La connaissance purement rationnelle ne permettrait pas d’attester sur la cohérence du judaïsme sans le complément de la foi en les prophéties du futur. Qu’en pensez-vous ?

 

Bonjour Rav,

 

Dans votre cours « LA PREUVE IRRÉFUTABLE« , vous proposez de savoir l’existence de D.ieu et non plus la croire.
Mais auparavant vous indiquiez que l’on part du principe qu’une théorie peut être vraie 1 milliard de fois, si elle est fausse une seule fois cela suffit à la rendre entièrement fausse.
Donc dans votre cours vous démontrez les multiples occasions où les dires de la Thora et des prophètes se sont vérifiés.
Mais la prophétie finale ne s’étant pas encore réalisé, la stricte logique voudrai que nous n’avons pas d’éléments pour déterminer l’authenticité des prophéties relatives à la venue du Machia’h puisque cela ne s’est pas encore produit.

Rien ne nous indique donc que ce ne sont pas précisément ces prophéties qui ne sont pas fausses, si ce n’est la foi stricte que l’on choisit d’avoir, comme indiqué dans les 13 articles de foi du RAMBAM (et votre cours permet d’apprécier davantage la sagesse du RAMBAM lorsqu’il définit la foi en la venue du Machia’h comme un élément fondamental du judaïsme).
La connaissance purement rationnelle ne permettrai donc pas d’attester sur la cohérence du judaïsme sans le complément de la foi en les prophéties du futur.

Je vous remercie d’avance pour votre réponse.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Daniel,

Si effectivement on n’avait aucune démonstration comme quoi les prophéties se sont réalisées, on serait dans le doute et on ne pourrait pas dire qu’on a prouvé que la Torah est d’origine divine, mais étant donné qu’on a des dizaines et des dizaines de prophéties qui se sont réalisées de façon tout à fait extraordinaire, contrairement à toute logique, on a les preuves qu’elle est vraie.

Il est vrai qu’il y a certaines prophéties qui ne se sont pas encore réalisées, mais tant que la réalité ne vient pas les nier, le doute si oui ou non elles vont se réaliser n’est certainement pas plus fort que la certitude obtenue par la démonstration sur ces dizaines de prophéties.

Cela ressemble à la science.
En science, quelqu’un émet une théorie, on ne sait pas si elle est vraie, si il la prouve scientifiquement, c’est-à-dire au moyen d’une confrontation avec la réalité, elle devient vraie et elle restera vraie jusqu’au jour où quelqu’un pourra venir et amener une preuve contraire.
Tant qu’on n’a pas eu cette preuve du contraire et qu’on n’a qu’un peut-être à opposer à la théorie, ce peut-être par rapport aux preuves apportées jusqu’à maintenant ne peut pas ébranler la véracité prouvée de la théorie.

En hébreu, le mot « doute » se dit « safèk » et les mots « vrai de façon évidente » se disent « vadaï », et le Talmud cite souvent une règle logique : « ène safèk motsi midé vadaï », c’est-à-dire que le doute ne veut pas enlever l’évidence.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 20053
Date de création : 2012-09-06 21:09:33