Je suis jumeau d’une soeur. Je suis sorti en premier par césarienne. Dois-je faire le jeûne des premiers-nés?

Chalom Rav,

Voila j’ai une question à laquelle on n’a jamais su me répondre…

Je suis jumeaux d’une soeur (faux jumeaux).
Normalement a la naissance ma soeur devait sortir la première mais étant donner que je m’étrangler avec le cordon ombilical les médecins m’ont fait sortir le premier.

Je suis sortis par césarienne.
Je suis née a 9h00 et ma soeur est sortis après moi à 9h01.

Mes questions sont :

  1. Qui est le behor?
  2. Y’a t il obligation de faire le jeûne des premiers nées ?
    Par précaution de faire une avera chaques années je fais le jeûne des premiers nées

Voilà rav j’espère que j’aurais enfin une réponse à ces questions

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il y a deux types de statut de békhor, de fils aîné :

  1. Le premier fils qu’a engendré un homme, cet aîné recevra deux fois plus que ses frères dans l’héritage.

    Donc si par exemple un homme se marie avec une femme qui a déjà des enfants d’un premier mari, néanmoins si le fils qu’il aura avec cette femme est le premier fils que lui a mit au monde, ce fils héritera le double des futurs frères qu’aura cet homme avec cette femme, ou d’autres femmes le cas échéant.

  2. Le deuxième type de fils aîné est le premier qui est sorti de la matrice de sa mère, cet enfant a l’obligation d’être racheté au Cohen à l’âge de 30 jours, et même si le père a eu d’autres enfants avec d’autres femmes, étant donné que c’est le premier enfant qui sort de la matrice de cette femme, il a le statut d’aîné devant être racheté par le Cohen

D’après la halakha, un enfant né par césarienne, bien qu’il soit premier-né, n’aura néanmoins pas le statut de fils aîné, ni en ce qui concerne les deux parties de l’héritage, ni en ce qui concerne le rachat du premier-né par le Cohen.

Effectivement, en ce qui concerne l’héritage, il est écrit à propos du premier né qui reçoit une double partie d’héritage (Dévarim, chapitre 21, verset 15) :

« Véyaldou lo »,

c’est-à-dire littéralement « lui naîtront ».

Hazal comprennent que le texte parle d’une naissance normale et non d’une naissance par césarienne.

Donc un fils aîné né par césarienne n’aura pas le statut de fils aîné concernant une double partie de l’héritage.
Ainsi statue le Choul’han Aroukh, tome ‘Hochèn Michpat, chapitre 277.

De même, un premier-né né par césarienne, n’aura pas le statut de premier-né en ce qui concerne le rachat du premier-né par le Cohen, car à son propos il est marqué dans la Torah (Chemot, chapitre 13, verset 15) :

« Pétère ré’hèm »

ce qui signifie littéralement « ouvreur de matrice »,

donc ce n’est que s’il est sorti par la matrice de la femme, c’est-à-dire par l’utérus, qu’il aura le statut de premier-né devant être racheté par le Cohen, sinon non
(ainsi statue le Choul’han Aroukh, Yoré Déa, chapitre 305).

En ce qui concerne le jeûne des premiers-nés la veille de Pessa’h :

  • Le Kaf Ha’haïm, chapitre 470, alinéa 3, écrit qu’il y a un doute s’il doit jeûner ou pas, car bien que des versets on apprend qu’il n’a pas de statut de premier-né ni pour l’héritage ni pour le rachat par le Cohen, néanmoins, il n’est pas clair qu’il n’ait pas le statut d’aîné correspondant aux aînés qui ont été sauvés parmi les juifs lors du fléau de la mort des premiers-nés, car après tout on le considère comme un premier-né, bien qu’il n’ait pas le statut premier-né ni pour l’héritage, ni pour le rachat du Cohen.
    Mais il conclu qu’étant donné qu’il s’agit d’un doute et qu’en ce qui concerne le jeûne des premiers-nés la veille de Pessa’h, chaque fois qu’on a un doute si une personne a un statut de premier-né, il est exempt du jeûne, ce sera également le cas pour un premier-né né par césarienne.
  • Il est vrai que le Péri Mégadim diverge d’opinion sur ce point, mais je pense qu’on peut tout à fait compter sur l’avis du Kaf Ha’haïm.

Mais le mieux pour vraiment sortir de tout doute est de vous rendre quitte du jeûne en écoutant un siyoum massékhèt, un achèvement d’un traité du Talmud, la veille de Pessa’h, et en participant au repas qui y est offert à cette occasion, mais cela ne sera qu’une mesure de piété.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav 

 

Référence Leava : 20650
Date de création : 2012-09-05 08:09:50