Rav,
Concernant Its’hak avinou, une question me travaille.
D’après le pchat, Its’hak est le plus passif des patriarches, notamment avec les pelichtim où il se fait chasser sans réaction apparente dans le texte; ce dernier donne le sentiment d’accepter les événements avec tranquillité et douceur dans le ‘houmach, contrairement à Avraham ou Yaakov qui montrent à certains moments une combativité à toute épreuve ( la guerre contre les quatre rois, l’épisode chez Lavan par exemple).
Pourtant, Its’hak est est le porteur de la midat Hadine dans le monde, c’est à dire, la mida répressive et « violente » de la divinité.
Comment comprendre un tel paradoxe ?
Respectueusement,
Samuel
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Samuel,
Yts’hak correspond à la guévoura.
La guévoura signifie justement la faculté de retenir ses émotions et de ne pas céder à ses pulsions, c’est-à-dire accepter tout ce que la vie nous réserve comme malheur avec abnégation, sans aucune réaction.
C’est d’ailleurs ainsi qu’explique la Guémara traité Yoma page 69b :
Le mot « HaGuibor » qu’on cite dans la amida à propos de D. ; les ‘hakhamim posent cette question :
Comment peut-on dire qu’Il est puissant alors que des goyim « croissent » dans son saint des saints et font du mal à Israël ?
La Guémara répond que justement, en cela est Sa puissance, qu’Il peut se venger de ces goyim et néanmoins ne le fait pas, c’est-à-dire qu’Il reçoit tous leurs affronts, sans réagir, alors qu’Il peut réagir.
Pour un homme, c’est une preuve de très grande puissance d’âme, d’une grande guévoura du cœur.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 33066
Date de création : 2014-11-27 10:18:30
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