Lait-viande, « court-circuit » spirituel ?

 

Chalom Rav,
et merci pour tous vos enseignements dont je me délecte au quotidien.

Une des explications sur l’interdit de mélanger le lait et la viande est que le blanc du lait fait référence à la générosité et la bonté d’Hachem, alors que le rouge de la viande fait référence à la rigueur d’Hachem, provoquant un « court-circuit » spirituel (et donc finalement physique).

Mais alors, pourquoi certains ont la coutume de verser une goutte d’eau dans leur verre de vin lors du Kiddouch, selon un raisonnement similaire disant cette fois que le « blanc » de l’eau viendra adoucir la rigueur du jugement divin symbolisée par le rouge ?

Je perçois bien que ma question est un peu absurde et qu’on ne va pas interdire tous les mélanges d’aliments rouges et blancs, mais cela me tracasse depuis un moment.

Merci Rav, et Chabbat Chalom

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Je ne sais pas quelle est la valeur de ces explications sur l’interdit de mélanger du lait et de la viande, mais nous voyons dans la halakha que ce qui provoque le mélange entre la rigueur et la bonté céleste est tantôt interdit, tantôt permis.

Voici quelques cas où cela est interdit :

  • Il est déconseillé de donner la tsédaka la nuit car elle réveille la bonté divine alors que la nuit est un moment de rigueur céleste ;
  • On n’a pas le droit de lire les 13 attributs de miséricorde la nuit car c’est un moment de rigueur céleste ;
  • Il est préférable de ne pas se couper les cheveux la nuit bien que ce soit permis si nécessaire car les cheveux représentent leur rigueur céleste, or c’est le moment de leur pouvoir et quand on les coupe, on annule leur action et on apporte la bonté sur Terre.
  • On n’a pas le droit (d’après la kabala) de croiser les doigts de la main droite et ceux de la main gauche car la main droite représente la bonté divine tandis que la main gauche représente la rigueur céleste.

Voici par contre d’autres cas où cela est permis :

  • On trempe le pain dans le sel 3 fois, le pain représentant la bonté et correspondant à trois fois la valeur numérique du Nom de D.ieu tandis que le sel, ayant la même valeur numérique, correspond aux forces de rigueur.
    En trempant le pain dans le sel, on adoucit ainsi les forces de rigueur.
  • Roch hachana, jour de rigueur totale, on sonne du chofar afin d’adoucir cette rigueur par la bonté céleste.
  • On met de l’eau dans le verre de vin du kidouch, etc.

En conclusion, nous ne savons pas exactement quelle est la valeur de chaque force de rigueur ou de chaque force de bonté.
Dans certains cas, le mélange entre les deux est positif, tandis que dans d’autres, il est négatif.
Tout dépend du cas, du moment et de l’amplitude de ces forces.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

Référence Leava : 80589
Date de création : 2018-02-20 14:30:57