J’ai du mal à m’entendre avec un de mes enfants qui pense que le statut du receveur est meilleur que celui du donneur selon la Torah sous prétexte que le donneur fait une mitsva !

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Vous avez raison, c’est votre fils qui a tort.

Bien qu’il y ait une mitsva d’aider son prochain il est clair que celui qui a besoin de l’aide de son prochain, que ce soit une aide financière ou toute sorte d’aide est considéré dans la Torah comme un pauvre, le pauvre n’étant pas forcément celui qui n’a pas d’argent mais tout celui qui est en situation de manque, que ce soit un manque d’argent, un manque d’un certain outil, un manque d’intelligence, un manque de sens pratique, un manque de bonne midot etc.
Or il est clair que la Torah nous demande d’être parfait et de ne pas être en situation de manque.
Elle nous ordonne d’être à l’image de D.ieu, qui est donneur et pas du tout receveur.

• Le ‘Hazon Ich dans ses lettres écrit qu’il faut essayer d’éviter d’emprunter quoi que ce soit à qui que ce soit, ni de l’argent, ni de la nourriture, tout cela pour accéder au niveau de l’homme parfait qui n’est pas en situation de manque par rapport aux autres.
• Le Rav Wolbe Zatsal, à la fin de sa vie, était très malade et faisait des efforts considérable pour amener lui-même la fourchette à sa bouche, il aurait pu être aidé par quelqu’un qui lui aurait mis la fourchette dans sa bouche, mais il le refusait absolument bien que cela lui nécessitait un effort considérable, pourquoi ?
  Pour ne pas devoir avoir besoin de l’autre.

Donc il est vrai qu’une personne qui aide son prochain fait une mitsva, néanmoins cela ne légitime en aucun cas que nous devons nous mettre en situation de manque, c’est à dire d’une personne pauvre, pour pouvoir permettre à l’autre de faire une mitsva en nous donnant.

Entre les deux, le choix est clair :

• La Torah prône d’être l’homme parfait qui n’a pas besoin de l’autre, au contraire lui sera donneur aux autres qui seront receveurs s’ils n’ont pas la capacité d’arriver au niveau de non-receveur par eux-mêmes. 

Donc la Torah considère bien sûr qu’il y a beaucoup de personne qui sont pauvres, c’est à dire des types de personnes qu’on appellera receveur, mais ce n’est pas pour cela qu’elle prône de l’être, elle prône de les aider et elle prône d’essayer de ne pas devenir une personne de ce type.
Et qu’on ne rétorque pas comment se fait-il que le monde des yéchivot vit de la tsédaka du reste du peuple d’Israël, car il y a à cela deux réponses :

1. Effectivement a priori il aurait été préférable que chacun puisse étudier la Torah sans qu’il n’ait besoin qu’un autre lui donne de l’argent mais nous sommes en situation d’exil difficile nous contraignant à vivre une situation qui n’est pas celle de 1er choix.
2. Hachem a créé cette situation car Il veut donner aux membres d’Israël qui ne sont pas des étudiants en Torah d’avoir aussi une partie du mérite de l’étude de la Torah du peuple d’Israël.

   Si une personne qui étudie et a le choix de vivre de la tsédaka ou d’étudier sans avoir recours à l’argent de la tsédaka sans que cela n’affecte sa qualité ou quantité d’étude, il est clair qu’il préférera la deuxième solution à la première.

   Agav

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 22778
Date de création : 2013-02-18 07:02:21