J’ai des questions de halakha sur les interdits de Chabbat…

 

Bonjour Rav,

    1. A-t-on le droit à Chabbat de laver et éplucher un fruit ou un légume pour le consommer immédiatement ?
    2. A-t-on le droit de couper des légumes pour préparer une salade,
    3. et d’y ajouter du sel, du citron et de l’huile ?
  1. Si quelqu’un a porté un aliment à Chabbat, de sa maison vers celle de son hôte, l’aliment est-il interdit juste à Chabbat pour cette personne et pour les autres ou reste-t-il interdit pour cette personne et pour les autres à l’issue de Chabbat ?
  2. Quelles sont les berakhot : « modé ani léfanékha » et « Elokaï néchama » ?
  3. Que faire pour réparer lorsque l’on a dit une bénédiction en vain ?
    (Je me trompe souvent lorsque je lis en hébreu, alors je me répète parfois, comment reprendre ?)
  4. Peut-on débarrasser la table à Chabbat ?
    Comment faire ?
    Peut-on jeter les déchets, transvaser des aliments d’un plat à un autre en vue de les conserver, peut-on couvrir des plats pour éviter qu’ils ne s’abîment ?
  5. A-t-on le droit de ramasser un vêtement tombé à terre (ou en voie de tomber, ou en partie à terre) à Chabbat, (même question avec un aliment tombé à terre ou sur la table, par maladresse) ?
    Est-ce que si, à Chabbat, je déplace un vêtement posé quelque part qui me gêne pour atteindre un livre que j’aimerais lire, j’enfreins une règle ?

Merci de vos réponses…

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Rachel,

Voici les réponses à tes questions :

    1. On peut laver un fruit ou un légume pendant Chabbat, à condition de le faire juste avant la consommation ou juste avant le repas.
      • A propos d’éplucher, il faudra faire la distinction entre des pelures de fruits et légumes que la majorité des personnes mangent dans le pays dans lequel nous habitons, telles que par exemple les pelures de tomates ou de pommes, et celles que la majorité des personnes n’ont pas l’habitude de manger dans le pays dans lequel nous habitons, telles que les pelures d’oranges ou écorces de noix.
      • S’il s’agit d’une pelure ou écorce que la majorité des êtres humains dans le pays que nous habitons ont l’habitude de manger, on peut l’éplucher comme on veut pendant Chabbat, s’il s’agit de pelure que la majorité des gens dans le pays que nous habitons n’ont pas l’habitude de manger, on ne pourra les peler que juste avant leur consommation ou juste avant le repas dans lequel nous les consommons.
        • Attention, on ne pourra laver les légumes ou les fruits qu’en les passant sous le jet du robinet, on ne pourra pas les mettre dans un bac d’eau ou l’évier plein d’eau de façon à ce que les déchets flottent ou tombent, car en cela on fait un tri entre les déchets et les fruits.
    2. On peut couper les légumes pour préparer une salade, mais on ne les coupera pas en tous petits morceaux.
    3. On peut y ajouter du sel, du citron ou de l’huile, à condition que l’on mette le sel après avoir mis l’huile ou qu’on y mette l’huile juste après avoir mis le sel.
  1. Consulte ce lien.
  2. « Modé ani léfanékha » n’est pas une berakha, elle est une phrase de remerciement à D.ieu qu’on dit le matin dès qu’on se lève, dans laquelle on ne prononce pas le nom de D.ieu, et dans cette mesure on peut la dire sans faire nétilat yadaïm.
    • Sa traduction est :
      • « je Te remercie, Roi vivant et existant, de m’avoir rendu mon âme avec miséricorde, grande est Ta fidélité. »
      • « Élohaï néchama » est une berakha qu’on dit d’habitude juste après avoir dit « acher yatsar » le matin, elle est aussi une berakha de remerciement à Hachem de nous avoir donné et rendu notre âme et qu’Il nous la rendra aussi à la résurrection des morts.
  3. Si on a dit « Baroukh Ata Hachem » et qu’il ne fallait pas dire de berakha, on finira en disant « lamedéni ‘houkékha », et ainsi on aura dit un verset de Téhilim, chose tout à fait permise.
    • Si on a dit « Baroukh Ata Hachem Elohé », et on s’est rendu compte qu’il ne fallait pas dire de berakha, on finira en disant « Israël Avinou mé-‘olam vé-‘ad ‘olam », et ainsi on dit la partie d’un verset des Chroniques, chose elle aussi tout à fait permise.
    • Si on s’est rendu compte qu’on disait une berakha en vain que lorsqu’on a dit « baroukh ata Hachem élohénou », ou qu’on ait continué une berakha qui n’était pas la bonne berakha, par exemple on a dit « boré péri ha-ets » à la place de « chéhakol », dans ces cas-là, on aura fait une bénédiction en vain, mais pour atténuer l’impact négatif de cela, on dira immédiatement « Baroukh Chem kévod Malkhouto lé’olam va’èd ».
      • Attention, des fois on se trompe de berakha, mais la berakha n’est pas en vain, par exemple si on a dit « chéhakol » sur un fruit, a posteriori on est rendu quitte, idem si on dit « mézonot » sur de la nourriture, eau excepté, on est rendu quitte.
    • Le principe est le suivant :
      • Chaque fois que notre berakha est mensongère, c’est une berakha lévatala.
        • Par exemple, si je dis « boré péri ha-ets » sur de l’eau, il est clair qu’on ne peut pas considérer de l’eau comme un fruit, dans cette mesure, la berakha est lévatala.
      • Par contre, si je dis « chéhakol » sur un fruit, ce n’est pas une berakha lévatala, car il n’est pas faux de dire sur un fruit que Hachem a tout créé par Sa parole, car le fruit aussi a été créé par Sa parole.
    • Donc, même si ce n’est pas la berakha appropriée, néanmoins ce n’est pas une berakha lévatala a posteriori, car je n’ai pas dit un mensonge.
  4. Oui, bien sûr qu’on peut débarrasser la table à Chabbat, on fera en sorte de ne pas porter de déchets qui sont mouktsé, à moins de le faire avec le dos de la main. Ou si par exemple sur la nappe il y a des déchets et de la nourriture, si la nourriture est plus importante que les déchets, on peut prendre toute la nappe car les déchets sont accessoires, et la nourriture est plus importante que les déchets qui ne rendent pas toute la nappe mouktsé.On peut transvaser les aliments d’un plat à un autre pour les conserver, on peut aussi couvrir des plats pour éviter qu’ils ne s’abîment.Si on a un plat où il y a un amoncellement de déchets ou de nourriture, dans lequel se trouve enfoncé une fourchette, une cuillère ou un couteau et on désire jeter toute la nourriture et les déchets à la poubelle sans jeter le couvert, on n’a pas le droit de retirer le couvert car on fait en cela un tri. Mais vu qu’on a le droit de faire un tri pour une utilisation immédiate, on fera en sorte de retirer les couverts pour les utiliser pour débarrasser les déchets du plat dans lequel ils étaient, ainsi, on fait un tri pour une utilisation immédiate.
  5. Vous avez le droit de faire tout ce que vous avez cité dans cette question.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 20090
Date de création : 2012-07-31 21:07:26