J’aimerai savoir, quelle est l’importance des Tefilines de Rabbénou Tam…

 

Bonjour Rav,

  1. J’aimerai savoir, quelle est l’importance des Tefillins de Rabbénou Tam ?
    Quelle est leur signification, leur intérêt, pourquoi les mettre ?
    Y a t-il un sens mystique?
    Est-ce une ‘Houmra de les mettre ?
    Est-on tenu de les mettre? (je suis séfarade)
  2. Je crois avoir entendu parler d’un livre qui faisait la description de tous les anges, pourriez-vous m’en donner le titre ?

Merci beaucoup.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Il y a une divergence d’opinions chez les décisionnaires médiévaux, entre autres entre Rachi et Rabbénou Tam, à propos de l’ordre dans lequel on doit insérer les parchemins dans le boîtier des tefillins.
    • D’après Rachi (et également le Rambam), l’ordre est le suivant :
      • Kadèch Li,
      • Véhaya Ki Yéviakha,
      • Chéma Israël,
      • Véhaya Im Chamoa.
    • Tandis que selon Rabbénou Tam (et d’autres, ainsi que le Talmud de Jérusalem), l’ordre est le suivant :
      • Kadèch Li,
      • Véhaya Ki Yéviakha,
      • Véhaya Im Chamoa,
      • Chéma Israël.
    • Néanmoins, comme l’écrit le Choul’han Aroukh (chapitre 34 alinéa 1), la coutume du monde est d’agir selon Rachi et le Rambam.
      • Cela dit, le Choul’han Aroukh ajoute (alinéa 2) qu’une personne ayant la crainte de D.ieu s’acquittera des deux avis en mettant les deux sortes de tefillins.
        • Il est vrai que le Choul’han Aroukh écrit aussi (alinéa 3) que seule une personne connue pour sa piété mettra aussi les tefillins de Rabbénou Tam.
      • Toutefois, le Rav Ovadia Yossef Zatsal (Halikhot Olam page 23) écrit qu’aujourd’hui, vu que beaucoup de personnes simples mettent les tefillins de Rabbénou Tam, chacun à la mitsva de prendre en considération l’avis de Rabbénou Tam et des autres sages d’Israël qui pensent que l’ordre des parchemins est comme susmentionné, d’autant plus que d’après leur avis, celui qui met les tefillins selon Rachi n’est pas acquitté de la mitsva des tefillins.
    • Donc étant donné qu’il s’agit d’une mitsva extrêmement grave, le Rav Ovadia Yossef Zatsal recommande beaucoup que chacun mette les deux types de tefillins.
      • Malgré tout, la coutume des Séfaradim est qu’un homme célibataire ne mette pas les tefillins de Rabbénou Tam, sauf s’il est certain qu’il n’aura aucune pensée de femme lorsqu’il les portera.
    • Rabbénou Ha-Ari, comme l’écrit le Ben Ich ‘Haï (Parachat Vayéra, alinéa 21), dévoile au nom d’Eliahou Hanavi que les deux sortes de tefillins sont cachères et nécessaires, car toutes deux correspondent à des réalités mystiques différentes, et afin de bien réaliser le tikoun de notre âme tous les matins, nous devons réciter le Chéma Israël avec les deux paires de tefillins, si possible en portant les deux sur nous en même temps (pour cela, il faut porter des tefillins de Rachi et Rabbénou Tam miniatures).
      • Si on décide de ne pas les mettre en même temps, c’est-à-dire qu’on mettra d’abord les tefillins de Rachi pour la prière puis ceux de Rabbénou Tam après la prière, on récitera la prière sur ceux de Rachi mais pas sur ceux de Rabbénou Tam.
      • Rabbénou Ha-Ari explique que ces derniers ont un niveau tellement haut dans la sainteté que la bénédiction qu’on devrait faire à leur sujet n’a plus lieu d’être.
    • Le Rav Ovadia Yossef Zatsal, dans la référence susmentionnée, écrit qu’a priori, il aurait été préférable qu’on mette les deux types de tefillins en même temps.
      • Toutefois, étant donné que pour agir ainsi, il est nécessaire d’avoir des tefillins extrêmement réduits, que la partie de l’avant-bras ainsi que celle des cheveux au-dessus du front doivent être suffisamment grandes (8 centimètres minimum) pour qu’on puisse les mettre en même temps (ce n’est souvent pas le cas), qu’il est dur de trouver des tefillins miniatures cachères sur le marché, et comme les hommes ne savent pas toujours les mettre comme il se doit (et qu’ils risquent par cela de ne pas s’acquitter de la mitsva des tefillins), le Rav recommande donc qu’il est préférable de mettre d’abord les tefillins de Rachi pour la prière, puis ceux de Rabbénou Tam après la ‘Hazara (ou à défaut après la fin complète de la prière) en répétant les Parachiot Chéma Israël et Véhaya Im Chamoa.
    • Par contre, le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal recommande de mettre les deux tefillins en même temps comme le préconise Rabbénou Ha-Ari.
    • Comme l’écrit le Choul’han Aroukh (chapitre 34 alinéa 2), lorsqu’on met les deux paires de tefillins (en même temps ou séparément), on pensera être acquitté selon toutes les manières possibles, c’est-à-dire qu’on dira la chose suivante :
      • « Je pense être acquitté par les tefillins de Rachi si ce sont les vrais tefillins  d’après la vérité, et dans ce cas, ceux de Rabbénou Tam seront considérés comme des lanières de cuir.
      • Ou bien je pense être acquitté par les tefillins de Rabbénou Tam si ce sont les vrais tefillins  d’après la Halakha, et dans ce cas, ceux de Rachi seront considérés comme des lanières de cuir.
      • Ou bien si les deux sont vrais et qu’il faut les mettre en même temps, je pense m’acquitter des deux en même temps ».
  2. Je ne connais pas de livre faisant une description de tous les anges.
    • D’ailleurs, même si j’en connaissais un, je t’aurais fortement déconseillé de t’intéresser à ce genre de choses car cela ne peut que provoquer des malheurs, D.ieu nous en préserve.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 68297
Date de création : 2015-12-02 17:05:58