Je ne suis pas juive mais mon mari l’est. Je souhaiterais me convertir. Je n’ai pas eu le courage d’avouer au rabbin de notre communauté que je n’étais pas juive. Que puis-je faire ?

Chalom Rav Chaya,
Je vous ai déjà écrit et vous m’aviez gentiment répondu il y a 6 mois de cela.

Aujourd’hui j’ai d’autres questions a vous poser (j’en ai tellement…).

  • Pour faire court :
    Je ne suis pas juive mais mon mari l’est.
  • Je viens d’avoir une petite fille et envisage de me convertir au judaïsme.
  • J’assiste aux offices du vendredi soir depuis plusieurs semaines et j’aime beaucoup le rabbin de la synagogue ou je vais.
    Il a une voix superbe, une gentillesse qui se dégage naturellement de son être.
    Son épouse est charmante.

Le problème est le suivant:

  • Lors de ma 1ere visite avec une cousine religieuse de mon époux, nous avons discute lors du kiddush avec le rabbin et sa femme.
  • J’ai dit avoir une fille et il m’a propose de faire sa nomination mais je n’ai pas ose dire que je n’étais pas juive.
  • Je suis retournée avec une amie juive un autre vendredi soir et nous étions que 4 (le rabbin, sa femme, mon amie et moi).
    Le rabbin m’a demande si j’étais aschkenaze.
    J’ai répondu non puis il m’a demande si j’étais sepharade et j’ai dit OUI!!!
    Quel mensonge, j’ai tellement honte mais j’avais encore plus honte de dire que je n’étais pas juive de peur de l’avoir offense.
  • Je suis retournée une 3ème fois avec mon époux et ma fille.
    Il y avait du monde et un fois de plus l’occasion ne s’est pas présentée.

Mes questions sont donc les suivantes:

  1. Une non juive peut elle assister a un office de Chabbat ?
    Je suppose qu’étant une femme cela est moins grave que si j’avais été un homme (mynian) mais aurais je du le dire ?
  2. En tant que Rabbin vous même, quel conseil pourriez vous me donner afin de dire a ce rabbin que je ne suis pas juive mais que je souhaite continuer a assister aux offices ?
    Dois je contacter son épouse ?
    Lui directement par émail, tel ou dois je prendre un RV ou continuer a assister aux offices jusqu’au jours ou je me sentirais le courage de lui annoncer ?
    Dois je arrêter d’assister aux offices ?
  3. J’ai écrit un émail pour expliquer ma demande de conversion au consistoire qui m’a demande le leur envoyer une lettre par courrier ce que je n’ai toujours pas fait.
    Dans cette lettre doit figurer une référence d’un rabbin avec qui j’aurais discute de la conversion.

    Me conseillez vous d’envoyer ma lettre sans avoir parle au rabbin de ma communauté (qui ne sais pas que je ne suis pas juive) et d’expliquer au consistoire ce que je suis en train de vous expliquer ou devrais je attendre de parler a ce rabbin puis envoyer ma lettre au consistoire ?

  4. Que dit la Torah au sujet du mensonge (hors des dix commandements) ?
    Quid du mensonge sans mauvaise intention ?
  5. Je prie Hachem de m’aider à trouver le courage d’aller parler à ce Rabbin.
    Est-ce qu’Hachem écoute les prières des goyim ?
    Je suppose que oui puisqu’il existe les 7 lois de Noe, mais est ce qu’Hashem aiderai une goya qui veut se convertir ?
  6. Il n’y a pas d’erouv dans le quartier ou j’habite.
    Quid du respect du Chabbat avec une petite fille qui ne marche pas ?

    En effet, je n’aurais pas le droit d’emmener ma fille a la synagogue en poussette.
    Cela me fait penser que mon mari et moi devrons aller a la synagogue séparément.

    Mais la question est de savoir quelle présence est la plus importante: celle de mon mari du fait de la possibilité d’avoir minian (très petite communauté) ou la mienne car nécessaire a mes yeux ?

    L’obligation de respecter Chabbat commence-t-elle après la tevila ?

J’espère de tout cœur que vous aurez le temps de répondre a mes questions qui traduisent mon anxiété face a mon mensonge et mon souhait de conversion.
Je vous remercie par avance.

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Bonjour,

Voici la réponse à vos questions :

  1. Une non-juive peut assister à l’office du Chabbat du point de vue de la loi stricte, mais certains rabbins peuvent s’opposer afin qu’il n’y ait pas de jeunes filles non-juives qui « rencontrent » des garçons juifs à la synagogue ou à la sortie de la synagogue.
  2. La carte de la transparence est toujours la meilleure.

    Je pense que le mieux est d’aller le voir, si vous en avez le courage, sinon par téléphone ou par courrier, et lui expliquer que vous aviez beaucoup trop honte de lui dire cela en face des personnes.

    Normalement il devrait tout à fait comprendre cela.
    Bien sûr, excusez-vous de lui avoir menti.

  3. D’abord parlez au rabbin, ensuite envoyez une lettre au consistoire (en agissant toujours avec le même principe énoncé point 2. : la transparence).
  4. La Torah nous dit de nous éloignez du mensonge.

    Bien sûr, il y a plusieurs niveaux :

    • Celui qui ment de façon malintentionnée pour tromper son prochain,
    • Celui qui ment sans mauvaises intentions,
    • Celui qui ment par inadvertance,
    • Etc.

    Il faut essayer de se nettoyer de tout cela, mais bien sûr il y a beaucoup de travail car nous vivons dans un monde de mensonge.

  5. Hachem écoute toutes les prières qui sont dites avec le cœur, de qui que ce soit.
    Et D. vous aidera sans aucun doute à vous convertir.
  6. Un non-juif n’a pas le droit de pratiquer le Chabbat, il se peut que tant que votre conversion n’est pas terminée vous puissiez amener votre fille à la synagogue Chabbat, encore une fois cela est au niveau de la loi stricte.
    • Il faudrait en parler au rabbin qui vous suivra dans la conversion, car peut-être même qu’en étant non-juive vous devrez déjà apprendre à vivre complètement en tant que juive.
    • Deuxièmement, il y a un risque que d’autres personnes, vous voyant et ne sachant pas que vous n’êtes pas encore convertie, voient une « juive » transgresser Chabbat.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 4284
Date question sur Leava : 2008-11-18 17:11:29