La réussite d’une personne ne se mesure pas à sa situation financière mais à sa pratique des mitsvot… mais il faut de l’argent ! Comment concilier cela ?

 

Chalom Rav
Et Toda Rabba pour vos cours accessibles en ligne.

Je viens d’écouter ce soir votre cours sur le problème de la Parnassa, et je dois dire que ce cours très intéressant m’a lui aussi fait beaucoup réfléchir.

Vous dites que si le bien semble ne pas « payer » (sur notre Terre), contrairement au mal qui lui semble rapporter (sur Terre), c’est :

  1. A cause de la baisse de lumière pour trouver des circonstances au Peuple d’Israël quand il faute.
  2. Pour préserver le libre arbitre.

Ainsi, suivant ses 2 explications, celui qui marche dans la voix de la Torah serait-il le « dindon de la Farce » ?

Vous dites que la réussite de la vie ne se mesure pas à la réussite matérielle, c’est plus que plus que vrai ; toutefois, c’est ainsi :

  1. Pour pratiquer les mitsvot, il faut de l’argent :
    Acheter une paire de Tefillins, faire les repas de fêtes, faire la bar mitsva de son fils, le mariage de ses enfants, manger cachère…
  2. Pour vivre dignement, il faut de l’argent :se loger, se nourrir, se vêtir, se soigner…

Il est rapporté dans la Guémara que la femme d’un tsadik, elle-même Tsadékèt a demandé à son mari de prier D. afin qu’il leur envoi la Parnassa…
Il a prié et a reçu un pied de chaise en or dont il n’a pas voulu, car il a vu que ça lui été pris sur son Olam Haba.
Tout ça pour dire qu’on peut être tsadik gamour et souffrir de ne pas avoir la parnassa…

Le Rambam (sauf erreur de ma part) s’est en son temps élevé contre le fait de gagner sa vie par la Torah, demandant ainsi de travailler et d’étudier…
De plus, les grands Tsadikim (Rachi, Rambam…) avaient tous un travail…

Il est vrai que la souffrance du Tsadik, de Job/Jérémie est un vaste sujet que l’on a discuté et discutera encore.

Vous dites dans ce cours :

Le monde est dur, sale, pourri…

Pour ma part (il me semble (je ne l’affirme pas, mais il me semble, sauf erreur de ma part) que la ‘Hassidout dit cela) le monde est coupable de ne pas faire assez avec les moyens industriels dont il dispose…

Le monde est aussi coupable de cet hédonisme qu’il prône…

Mais d’un autre coté, de plus en plus de gens se tournent vers les religions, et se montrent sensibles à la misère humaine…
Tous les jours des associations caritatives pour aider les démunis, exclus… voient le jour dans le monde.
On approche de la Guéoula et la vérité devient de plus en plus visible…

La conscience universelle a évoluée, on est plus au moyen âge où le monde n’était que mauvais.
Aujourd’hui on a les aides sociales, le droit du travail qui protègent le salarié, les aides au logement, le droit à la santé…
N’est-ce pas la une « sainte » évolution du monde qui vient tempérer l’autre coté : égoïste, hédoniste, raciste, antisémite, arriviste…?

Ce sont la (à mon humble niveau) les quelques réflexions que j’ai eut en écoutant votre cours.
Toda pour une éventuelle réponse.
Chavouah tov.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Yann ,

Il est clair que d’après la Torah on ne peut pas vivre que « d’amour , d’eau fraîche et de Torah » et penser que l’argent va tomber du ciel.

On doit avoir une parnassa, comme cela est marqué clairement dans la michna de Avot :

« Im ein kéma’h ein Torah »,
s’il n’y a pas de farine il n’y a pas de Torah ;

mais la michna précise ensuite que s’il n’y pas de Torah,
il n’y a pas de farine.

Il ne faut pas non plus rendre l’accessoire essentiel et l’essentiel accessoire.

L’essentiel, c’est la Torah, et nous devons aussi voir un gagne-pain pour pouvoir créer le véhicule matériel qui permettra d’étudier la Torah.

Durant les siècles derniers, les grands de la Torah, voyant le peuple juif en souffrance et le monde de la Torah en péril, ont mis en place une situation « anormale » – mais due aux conditions anormales de l’exil – où une partie du peuple juif s’adonnerait complètement à l’étude de la Torah sans se soucier de la parnassa, et pourvoirait à ses besoins matériels grâce à des dons de tsédaka.

C’est en soi une chose qui n’est pas dans l’esprit de la Torah, comme l’expliquent non seulement Pirké Avot, mais aussi Maimonide et le Choul’han Aroukh.

Néanmoins,
les grand sages de la Torah ont opté pour cette situation anormale,
vu la situation anormale d’exil.

Pour plus de détails à ce propos, je te recommande le cours « Torah et travail ».

En ce qui concerne la « sainte évolution du monde », cela est juste mais insuffisant.
A mon avis, la vraie réponse est celle donnée par ‘Hazal dans le traité Sanhédrin, selon laquelle vers la fin des temps la lumière et l’obscurité seront présentes ensemble.

– D’un côté, nous voyons le mouvement de téchouva et la recherche de sens qu’a l’humanité ; la lumière commence à apparaître.

– De l’autre, l’obscurité se développe de plus en plus, il n’y a jamais eu autant de débauche et de corruption qu’aujourd’hui.

Au niveau mystique, l’un est la résultante de l’autre :
Vu que l’humanité a besoin d’aller rechercher des étincelles de sainteté, elle va de plus en plus bas. Mais cette descente permet justement au bien (ces étincelles de sainteté) de se dégager du mal et de remonter.

Dans un monde qui va si mal, beaucoup de personnes ayant en elles des étincelles de bien comprennent que cela ne peut plus durer ainsi et se mettent à rechercher un vrai sens.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Cours sur l’étude de Torah :

Réponses écrites :

Référence Leava : 2254
Date de création : 2007-12-12 22:12:18