Je viens de finir mes études d’ingénieur mais je souhaite de tout mon coeur étudier la Torah mais le manque d’argent risque de perturber mon chalom bayit. Comment trouver le meilleur équilibre?

Shalom Rav, Je suis a un moment de ma vie ou je dois faire un choix important, c’est pourquoi je me permet de vous demander conseil, je pourrais poser ma question de manière succincte mais je préfère m’étaler sur les détails qui j’espère pourront vous aider à me donner le meilleur conseil possible.

J’ai fait techouva il y a un peu plus de deux ans, mais je n’ai jamais eu l’occasion d’étudier la Torah de manière sérieuse, mon étude se résume a quelque cours quotidien sur internet, une étude en groupe sur la guemara une fois par semaine, et la lecture de livres de Torah. J’ai commencé des études d’ingénieurs a Jérusalem il y a 4 ans, et depuis que j’ai fait techouva mon seul objectif était de finir mes études, de faire au moins une année de yeshiva, et ensuite entrer dans le monde du travail, avec de bonnes bases en Torah.
Seulement ce projet la n’a jamais plus à ma femme, qui aimerai que j’étudie la Torah, mais qui a très peur du manque d’argent au point de devenir parfois hystérique, je connais son passé, je la comprends et ne lui en veut pas de réagir de la sorte. Cette dernière année nous avons accumule des dettes considérables, (environs 80 000 shekels), et bien que ma femme travail et ramène a peu près 4500 shekels par mois, cela nous suffit a peine pour payer le loyer et les charges, il faudrait qu’on gagne environ 10 000 shekels minimum par mois pour pouvoir assumer les frais, que ce soit le remboursement mensuel a la banque, les frais du gan de notre enfant, la nourriture etc… J’ai récemment terminé mes études, et on m’a poussé de tous les côtés à chercher du travail, ma femme, mes parents, mes amis, et c’est vrai qu’apparemment c’est ce qu’une personne raisonnable aurait fait vu notre situation, j’ai donc envoyé des C.V et suis allé à un entretien d’embauche dans une grande société high Tech puis a un deuxième. Finalement je n’ai pas été accepté, mais cette expérience m’a ouvert les yeux sur les dangers qu’auraient sur moi d’entrer maintenant dans le monde du travail.

En effet durant cette période je n’étais pas le même, je n’arrêtais pas de penser à ce travail, au salaire qu’on m’avait proposé, a l’avancement dans la carrière dont on m’avait parlé … et j’ai senti qu’une pulsion malsaine et surement basée sur l’orgueil et l’attirance pour le matériel s’était réveillé, le mot ‘’carrière » n’arrêtait pas de résonner en moi, je le ressentais également dans ma Tefila, qui est un peu ‘’l’indicateur » de ma proximité avec Hashem et qui en a empathie.
Tout cela a confirmé ce que je pensais à la base, à savoir que ne suis pas encore suffisamment solide et construit en Torah pour commencer à travailler.
Je ne compte plus les fois où j’ai pleuré en prière en demandant à Hashem qu’il me permette d’aller étudier, mais je pense que la réponse à ces prière doit passer par un Rav.

Je me permet donc de vous demander conseil car je ne sais vraiment plus quoi faire, d’un cote si je ne travaille pas maintenant et vais étudier, ma famille s’engouffre dans les dettes et on devrais baisser notre niveau de vie, chose qui est dur, mais acceptable pour moi, mais qui nuirait trop à mon shalom bait, de l’autre si je commence à travailler, j’ai bien peur que ma priorité deviennent ma carrière, et que mon étude de Torah se résume à quelque cours audio que j’écouterai en allant au travail, et qui ne suffiraient pas à faire de moi une personne solide en Torah qui peut se permettre d’allier Torah avec vie professionnel.
J’ai pensé à essayer de trouver des personnes plutôt aisées et leur demander de financer les 5000 shekels qui me manquent pour pouvoir finir le mois, mais je ne sais pas si c’est une chose qui se fait… Qu’en pensez-vous ? Sachez en tout cas que je suis prêt à faire toute les concessions possibles pour pouvoir allé étudier, si ça n’engage que moi, et ne touche pas à mon shalom bait. Je m’excuse d’avoir pris de votre temps et vous remercie sincèrement.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Ta question est très importante, tu as bien fait de me dire tous les détails.

Il est clair que tu ne peux pas aller étudier sur le compte de ton chalom bayit, c’est hors de question.
Dans cette mesure, la meilleure solution est effectivement que tu trouves des personnes qui soient prêtes à te financer, et ainsi tout le monde sera content. Ta femme y trouvera son compte car elle aura l’argent nécessaire pour finir le mois, et tu pourras t’adonner à l’étude de la Torah.

Si cette solution est impossible, il y a une autre solution qui consiste à débloquer au moins 2 heures d’étude par jour, je pense que cela est possible car beaucoup de personne qui travaillent le font, il faut juste un minimum de volonté, mais une fois qu’on prend ce train de vie, Hachem nous aide.
Qui sait ? Peut-être que c’est ce qu’Hachem veut, que tu fasses d’abord tes preuves, et ainsi Il t’enverra peut-être un donateur !

Je résume :

1ère solution :
Trouver un donateur immédiatement,
et sinon
2ème solution :
Réserver 2 heures par jour pour l’étude tout en travaillant et tout en cherchant un donateur.

Il faut étudier du moussar tous les jours pour ne pas tomber dans le piège de vouloir faire une carrière, tu comprends comme moi à quel point ce mensonge est gros ; néanmoins, quand on voit autour de soi des personnes affairées de tout leur être faire carrière, cela risque, D. nous en préserve, de nous influencer dans ce sens.

Que D. t’aide à y résister.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 15878
Date de création : 2011-12-21 09:12:32