Je suis religieux. Depuis tout jeune, je suis attiré par les garçons et cela n’a pas changé. Ce qui m’enfonce dans la dépression, régulièrement. Pouvez-vous m’aider s’il vous plaît?

Monsieur le Rabbin,

J’éprouve le besoin de me confesser, voire quérir une aide morale ou psychologique certaine.
Pour une raison évidente je ne peux recourir au soutien d’un professionnel de la santé pour la simple et bonne raison qu’après expose du problème, non content que ce dernier sera toujours mais de fait je serai « fier » comme toute personne suivie qui se respecte au vu du problème.

Voici mon histoire:
Je suis ne a Paris il y’a une vingtaine d’années.
Déjà très jeune, vers les 10 ans je regardais les garçons et ne m’intéressais quasiment pas aux filles.
Le temps passa et, a 13 ou 14 ans mon orientation ne changea pas.

J’étais scolarise dans des écoles religieuses a Paris et, par la suite ai passe quelques années en Yechiva ou, il ne va sans dire, on n’y trouve que des garçons.

Je suis quelqu’un de sympathique, je n’ai pas d’ennemis et de façon générale, évite les disputes et bagarres.
J’ai eu une enfance difficile avec des parents qui se disputaient à longueur de journée.
Je suis d’ailleurs sujet à la déprime.

Le temps passa, mes anniversaires également et un beau jour, j’arrive en age de me marier.
Secrètement, je suis conscient de mon problème, cependant je m’expose comme quelqu’un de tout a fait normal qui a atteint l’age d’envisager le mariage.
Je l’étais- et le suis – sincèrement.

J’ai a mon actif plusieurs dizaine de chidouh’im infructueux.
Comme je le disais, j’ai tendance à déprimer.
Or tous ces chidouh’im qui n’en finisse plus ne m’aide pas.

Je le répète, je suis religieux.

Jusqu’à un certain moment je ne ratais aucune prière et étudiais même.
Or en phase déprime, toutes sortes d’idées néfastes me submergent comme par exemple mes attirances pour les garçons, ce qui m’amène par suite logique a envisager le suicide.
Je peux passer une journée entière a échafauder des plans en ce sens genre se donner la mort sans que ma famille retrouve le corps, c.a.dire se suicider et en même temps cacher son propre corps voire simuler un accident.
Ce qui est tout a fait possible, j’en sais suffisamment en la matière.

De fait, en phase déprime je me réfugie sur le net comme- je l’imagine, des millions d’autres.
Or Internet n’est pas a proprement parle l’endroit idéal ou se jeter compte tenu de mes problèmes.
Les vielles cicatrices se rouvrent béantement a nouveau.

Je plonge chaque fois un peu plus et – chaque fois me relève tant bien que mal.
Jusqu’à la déprime suivante.

J’arrive au stade ou il faut choisir:
je ne peux d’un cote être la personne religieuse et tel que je suis et de l’autre avoir ce genre d’attirance sexuelle.

De trois choses l’une:

1. Me marier et fonder une famille malgré ceci ?

2. M’écarter et faire semblant de toujours chercher un chidouh’ ?

3. Mettre fin à tout ceci, a tout jamais?

Selon les sondages, 3 a 6% des êtres humains ont des tendances homosexuelles filles/garçons confondus.
Les experts s’accordent a ajouter que le cadre familial ainsi que le cadre scolaire et environnant ont une part majeure quand a l’orientation sexuelle de l’adolescent, ce depuis très tôt.
Génétiquement parlant, il y aurait également un lien a conséquence.

Les questions qui se posent:
Est-ce a cause de ma scolarisation en un environnement uniquement compose de garçons?
Est-ce dans les gènes ?
Ai-je choisi tout ceci?

Concrètement parlant, Mr le Rabbin, que dois-je faire?

Sans tente de me justifier, je fais sûrement partie de la face émergée de l’iceberg, je suppose que de nombreuses personnes ont ces problèmes(sans tente de se voiler la face).
On ne peut mener une double vie à long terme, je veux dire une fois marie, on ne peut cacher ceci à sa femme longtemps, elle le découvrira elle-même.
Et puis est il morale de procréer et de transmettre ce fardeau a ses enfants?
(je penche sur l’hypothèse de la genetique)

Voila en bref ma petite histoire.
J’attends votre réaction SVP.

Que préconisez vous?
Merci du temps accorde.

Avec mes respects, anonymement votre.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom mon cher ami,

Chaque personne a une potentialité d’attirance vers le même sexe.
En fonction de son éducation, de son background social et de la nature de la source de son âme, une personne pourra être amenée à activer ce potentiel et ressentir des envies homosexuelles ou pas.

D. écrit dans la Torah que l’homosexualité est interdite.
S’Il a écrit cela, ce signifie bien que l’homosexualité est un fait bien réel dans l’humanité.
Si tu ressens cette attirance, cela signifie que là se trouve ta mission sur terre, te mesurer à cela et arriver, avec l’aide de D., à vaincre ou du moins à gérer cette tendance et vivre une vie « normale ».

Il est vrai que cela est très dur, mais c’est possible.
J’ai eu des élèves homosexuels qui ont réussi à se marier et à avoir des enfants.

A propos de la génétique, il est clair que cela n’est pas héréditaire.
Comme je l’ai dit, tout le monde a des tendances homosexuelles de façon latente, et chez certains ces tendances se réveillent de façon plus ou moins importante, mais il n’y a pas de lien héréditaire à cela.
Donc ce que je préconise, c’est se rapprocher de D., prier beaucoup dans ce sens, étudier la Torah (meilleur moyen de se rapprocher de D.), continuer les chidoukhim, et se marier.

Si tu as déjà eu des expériences homosexuelles, il faut faire une belle téchouva. Il faut s’éloigner de tout danger de pêché (éviter les mikvé, les piscines, internet,…) pour ne pas réveiller et attiser les envies.
Il faudrait éventuellement aussi que tu sois soutenu dans ce processus de téchouva.

Je te communique le mail de quelqu’un qui pourra beaucoup t’aider.
Je t’encourage vivement à prendre contact avec lui.

Que D. t’aide, tiens-moi au courant,
Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 3054
Date de création : 2008-06-11 06:06:05