La parnassa des avrekhim : N’y a-t-il pas un problème de kavod de voir des avrehim exercer des petits métiers les métiers les plus bas de l’échelle sociale ?

 

Chalom Rav,

N’y a-t-il pas un problème de kavod (kavod personnel et kavod de la Torah) de voir des avrekhim, des gens capables, intelligents, et qui plus est, représentants de la hoh’mat haTorah, exercer des petits métiers non ou très qualifiés comme jardinier ou plombier ? les métiers les plus bas de l’échelle sociale ?

  • S’il s’agit d’un Maguid shiour, n’est-il pas honteux de voir son maitre faire un métier basique, a quatre pattes sous un évier ?
  • S’il s’agit d’un avrekh’ « classique », qui ne connait que sa ‘havrouta, n’est-il pas déprimant de ne se voir réussir, ni dans l’étude, ni dans un métier un minimum valorisant, condamné à l’anonymat total ?

Que devient la « réussite personnelle » quand on abandonne toute ambition de « carrière » ?
Comment ces valeurs (réussite, kavod personnel, fierté) doivent-elles évoluer quand on prend le chemin de la Torah ?
Je n’arrive pas a croire qu’il soit sain pour un être humain d’éteindre sa fierté a ce point ?
Comment arriver à être fier d’étudier la Torah au point d’accepter d’être plombier plutôt que médecin ?

Merci beaucoup

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Lorsqu’on comprend que la vraie réussite est la connaissance de la Torah et accéder à de bonnes midot telles que l’humilité, 99% de tes questions disparaisse.

Il est vrai que si on a un statut de Rav, on  ne doit pas le souiller car il y a la notion de kévod haTorah (l’honneur de la Torah), mais c’est kévod haTorah mais pas  notre propre kavod à nous, le vrai kavod à nous est d’accéder à la connaissance de la Torah et à l’humilité.

Hachem ne  nous demande pas de faire une carrière, au contraire la carrière est « un panneau » dû au fait qu’on accorde une importance ne serait-ce que minime au regard des autres sur nous, chose qui est tout à fait insensée car ce regard n’indique en rien notre vrai valeur.
Il faut donc choisir entre le mensonge procurant les faux honneurs, si agréables, mais totalement dans la fiction, et entre la vérité ne procurant aucun honneur de la part des autres mais étant la seule voie nous accordant une valeur réelle, notre vraie valeur.

Comme l’écrit le Rav Ovadia Mibarténora sur le Traité Avot (les Maximes des Pères) chapitre1, Michna 10, la Michna dit :

 « Aie la haine de la rabanout »

Et il commente :

  • «Ne dis pas je suis un homme important et il est dégradant pour moi de travailler,
    car nous voyons dans la Guémara Pessa’him page 113a, il est écrit que Rav a dit à Rav Kahana :

    • Dépèce une charogne dans le marché pour  obtenir ta subsistance, et ne dis pas je suis un Cohen, je suis un homme important, il m’est difficile d’agir ainsi ».

Au Revoir,
Rav Ron Chaya

Réponse vers l’étude de Torah et Agav

 

 

Référence Leava : 30876
Date de création : 2014-07-23 18:00:31