J’ai divers questions sur les hilkhot Chabbat…

Bonjour rav,

J’ai divers questions sur les hilkhot Chabbat…

  1. Au sujet du cours 3 sur borer que vous avez dispensé vous expliquez le sfek sfeka de Rav Ovadia Chalita pour autoriser de ranger des livres ou des cuillères fourchettes malgré le fait que la condition 3 (utilisation immédiate ) ne soit pas remplie.
    Je pense avoir compris le sfek sfeka , simplement vous dites que Rambam interdit borer du fait qu a partir d’un mélange on obtient un démelange.
    Rav Ovadia Chalita pour ce premier sfek opte donc pour l’avis de Tossefot qui dis que en vrai il n’y a pas de déchet.
    Jusque la je comprend.

    Mais alors si rav Ovadia Chalita, à ce sujet, dis qu’on peut s.appuyer sur Tossefot pour ce premier safek, je ne comprends plus la Première condition de borer a savoir que on doit retirer le bon du mauvais et non l’inverse.

    Si l’on tient cette condition, c’est barour que l’on s’est déjà appuyer sur Tossefot pour dire comment arriver à borere (retirer un déchet), car si l’on s’était appuyé sur Rambam, même la première condition (retirer le bon du mauvais) fusse-t-elle remplie, nous aurait amenée a enfreindre borere, car à partir d’un mélange on aurait abouti à un démélange bien que l’on ait effectivement retiré le bon et non le mauvais

  2. Lorsque je retire l’écorce de la pistache, cette écorce devient-elle mouksé des lors que je la lâche de ma main ?
    Ou même quand je l’ai encore en main ?

    Même si cette deuxième option m’étonne car sinon, comment lâcher l’écorce ?
    Si elle devient mouksé une fois lâchée de ma main , est elle mouksé me’hamat mious et donc je peux la jeter sans problème ou alors il faut la mettre dans un ravier contenant déjà une autre pistache entière consommable pour s’éviter le mouksé (basis) ?

  3. Lorsque j’enlève ma lentille visuelle journalière, étant donne, que je ne vais pas la remettre est elle mouksé ?

Merci Rav,
kol touv !

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Isaac,
 
Voici les réponses à tes questions :
 
  1. Le Rambam considère qu’il y a un interdit de borèr que lorsqu’il y a un tri qui est fait pour ne pas être consommé immédiatement.
    Donc si on remplit la première condition de prendre du bon du mauvais et qu’on le fait de façon immédiate on est de toute façon en phase avec les paroles du Rambam car pour lui tous les tris que ce soit le bon du mauvais ou le mauvais du bon sont interdits s’ils n’ont pas été fait pour une consommation immédiate et tous les tris fait pour une consommation immédiate que ce soit le bon du mauvais ou le mauvais du bon sont permis.

    Effectivement, cette première condition provient de l’avis de Tossfot mais dans le cas dont parle le Rav Ovadia Yossef Chalita, de faire un tri de choses qu’on va utiliser plus tard et où il n’y a pas ni un bon ni un mauvais, le Tossfot considère qu’il n’y a pas en cela un tri car comment définir quel est le bon et quel est le mauvais.

  2. D’après la majorité des poskim, si on tient dans sa main une chose qui est mouktsé mais lorsqu’on l’a prise dans sa main elle n’était pas mouktsé comme par exemple l’écorce d’un fruit ou sa graine, tant qu’on l’a dans sa main on n’est pas obligé de la lâcher immédiatement, on peut la tenir jusqu’à ce qu’on la lâche à l’endroit où on voudra.

    Certes, certains avis disent qu’on doit la lâcher immédiatement, mais la majorité des poskim ne tranche pas ainsi, et tous sont d’accords que dans le cas où on la lâche immédiatement à l’endroit où on se trouve elle aura le statut d’un graf chel réi, c’est-à-dire d’une saleté qui nous est désagréable et pour cela on aura le droit de l’enlever bien qu’elle soit mouktsé, dans tous les cas on n’est pas obligé de la lâcher maintenant et on peut la tenir et la poser directement à l’endroit que l’on désire.

    A propos de bassis, si on met une chose telle qu’une pelure ou une graine dans une petite assiette, si d’après les lois de graf chel réi, cette chose nous est désagréable et on peut la vider de l’assiette, elle ne rend pas l’assiette bassis.

  3. Si une fois qu’on a enlevé la lentille visuelle journalière, elle n’a vraiment plus aucune utilisation possible, alors elle est mouktsé.
    Mais si on aurait pu la réutiliser, bien qu’on ne va pas le faire, elle garde son statut de kéli, d’ustensile, et dans cette mesure elle n’est pas mouktsé.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 25328
Date de création : 2013-07-21 20:07:34