Bonsoir et Chavoua Tov,
La Torah nous demande :
- D’être sérieux à Roch Hachana
- D’être joyeux à Souccot
- Joyeux également à Pourim
- D’être triste à Ticha béAv
Cela veut il dire qu’on n’est pas maître de nos sentiments ?
On est obligés de calquer nos émotions avec le calendrier juif ?
Que fait on alors de nos propres émotions ?
Cela veut il dire qu’on doit « annuler » nos émotions ?
Et si on se force , alors l’émotion du jour devient artificielle??
Il m’est déjà arrive de me lever un jour de Pourim un peu déprimée, que faire ?
Faire semblant d’être joyeux ?
Pourtant j’avais étudié avant ce que signifiait le jour de Pourim et je m’étais mis dans l’ambiance mais j’avais ce sentiment de faux ….
Comment faire pour avoir les bons sentiment au bons moments ?
Merci infiniment
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Il y a une erreur commune faisant penser que le sentiment est une chose spontanée, provenant de notre cœur sans aucune maîtrise rationnelle à son propos ou si oui, une maîtrise très très petite.
C’est une erreur.
Nous voyons bien que la Torah nous ordonne d’aimer, nous ordonne parfois d’haïr, nous ordonne de ne pas tenir rancœur, de ne pas se mettre en colère, de ne pas avoir de pensées orgueilleuses, dans tous ces cas il s’agit de sentiments.
Si les sentiments ne sont pas maîtrisables alors comment D. nous ordonne-t-Il de ne pas les ressentir ?
En vérité, nous pouvons et devons réveiller ou au contraire juguler nos sentiments d’après la raison.
La raison peut me dire, par exemple, que maintenant je dois éprouver de l’amour pour une chose.
Je vais puiser dans mes sentiments tous mes trésors d’amour et les réveiller vers la personne ou la chose envers laquelle ma raison a dicté qu’il fallait lui exprimer mon amour.
Idem pour les autres sentiments.
On a un principe suivant lequel la raison est plus forte que le cœur.
Si la raison est absente, le cœur pensera ce qu’il veut, une fois il sera triste une fois il sera heureux en fonction des aléas de la vie, sans aucune direction claire.
Mais si on fait un travail de raison,
on peut peu à peu nous rendre
maître de nos sentiments.
Cela ne signifie pas que nous n’aurons plus de sentiments et que nous serons comme des robots calculateurs sans aucun sentiment, je ne dit pas cela, je dis que la raison pourra réveiller un sentiment plutôt qu’un autre.
Si, par exemple, un matin on se réveille triste, on pourra, grâce à un travail de pensée, corriger cette fausse spontanéité du cœur et réveiller en elle beaucoup de bonnes raisons d’être en joie.
A voir :
Chabbat Chalom
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 32294
Date de création : 2014-11-14 10:16:20