Bonjour Kavod HaRav,
Vous avez exposé dans un cours sur Léava que l’homme qui refuse de donner le guet par vengeance commet une faute, que c’est une manifestation de son yetser hara et qu’il serait même justifié de le contraindre physiquement (Rambam).
On le comprend bien, notamment dès lors que la vengeance est interdite par la Torah.
Qu’en est-il de l’homme, dont la femme l’a quitté (par obéissance pour son père apparemment, alors que tout allait très bien), et qui est conscient que son zivoug richon est l’autre partie de sa Néchama :
- Le mal que sa femme a pu et peut lui faire, il l’accepte avec amour comme étant une épreuve du C.iel pour sa Téchouva
(ce qui s’avère être manifestement le cas). - Ces épreuves l’incitent à s’améliorer, mu notamment par sa volonté de s’améliorer et de retrouver son foyer, dont il a un jeune enfant. Elle est vraiment ‘ezer kanegdo, une aide face à lui.
- Il s’efforce de rendre le bien pour le mal (ahavat ‘hinam).
Or, de ce que j’ai pu lire, le divorce est toujours une faculté offerte à l’homme, même pour un plat brûlé (un commentateur dit que l’homme qui ferait cela aurait peu de valeur).
Le divorce, dans cette hypothèse, serait-il une façon de refuser l’épreuve ?
Une façon de ne pas s’atteler à ses défauts? Pour éventuellement retrouver l’épreuve sous une autre forme ensuite ?
Des sources semblent aller dans ce sens :
- Dans le Prophète Mala’hi, deuxième chapitre, il est indiqué que H.achem « déteste la répudiation ».
- Sota 2a dit que zivoug chéni est plus difficile pour le C.réateur que l’ouverture du la mer rouge, car il s’agit alors d’assembler deux moitiés de Néchama différentes et non pas les deux parties de la même Néchama à l’instar du zivoug richon ?
- Si un homme répudie sa première femme (zivoug richon), même l’Autel (Mizbea’h) verse des larmes (Guitin 38 notamment).
- Traité Péa 2a: inciter au Chalom dans un couple donne récompense dans le ‘Olam haba, mais aussi dans ce monde, ce qui est inhabituel.
Une telle femme qui demanderait le guet, par obéissance et discipline pour la volonté de son père, alors que son père exprime un certain mépris pour le judaïsme, que faire ?
A cet égard, dans Sota 2a il est indiqué que les époux son prédestinés :
« Une bat ko dit: untel avec la fille d’untel ».
La formulation n’est-elle pas étonnante: pourquoi « la fille d’untel » et pas « une telle »?
Le gendre doit-il faire faire téchouva à son beau-père sous peine que celui-ci reprenne sa fille?
Serait-ce une règle générale ?
Comment libérer la fille de l’influence de son père ?
Si l’homme ou la femme ne cherche pas les voies du C.iel, alors il y a le feu, et le feu serait même plus fort chez la femme. Comment faire pour la rapprocher ?
Cela fait beaucoup de questions…
Toda raba
Kol touv!
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Il est clair que le divorce en soi est une mauvaise chose. Il est écrit que lors d’un divorce l’autel pleure.
Si on peut l’éviter, c’est de loin préférable, mais ce n’est pas pour autant que l’on peut refuser de donner le guet à sa femme si elle l’exige.
On devra essayer d’instaurer le Chalom bayit, mais si après plusieurs tentatives, l’épouse reste obstinée à recevoir son guet, on ne pourra pas l’empêcher.
Il est extrêmement regrettable qu’une femme quitte son mari à cause de l’influence néfaste de son père ; d’après la Torah, elle ne doit pas l’écouter car il n’y a aucune mitsva de Kiboud av vaèm au prix d’un couple.
Si cette femme est prête à quelqu’un, je pense qu’elle peut l’aider à mettre de l’ordre dans son cœur.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Si on peut l’éviter, c’est de loin préférable, mais ce n’est pas pour autant que l’on peut refuser de donner le guet à sa femme si elle l’exige.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 76150
Date de création : 2017-05-22 15:37:38