Bonjour Rav Chaya,
En introduction à quelques questions, un grand merci pour vos cours, conférences, questions/réponses sur Internet, vous rendez vous compte combien de personnes vous touchez (dont moi) par le net et qui ne l’ auraient pour la plupart sans doute jamais été dans cette proportion sans internet ?
- D’ailleurs à propos d’Internet, cette révolution totale que ça a représenté et représente encore (avec le meilleur et le pire comme dans l’ humanité), a t-elle été « prédite » quelque part dans la Torah ou dans d’ autres textes juifs ?
- Pourrait-on associer même indirectement à de « l’idolâtrie » (je mets plusieurs guillemets et m’excuse de cette question si elle vous parait choquante), cette sorte de « vénération » qu’ on peut avoir pour par exemple les tefillins ou le talit qui, même très chargés symboliquement comme vecteur avec D, ne sont purement factuellement que des objets matériels.
Notre religion n’est pas celle de la représentation non ? - Est-il dans notre religion plus important de mettre les tefillins ou de faire Chabbat ?
Si la question se pose ponctuellement ?
Je sais qu’ il faudrait faire ces deux grandes mitsvot mais c’ est une question qui se pose pour moi, car je remets régulièrement les tefillins depuis plusieurs mois mais je ne fais pas Chabbat, je ne mange pas non plus cachère mais j’ai banni les aliments interdits comme le porc, etc.. - Il y a parait-il de nombreuses similitudes entre la religion et la mystique hindoue, et le judaïsme, qu’en est-il ?
- Le néfèch ne fait-il pas partie aussi de l’équilibre de la personne humaine ?
Trop l’étouffer ne peut-il à terme empêcher un sain développement de sa néchama ?Je m’ explique :
Contenter des besoins naturels animal vitaux laisse plus de place à une quête spirituelle ensuite selon moi dans la logique de la « pyramide des besoins », quelqu’un de plus épanoui physiologiquement est (dans mon cas en tout cas) + sensible au + haut et au souffle sain de D, autrement dit quand les besoins primaires de l’ homme ne sont pas en partie assouvis, la quête spirituelle n’ est -elle pas plus difficile ou déformée ? - Si l’ homme est à l’ image de D, pourquoi l’ homme peut-il se comporter + bassement qu’ un animal qui même s’ il est cruel ne tue que pour manger ou se défendre ou se reproduire, le libre arbitre ne fait pas tout. si ?
- Si un jour dans le futur (personnellement je crois que cela arrivera même dans un futur lointain), l’ homme découvre (ou se fait découvrir) par une vie extra terrestre intelligente, qu’ en sera t-il alors du message de D ?..
Ces « êtres intelligents extra terrestres » feraient-ils aussi partie du projet divin en + de l’ homme (créé à son image car » étant » et dotés du libre-arbitre) ou bien selon vous, cette découverte contrarierait-elle le message de D et l’ aspect unique de l’homme et des juifs comme représentants de D sur terre et dans l’ univers ? - Logique divine et humaine, comprendre la pratique ( un de vos cours ) où vous dites très justement ( et l’ idée m’ a beaucoup plu car je m’y retrouve ) que pratiquer mécaniquement sans comprendre est « bête » , pourtant ayant tous en tète beaucoup plus de questions que de réponses, il n’ y aurait plus grand monde qui pratiquerait s’ils ne pratiquaient qu’ en comprenant non ?
Moi par exemple je ne sais pas réellement pourquoi je ne mange plus de porc à part que c’ est proscrit chez nous. - Certains de vos cours ou conférences m’ ont troublé dont guermania et d’ autres aussi, pourriez vous svp me dire quel est le sens profond de Pourim et quelle est la preuve irréfutable des prophéties car elles peuvent être interprétées » après coup « , je ne sais pas si je suis clair.
j’ ai vu une de vos conférences à ce sujet mais je n’ ai pas été convaincu à 100%. - Quand le malheur frappe des personnes foncièrement gentilles, humbles et respectueuses de D et des hommes, vous dites que même sans comprendre, cela est normal et inscrit dans le projet divin, comment faire « avaler ça » aux proches dans une telle douleur ? …
Merci de prendre de votre précieux temps à me répondre svp, continuez vos cours, c’ est une énorme mitsva que d’ aider à essayer de faire comprendre le judaïsme et son (ses) message(s),
toda raba
Cordialement
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Lionel,
Voici les réponses à tes questions :
- Il n’y a pas de prédiction proprement dit à propos d’Internet, mais il y a une prédiction dans le Zohar que dès l’an 1840 (5600 de notre calendrier), il y aura dans ce monde l’ouverture des portes de la sagesse de la science.
- Il est vrai qu’effectivement dès cette date il y a eu l’apparition des nouvelles inventions.
