Bonjour Rav Ron Chaya,
S’agissant de la lutte contre le « yetser ara’ », le vrai mérite ne naît-il pas plutôt de sa maîtrise au lieu de son évitement ?
Si je prends par exemple le regard porté sur les femmes (travail, transports, manifestations, etc.), je ne vois pas en quoi les mesures préconisées, à mon sens radicales, peuvent permettre à l’homme de dépasser sa dimension « nefech » ?
Je prendrai en analogie le sage indien reclus dans sa grotte, abordant notamment les rapports homme – femme alors que ce dernier n’y est absolument pas confronté.
La vraie victoire contre « ce mauvais penchant des yeux » ne serait-elle pas justement le regard libre et dénué d’empreinte, conscient de l’illusion et du caractère éphémère de l’objet ?
Merci de votre attention.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Bonjour Henrick,
Théoriquement, tu as raison, mais pratiquement, pas.
-
Théoriquement, le roi David a dit :
« libi ‘halal béqirbi »,
« mon cœur est vide dans moi »,
c’est-à-dire qu’il a réussi à annuler son yetser hara, le fait de voir une femme ne lui faisait plus aucun effet.
La Guémara, traité Berakhot p.20a raconte que Rav Guidel avait l’habitude d’aller au mikvé et de montrer aux femmes comment bien se tremper dans le mikvé, alors qu’elles étaient nues devant lui.
Les Sages d’Israël lui ont demandé :
- tu n’as pas peur du yetser hara ?
Il a répondu :
- à mes yeux, elles ne sont que comme des oies blanches.
Donc nous voyons que ce Rav a réussi à surpasser les pulsions du yetser.
Mais à notre niveau tout cela n’est que théorique.
Aujourd’hui, personne ne peut arriver à ce niveau, et donc vouloir passer outre les mesures préconisées, que tu considères comme radicales, est tout simplement suicidaire et fait preuve d’une inconscience de la puissance du yetser hara.
Il est vrai qu’un des bons moyens de travailler contre le yetser hara est de ne pas se contenter de réussir à le retenir mais surtout dans le fait de comprendre, grâce à notre conscience, qu’il n’y a rien d’utile dans ce que nous propose le yetser hara, et ainsi dépasser la pulsion au moyen de la pensée.
Mais il faut comprendre que dans notre génération, cette pulsion est malgré tout présente et que nous ne sommes pas capables de l’annuler comme l’ont faits les grandes figures du judaïsme dont j’ai parlé.
Nous devons donc nous aussi suivre « les mesures préconisées ».
D’ailleurs, je te propose que tu vérifies toi-même si tu es capable de tenir une semaine sans avoir aucune pensée de femme, jamais jamais.
Si tu arrives, réécris-moi.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Théoriquement, le roi David a dit :
« mon cœur est vide dans moi »,
Mais il faut comprendre que dans notre génération, cette pulsion est malgré tout présente et que nous ne sommes pas capables de l’annuler comme l’ont faits les grandes figures du judaïsme dont j’ai parlé.
Si tu arrives, réécris-moi.
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 22376
Date de création : 2013-01-25 09:01:55