Chalom Rav,
Je prévoyais récemment, après de rudes épreuves, de « revenir » (techouva) pas à pas et petit à petit comme conseillé, et cela en commençant par mettre les tefillins.
Je vous avoue que l’acte de volonté de mettre les tefillins est stimulé et précipité en ce moment par des problèmes personnels (problèmes de santé importants, par exemple) et surtout par un événement administratif important qui doit se dérouler prochainement.
Je comptais ainsi acheter mes tefillins cette semaine (j’avais d’ailleurs déjà retiré la moitié des fonds nécessaires à l’achat ce lundi il y a 3 jours), mais ma mère a demandé il y a quelques temps à quelqu’un de ma famille en Israël de commander des tefillins spécialement pour moi auprès d’un rav, mais il n’y a pas de date de fixée.
Je n’étais pas au courant de cette commande et j’ai ainsi dit à ma mère qu’elle aurait du me prévenir car je ne peux pas attendre trop longtemps pour me procurer des tefillins car l’échéance de l’événement (le problème administratif) arrive dans une vingtaine de jours, et que je voulais de toutes façons que le geste de me procurer des tefillins vienne de moi-même.
J’ai donc téléphoné à cette personne de ma famille en lui expliquant mon embarras de dilemmes et de « timing ». Elle a été compréhensive et a dit que les tefillins qu’elle a fait fabriquer profiteront à d’autres, que je pouvais aller m’en procurer d’autres, que ce n’était pas un souci pour elle et que je devais faire comme je le sentais.
Toutefois, j’ai plusieurs dilemmes :
Le fait de se précipiter de mettre les tefillins pour des raisons personnelles n’est-il pas « hypocrite », « égoïste » et « surfait » ?
L’acte de mettre les tefillins n’est-il pas uniquement dans le but de sanctifier D.ieu ?
De ces faits, aurais-je du demander de ramener les tefillins d’Israël tout de même, et ainsi d’attendre et de manquer « mon timing » de prières concernant mes raisons personnelles ?
Ou la solution pour laquelle j’ai opté pour l’instant convient-elle (c’est-à-dire de me procurer les tefilines cette semaine et de les avoir ainsi à temps pour commencer le plus tôt possible afin d’être dans mon « timing » de prières concernant mes raisons personnelles) ?
Merci de m’éclairer, je ne me sens pas rassuré…
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Il est écrit dans le traité Pessa’him page 8 que lorsqu’une personne donne une pièce à la tsédaka afin que son fils vive ou afin qu’il ait part au Olam Haba, il est appeler tsadik (juste) ; par contre, lorsqu’il donne la pièce en tsédaka sans rien demander en contre partie, il est appelé ‘hassid (pieux).
Donc bien qu’il soit préférable de faire la mitsva de façon désintéressée comme l’homme pieux, celui qui le fait de façon intéressée est néanmoins appelé tsadik (juste), ce qui est déjà un très haut niveau.
De plus, le Talmud écrit qu’il est bien qu’une personne fasse les mitsvot de façon intéressée, car ainsi, il arrivera, au fil du temps, à les faire de façon désintéressée.
Donc en ce qui concerte tes tefillin, tu n’as aucun souci à te faire :
Mets-les de la façon la plus intéressée qui puisse y avoir, c’est déjà une très très grande mitsva, et avec l’aide de D., au fil du temps, tu commenceras à les mettre de façon de plus en plus désintéressée.
Fait aussi en sorte de les mettre le plus rapidement possible car chaque jour qui passe où tu ne les mets pas est une perte colossale qu’on ne peut pas imaginer.
Attention, une fois que tu les auras, il faudra aussi faire très attention de les mettre convenablement, comme le stipule la halakha, car hélas, en France, la majorité des personnes que j’ai vu mettre les tefillin ne les mettait pas correctement, et donc ne faisait pas la mitsva.
A ce titre consulte ce cours.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 23679
Date de création : 2013-04-12 10:04:54