J’ai redécouvert la joie de pratiquer les mitsvot que j’avais reçue enfant mais je ne ressens pas le désir de vivre. Comment continuer ainsi?

Cher Rav,
Avant d’exposer le sujet qui me preoccupe, laissez moi commencer cette lettre ou il serait d’usage de la terminer en vous adressant mes sentiments empreints d’humilite

Rav, j’ai pu, grace a la bonte de l’Eternel Beni Soit-Il et Sa misericorde, accomplir la mitsva de monter en Erets Israel, il y a bientot deux ans – c’etait il y a deux ans et demi, en apprenant le deces de ma mere, le soir du Yom Kippour, que je prenais cette incroyable decision.

Je recus enfant une education religieuse sous le regard doux de mes parents. Mais suite a la disparition de mon pere, moi, du haut de mes 16 ans, j’ai commence bien vite a m’eloigner des mitsvot et descendais precipitamment dans un obscur labyrinthe a deux sous sol: je devins d’abord etranger au desir des mitsvot et de la Tora, rebelle ensuite aux idees qui animees ma foi de mon enfance, mais au-dela, ce manque detruisit en moi par la meme le desir de vivre.

Afin de ne dire que ce qui est necessaire, sans pour autant vous enlever la mondre information susceptible de diriger au plus loin votre reponse, en acquerrant la nationalite israelienne, je n’avais aucune idee quant a mon avenir, tant professionnel et prive que religieux. Ainsi c’etait quand j’arrivais seul avec mes bagages.

Or le temps est passe, au fil des epreuves, au fil des joies, au fil des shabatot, « et voila revenir la Passion », pour reprendre Verlaine. La passion d’Hashem, de Sa Tora, de Ses preceptes, de notre sagesse, de notre reine Shabat – seulement, le desir de vie n’a eu de cesse de me fuir, encore maintenant, ou moi de la fuir, toujours est il que je vis ainsi mon judaisme, dangereusement, partage entre la lumiere de Sa Kdoucha et l’obscurite qui nait de ma forte melancolie; entre la mitsva et le desir de m’en aller de ce monde.

Je suis conscient que mon message pourra choquer voire perturber certais ou certaines, je m’en excuse par avance: et je comprendrai la direction du site de supprimer mon message, seulement mon intention en l’ecrivant etait de recevoir l’avis du Rav, qui je l’espere lira au dela d’un probleme psychologique.

Je l’ecris car j’ose esperer recevoir une reponse d’un Rav, non celle d’un psy –
ma question etant donc celle ci: Pourrais je continuer a vivre ainsi mon judaisme, existant uniquement travailler du desir d’accomplir les mitsvot, sans avoir ressenti le desir de vie? – Toda Raba, Shabat Shalom Hamevorakh

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom XXX,

Il n’est nulle part marqué qu’il faut ressentir un désir de vivre. La vie, c’est la Torah et les mitsvot. Si tu as un désir d’accomplir la Torah et les mitsvot, alors tu es vivant et tu as un désir de vie.

Il est vrai que la mélancolie rend difficile cette tâche, mais je suis convaincu que par la sanctification du rapprochement de D. cette mélancolie partira. Persévère donc dans cette voie, prie D., et sans aucun doute Il t’aidera.

Au revoir,

Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 2262
Date de création : 2007-12-14 04:12:19