Lachon Hara

Etude du Jour - Numéro 35

Qu’Hachem apporte la guérison à tous les malades d’Israël et protège tout son peuple de cette épidémie et envoie le Machiah

Chaque mot compte (parties 1 et 2)

Un jour, le ‘Hafets ‘Haïm accompagné d’un autre grand homme partirent pour un
long voyage, qui devait durer plusieurs jours et dont le but était d’accomplir une
Mitsva urgente. En arrivant dans un certain endroit, ils se mirent en quête d’une
auberge pour s’y restaurer et s’y reposer des fatigues du voyage.

Ils en trouvèrent une, dirigée par un homme craignant D.ieu et où les rigoureux
critères de Cacheroute du ‘Hafets ‘Haïm et de son compagnon de voyage étaient
respectés et s’installèrent pour manger.

A la fin du repas, l’hôtesse entra et demanda si la nourriture leur avait donné
satisfaction. Le ‘Hafets ‘Haïm répondit immédiatement : « La nourriture est
excellente ! »

Mais son compagnon, lui, déclara : « Oui, la nourriture est correcte, bien qu’un
peu fade. Mais globalement, tout était très bon ! »

Après avoir entendu ces mots, la femme quitta la pièce.

A peine fut-elle sortie que le ‘Hafets ‘Haïm se prit la tête et la barbe dans les
mains et exhala un douloureux soupir en disant : « Oï Vavoï ! Toute ma vie, j’ai
veillé à ne dire ni entendre de Lachone Hara et voilà qu’aujourd’hui, j’ai été
amené à en entendre et à en accepter. Combien je regrette d’avoir voyagé avec
vous ! Je suis sûr qu’il n’y avait aucune Mitsva à faire cela ! »

Lorsque l’homme éminent qui voyageait avec lui vit la détresse de Rabbi Israël
Méïr, il fut saisi d’une grande crainte et d’une profonde stupéfaction, non
exempte toutefois, d’un certain étonnement : « Pourquoi une telle émotion ?! »,
se demandait-il.

Mais comme il s’agissait du ‘Hafets ‘Haïm, il interrogea : « Qu’ai-je donc dit, Rabbi
Israël Méïr, quel Lachone Hara y a-t-il eu dans mes propos ? »
.

Le ‘Hafets ‘Haïm répondit : « Est-ce que ce n’est pas du Lachone Hara d’avoir dit à
l’aubergiste que la nourriture était fade ?!

Voyez-vous, ce n’est pas elle qui a cuisiné mais une femme qu’elle emploie. Cette
femme est veuve et aussitôt que la patronne a entendu votre remarque sur le sel,
elle est allée à la cuisine et s’est mise à accuser sa pauvre cuisinière : « Pourquoi
n’as-tu pas mis de sel dans le plat ?! »

La cuisinière a répondu, évidemment, qu’elle avait bien salé son plat. La patronne
a alors levé la voix et s’est fâchée : « Les Rabbanim qui mangent ici disent qu’il
manque de sel ! Comment oses-tu prétendre le contraire ?! »
Ces deux femmes
continuent maintenant à se disputer : l’employée affirme qu’elle a mis du sel et
la patronne gronde et la traite de menteuse, puisque, si les Rabbanim se
plaignent du manque de sel, c’est forcément la vérité et que, par conséquent, la
cuisinière ment. La pauvre veuve, quant à elle, affirme qu’elle est innocente de ce
dont on l’accuse.

En fin de compte, la maîtresse de maison excédée lui lance : « Puisque tu es
suffisamment insolente pour prétendre que les Rabbanim mentent, tu es
renvoyée ! »

Le ‘Hafets ‘Haïm racontait et racontait, et son compagnon de voyage, qui comme
dit, était un grand homme, écoutait attentivement, sa surprise allant en
grandissant au fur et à mesure qu’il constatait la puissance imaginative du Rav.

« Mais d’où prenez-vous tout cela ? A partir d’un simple mot vous montez toute
une histoire ! »
Et, son étonnement atteignant son comble, il ajouta : « Rav Israël
Méïr, vous exagérez ! »

Le ‘Hafets ‘Haïm rétorqua : « Très bien. Si vous voulez vérifier, allons à la cuisine
et voyons ce qui s’y passe. »
.

Tous deux se levèrent et entrèrent dans la cuisine où ils trouvèrent les deux
femmes énervées et bouleversées, qui essuyaient leurs larmes après une dispute
bruyante et blessante et après que la patronne ait annoncé à son employée
qu’elle était renvoyée, exactement comme le ‘Hafets ‘Haïm l’avait décrit un
instant auparavant.

Voyant cela, son compagnon fit bien entendu de son mieux pour changer les
choses.

Il paya en espèces sonnantes et trébuchantes pour que la cuisinière conserve sa
place et que la paix et la sérénité reviennent entre les deux femmes !…

Chéal Avikha Véyaguèdkha

Lachone Hara avec permission

Quelqu’un demanda une fois au ‘Hafets ‘Haïm pourquoi il n’avait pas introduit dans son ouvrage « ‘Hafets ‘Haïm » la loi qui concerne l’émission de Lachone Hara avec la permission de la personne visée. Il répondit ainsi : même si la Halakha autorisait à dire du Lachone Hara dans ce cas, il vaudrait mieux s’abstenir de propager cette loi car une telle permission entraînerait à coup sûr énormément de Lachone Hara. On n’a pas à se maltraiter soi-même. Un jour, un membre de sa maison parla en sa présence de Reb M. Le ‘Hafets ‘Haïm se fâcha fort et dit : «Je ne souhaite pas entendre parler des gens. J’ai suffisamment de mes propres défauts à discuter »Lorsque celui qui avait parlé s’excusa qu’il avait entendu dans cette même maison Reb M. raconter cela sur lui-même, le  Rav rétorqua : « Quand on se donne une claque à soi-même, cela ne nous met pas en colère, mais lorsqu’on la reçoit de quelqu’un d’autre, cela nous met en colère ». 

Chaar Hatvouvna

Pour L’élévation de l’âme de Hanna Lina Bat Lola Laure za’l