Il est question d’esclave dans la Torah, comment se fait-il que D.ieu ne l’ait pas aboli?

Bonjour rav, Une chose me gêne dans la torah, dans l’exode chapitre 20 il est question de ne pas travailler le 7ème jour « …ni ton esclave mâle ou femelle… », à l’époque l’esclavage existait et Dieu ne l’a visiblement pas aboli, qu’en est-il de sa position par rapport à cette notion de l’esclavage? Qu’en pensez-vous en tant que rabbin? Comment Dieu l’éternel a pu passer à côté de ça, est-ce que cela signifie qu’aux yeux de la torah il est autorisé d’avoir des esclaves? Merci pour votre réponse.

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Ayal,

Il est clair qu’Hachem aime la justice et hait l’injustice.

Dans cette mesure, il a la haine de l’esclavage, c’est pourquoi il nous fait sortit d’Egypte, lieu où nous étions asservis en esclavage pendant 210 ans.
A l’époque où la Torah a été donnée, la notion d’esclavage était une notion tellement inhérente à l’humanité que la Torah, même si elle l’avait voulu, ne pouvait pas l’abolir.

Qu’a-t-elle fait ?
Elle l’a réglementé.
Elle l’a fait de façon révolutionnaire pour l’époque dans la mesure où elle donnait des droits à l’esclave presque égaux que ceux de leur maître, ce qui était tout à fait inédit à cette époque.

Je te cite ici les paroles de Maïmonide :
« Il y a une mesure de piété, et cela fera partie des voies de la sagesse, que l’homme soit miséricordieux, recherche la justice, n’alourdisse pas son joug sur son serviteur, ne lui fasse jamais de mal, et lui donne à manger et à boire de tout ce qu’il mange et de tout ce qu’il boit lui-même.
Les premiers sages donnaient à leurs serviteurs de chaque plat qu’ils goûtaient, et ils donnaient auparavant à manger et à leurs serviteurs et à leurs animaux, puis seulement mangeaient eux-mêmes.
De même, l’homme ne fera pas honte à son serviteur, ni par des actes, ni par des paroles, car le serviteur est là pour le servir et non pour supporter la honte. Il ne lui parlera pas en criant ni avec colère, mais avec douceur, et il écoutera ses contestations ainsi que le faisait Job qui proclamait :
« Ai-je fait fi du droit de mon esclave et de ma servante dans leurs contestations envers moi ? Celui qui m’a formé dans les entrailles maternelles ne l’a-t-Il pas aussi formé ? »
Le peuple d’Israël, étant la descendance d’Avraham Avinou, à qui Hachem a donné une Torah bonne et des lois justes doit être miséricordieux avec tous. Ainsi, Il leur a ordonné de Lui ressembler dans Sa conduite à propos de laquelle il est dit :
« Sa miséricorde s’étant sur toutes Ses créatures ».
Tout celui qui a pitié des autres, Hachem aura pitié de lui ».

Ces paroles sont non seulement avant-gardistes pour l’époque, mais je pense que même aujourd’hui, il y a peu de directeurs qui se comportent ainsi avec leurs employés ou même de maris avec leur femme (!).
Donc il est vrai que la torah emploie le terme esclave, mais tu peux constater quelle signification elle en donne, et ce bien sûr uniquement à l’époque ; mais aujourd’hui, il va sans dire que c’est une notion absolument contraire au désir d’Hachem, de la Torah et de ses sages.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 15122
Date question sur Leava : 2011-10-28 20:10:26