Je suis perturbé dans ma prière car je n’arrive pas à concevoir réellement à qui je m’adresse. Pouvez-vous m’aider?

chalom rav,

Lorsque je prie et que je lis le nom de HACHEM, j’ai beaucoup de bilboulim car je n’arrive pas à concevoir réèllement à qui je m’adresse.

Par exemple lorsque l’on dit: baroukh kevod HACHEM mi mekomo, l’expression mi mekomo me gene car il désigne un endroit limité.

Expliquez-moi comment doit-on prier clairement et sans avoir de bilboulim?

Merci de votre réponse.

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom David,

Je te réponds très brièvement, j’en parle plus longuement dans mes cours.

D. n’a pas de nom, nous n’avons même pas le droit de penser à Lui.
Il veut Se manifester à nous pour qu’on puisse s’adresser à Lui.

A cette fin, Il Se manifeste en Son nom qui est le nom ineffable youd ké vav ké.
De même que quand tu t’adresses à une personne tu t’adresses à son visage, mais en fait tu veux parler avec la personne elle-même, le visage n’est qu’un écran de la personne, le visage n’est pas la personne, il n’est que chair et os, mais tu t’adresses à lui en voulant en fait parler à la personne car la personne et son visage font un, la personne s’exprime par son visage.

De même, Hakadoch baroukh Hou, nous ne pouvons pas nous adresser directement à Lui, nous nous adressons à Son nom, mais il faut bien comprendre cela, et c’est là le point essentiel, que Lui et Son nom font un, donc quand tu dis youd ké vav ké tu t’adresses à D. dont le nom est youd ké vav ké, mais comprends bien que c’est à Lui que tu parles en t’adressant à Lui.

Au niveau technique, le plus simple est que tu imagines devant toi les lettres youd ké vav ké et que tu penses t’adresser à D.

A propos de « baroukh kvod Hachem mimékomo » (« que soit béni la gloire d’Hachem de Son endroit »), effectivement les mots « de Son endroit » peuvent gêner car comment pouvons-nous considérer que D. ait un endroit alors qu’Il est infini ?
D’ailleurs, ‘Hazal disent bien que D. est l’endroit du monde, et le monde n’est pas Son endroit, c’est-à-dire que le monde se trouve en Lui et non le contraire.

La réponse à ta question est très simple, dans cette phrase on ne parle pas d’Hachem, on parle de Son kavod, c’est-à-dire de Sa gloire, Sa gloire étant le terme utilisé par ‘Hazal pour désigner Sa chekhina, la présence de D. sur terre.
Or il y a des endroits où elle se dévoile de façon plus manifeste, tel qu’à l’époque au Temple, ou aujourd’hui dans les synagogues et les yéchivot ou même quand une personne étudie la Torah.

Pour plus de détails, consulte le commentaire de Rabbénou Bé’hayé sur Chemot, chap. 20, verset 31.
Attention, les choses sont compliquées.

Quoi qu’il en soit, la chekhina étant la présence de D. sur terre, elle peut être limitée à des endroits.

Plus profondément, D. remplit tout mais Sa présence est plus manifeste dans certains endroits où il y a moins d’écran entre nous et Lui.

Au revoir,
Rav Ron Chaya.

 

Référence : 7528
Date question sur Leava : 2009-11-30 18:11:37