’est mon mazal.

Moi je ne suis pas très religieuse mais j’aimerais beaucoup me rapprocher de la religion, et pourquoi pas devenir très religieuse comme lui.

Nous sommes amis, mais je sens que je ne le laisse pas indifférent.
Cependant, j’ai l’impression qu’il me voit un petit peu comme « le mal », le yetser hara, la tentation à laquelle il ne faudrait pas qu’il cède.

J’ai vu votre cours dans lequel vous dites que les personnes chomer néguia doivent absolument faire des chidouh’ pour rencontrer leur mazal car sinon ils ne peuvent pas prendre la décision la plus importante de leur vie (la personne avec laquelle on se marie) de façon tout à fait objective.
C’est pourquoi je comprends qu’il essaie de ne pas trop se rapprocher de moi, je pense qu’il souhaite rencontrer sa future femme dans le cadre d’un chidouh’ afin de faire son choix de la manière la plus objective possible.

Mais tout cela me rend vraiment triste, car je ne comprends pas pourquoi deux personnes attirées l’une par l’autre devraient ne pas être ensemble à cause du fait que les personnes chomer neguia doivent obligatoirement faire des chidouh’ pour se marier.
Où est le mal si nous nous sommes rencontrés à la fac et non à un chidouh’ ?

Nous aurions pu nous rencontrer en ayant été présentés, cela n’aurait rien changé.
En effet, les étapes de l’évolution de la relation ont été les mêmes que si nous avions fait un chidouh’ : nous nous sommes parlés de nombreuses fois, nous ne nous sommes jamais touchés, nous avons appris à nous connaître, nous avons vu qu’on se correspondait et nous sommes tombés amoureux.
Ainsi, c’est comme si que nous nous étions vus au moins une dizaine d’heures lors de plusieurs chidouh’ consécutifs et que nous avions fait notre choix de manière rationnelle et objective (puisqu’au début nous n’étions pas amoureux et donc pas « aveuglés »).

Ma question est donc la suivante :

est-ce possible que ce garçon soit mon mazal malgré le fait que nous ne nous soyons pas rencontrés lors d’un chidouh’ ?
Si oui, j’aimerais savoir précisément comment faire pour que nous soyons ensemble sans être contraires à la Thora.
Si non, pouvez-vous s’il vous plait m’expliquer en détail pourquoi ce n’est pas possible, quelle est la différence entre une rencontre à la fac ou lors d’un chidouh’ qui puisse empêcher deux personnes de s’aimer alors que l’évolution des sentiments me paraît être la même dans les deux cas.
Et dans ce cas, pourquoi Hachem nous aurait-Il fait nous rencontrer ?

Je précise que je suis une jeune fille de bonne famille, mes deux parents sont juifs, ils m’ont transmis de bonnes valeurs, j’ai été scolarisée dans des écoles juives depuis la maternelle, et je fais aujourd’hui de bonnes études.
Lui est un garçon d’une gentillesse rare et très respectueux, honnête et sincère.
Il est également très humble.
Ces qualités sont celles que je recherche avant tout et je ne veux pas le laisser passer (de plus, il a déjà 25 ans). C’est avec lui que je vois mon avenir.

Pour finir, je voudrais vous remercier infiniment pour ce site car je suis très timide et je n’aurais jamais osé poser ma question à un Rav en face de moi, pourtant j’ai vraiment besoin d’une réponse.
Merci d’avance pour votre aide.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

A postériori, si on n’a pas fait de chidoukh mais que l’on a bien vérifié que le conjoint ou la conjointe que l’on nous propose correspond à ce que nous cherchons et si on a bien pesé, de façon rationnelle, le pour et le contre, il n’y a aucun problème à se marier.

Le danger est tout simplement d’être aveuglé par les sentiments.

Dans votre cas, le seul petit hic que je vois, c’est votre différence au niveau religion et c’est peut-être pour cela que ce garçon se méfie, il comprend que cela peut être une grande source de problèmes et a peur d’être « tenté » par ses sentiments.
Effectivement, tant que vous n’êtes pas engagée de façon sérieuse, il subsiste un doute quant à votre capacité d’accepter dans le futur une vie religieuse orthodoxe.

En tout cas, en ce qui concerne le « non-chidoukh », ce n’est pas un problème a postériori.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 8095
Date de création : 2010-01-18 22:01:37