- Bien sûr il y a des inventions jusqu’aujourd’hui, mais le grand tournant a eu lieu à cette époque.
- D.ieu a donné à l’homme le pouvoir d’amener de la sainteté divine sur lui-même ou même sur certains objets.
- Si un homme écrit en pureté et en sainteté le nom de D.ieu (le nom ineffable qu’on n’a pas le droit de prononcer) et il l’écrit au nom de la sainteté d’Hachem alors ces quatre lettres écrites reçoivent une sainteté divine au point où celui qui efface ce nom transgresse un interdit au moins aussi grave que celui de manger du porc.
- Il est vrai que du point de vue factuel, il n’y a qu’un peu d’encre sur un morceau de papier, néanmoins l’homme étant branché à la divinité a la capacité d’amener un flux de sainteté aussi sur des objets.
- Bien sûr pas n’importe comment, il devra suivre les lois inhérentes à cette sainteté qu’Hachem Lui-même a fixées.
- Ainsi un Séfer Torah ou des tefillin, s’ils sont écrits comme il se doit avec l’intention appropriée, acquièrent une sainteté.
- Il y aura aussi une certaine sainteté dans les synagogues et dans les maisons d’étude car ces endroits sont consacrés à la prière et à l’étude et cette consécration amène un flux divin.
- Il n’y a pas de sainteté dans un talith, par contre on lui doit un certain respect dans la mesure où c’est un objet de mitsva.
- Il y a une nuance dans la halakha entre les objets de mitsva et les objets de sainteté.
- Un Séfer Torah et des tefillin font partie des objets de sainteté, par contre un talith fait partie des objets de mitsva, on leur devra un certain respect mais pas autant qu’à des tefillin ou à un Séfer Torah.
- Nous ne savons pas exactement l’impact qu’a chaque mitsva.
- Nous pouvons peut-être en avoir une idée en fonction du processus qui permet d’expier un péché ou la non-application d’une mitsva.
- Il existe 4 degrés :
- Le degré le plus facile à expier est le cas de celui qui n’a pas fait une mitsva positive, parmi elles nous avons entre autre la mitsva des tefillin, bien qu’elle soit extrêmement importante, néanmoins elle fait partie de cette catégorie des lois positives qu’on appelle mitsvot ‘assé ; elles sont expiées par la téchouva.
- Deuxième niveau, celui qui a transgressé un interdit de la Torah, une mitsva lo ta’assé tel que manger du porc, transgresser yom tov, porter un habit de lin et de laine mélangé, cuire de la viande et du lait ensemble, etc… ; là pour se faire expier il faudra deux choses : la téchouva et yom kippour.
- Troisième niveau, encore plus grave, les péchés sanctionnés par le karèt ou la peine capitale à l’époque du Temple.
- Parmi ces péchés, nous aurons
- le fait de manger à Kippour,
- le fait de manger du ‘hamèts à Pessa’h,
- transgresser Chabbat,
- toute relation sexuelle interdite, etc… ;
- là en plus de la téchouva et de kippour il faut en plus des souffrances pour expier ces péchés.
- Une étude de Torah assidue peut-être un palliatif à la souffrance.
- Parmi ces péchés, nous aurons
- Et enfin le niveau le plus dur à expier est celui de ‘hiloul Hachem, la profanation du nom de D.ieu qui ne peut-être expiée que par la téchouva, Yom Kippour, la souffrance et la mort.
- Dès lors, tu vois que Chabbat se trouve au niveau trois alors que la mitsva de tefillin, aussi grande qu’elle soit, se trouve au niveau un.
- Consulte ce lien.
- Oui et non.
- Si on met trop de pression alors le néfèch se rebelle. Mais il ne faut pas croire qu’en le rassasiant on va le calmer.
- ‘Hazal ont dit un enseignement extrêmement important : il y a un petit organe chez l’homme, celui qui l’affame le rassasie, celui qui le rassasie l’affame.
- C’est une chose expérimentée et vérifiée.
- ‘Hazal ont dit un enseignement extrêmement important : il y a un petit organe chez l’homme, celui qui l’affame le rassasie, celui qui le rassasie l’affame.
- Si on met trop de pression alors le néfèch se rebelle. Mais il ne faut pas croire qu’en le rassasiant on va le calmer.
- L’homme est créé à l’image de D.ieu mais il a le libre-arbitre aussi de se comporter de façon pire qu’un animal.
- Le mot « adam » a été donné à l’homme car il a été créé de la terre « adama ».
- Le mot « adama » peut aussi se lire « édamé », c’est-à-dire je ressemblerai.
- Il y a un verset qui dit « édamé lé-Elione », je ressemblerai à D.ieu, ça veut dire qu’en venant de la adama, l’homme a le choix ou d’être bas comme la terre ou de ressembler au Créateur.
- S’il n’avait pas ce choix, il ne serait pas à l’image de D.ieu, il serait comme un ange mais l’ange n’a aucun libre-arbitre par contre l’homme, l’a.
- Or s’il y a libre-arbitre, il y a aussi possibilité de faire le mal, et si D.ieu veut donner à l’homme un très grand libre-arbitre, chose lui permettant d’accéder à des niveaux de bien divins, Il lui donne aussi forcément le libre-arbitre de se comporter pire qu’un animal.
- Le mot « adam » a été donné à l’homme car il a été créé de la terre « adama ».
- Si cela arrive, chose que je ne crois pas, forcément cela fera partie du plan divin car Hachem gère absolument toute la réalité.
- L’étape première est de savoir qu’effectivement la chose qui m’est ordonnée par la Torah me l’est effectivement ordonnée par D.ieu. Si c’est le cas, j’ai ici déjà une légitimation suffisamment grande pour la pratiquer car si Celui qui m’a créé et qui me gère de a à z m’indique que c’est par cela que je peux être, il n’y a plus matière à discussion.
- Mais il est vrai néanmoins qu’en connaissant le comment et pourquoi de cette ordonnance, je la pratiquerai mieux.
- Mais il n’y a certainement pas dans le fait de l’ignorer, une légitimation à ne pas la pratiquer du moment que nous avons la preuve qu’effectivement cette ordonnance est d’origine divine.
- Mais il est vrai néanmoins qu’en connaissant le comment et pourquoi de cette ordonnance, je la pratiquerai mieux.
- A propos du sens profond de Pourim, consulte le cours la fête de Pourim.
- A propos de l’interprétation « après coup » des prophéties, tout dépend de la précision et du caractère anormal de la prophétie.
- Prenons un exemple.
- Si après la seconde guerre mondiale, on voit qu’il est écrit dans le Talmud il y a plus de 1500 ans, qu’un état nommé Guermania tentera de détruire le monde, il y a en cela déjà quelque chose de troublant mais sûrement pas suffisamment pour ôter tout doute car comme tu le dis, après coup il est facile de trouver une correspondance entre les évènements présents et les écrits anciens.
- Mais si on multiplie les détails, la chance statistique que ce soit du hasard se diminue de façon vertigineuse.
- Est-ce qu’on peut dire (même si on le dit après coup), que c’est du hasard que les écrits anciens montrent la date du procès de Nuremberg et qu’il y a une correspondance entre la demande de la reine Esther de pendre les 10 fils de Haman et cet évènement, qu’on voit que Hitler a la même valeur numérique que Essav et que par cela on comprend le texte qui restait insoluble, que le peuple d’Israël, de façon tout à fait anormale, survivra en exil, que de façon tout à fait anormale, on en parle de façon tout à fait démesurée par rapport à la petitesse qu’il représente par rapport aux autres nations du monde, qu’il sera expulsé d’un pays à l’autre sans cesse, que ceux qui seront issus du premier exil ne seront jamais expulsés, que pour finir il reviendra en terre d’Israël qui sera une terre aride et qui sera sous la maîtrise d’Ychmaël, comme le prouve le Zohar, car ils sont circoncis, puis la terre qui était aride pendant 2000 ans deviendra florissante, puis il y aura un conflit avec les arabes, puis il y aura une menace iranienne, et j’en passe et j’en passe et j’en passe.
- Cette multiplication des détails rend la chance que ce soit le fruit du hasard tendant à zéro.
Même si on découvre après coup la véracité de ces écrits dans l’actualité.
- Cette multiplication des détails rend la chance que ce soit le fruit du hasard tendant à zéro.
- Si après la seconde guerre mondiale, on voit qu’il est écrit dans le Talmud il y a plus de 1500 ans, qu’un état nommé Guermania tentera de détruire le monde, il y a en cela déjà quelque chose de troublant mais sûrement pas suffisamment pour ôter tout doute car comme tu le dis, après coup il est facile de trouver une correspondance entre les évènements présents et les écrits anciens.
- Prenons un exemple.
- A propos de l’interprétation « après coup » des prophéties, tout dépend de la précision et du caractère anormal de la prophétie.
- On n’a pas à faire avaler à des proches qui sont dans la douleur qu’un malheur qui les a touchés est pour le bien.
Il est interdit d’agir ainsi, il faut les consoler, il faut ressentir leur douleur, y participer et une fois qu’on sort dans la douleur on peut commencer à raisonner, mais pas quand on est submergé par elle.
Merci pour tes encouragements et je te souhaite une grande et rapide progression dans ta téchouva.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 23173
Date de création : 2013-03-14 14:03:52