Faut-il mettre des choses spécifiques dans un Michloa’h Manot ?

Chalom Rav,
 
Faut-il mettre des choses spécifiques dans un Michloah Manot ?
Quoi exactement et pourquoi ?
 
Merci beaucoup pour votre réponse
Chavoua Tov

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les lois relatives au michloa’h manot :

Étant donné qu’il est écrit dans la Méguilat Esther (chap. 9, verset 22) :

« Laassot otam yémé michté véssim’ha oumichloa’h manot ich lérééhou

faire de ces jours des jours de festin, de réjouissances et d’échanges de mets mutuels »,

Hazal ont ordonné (traité Méguila p.7) que chaque juif ayant atteint la majorité religieuse doit envoyer à un autre juif (et que les juives envoient aux juives) au moins deux aliments. 

  • Il est préférable de les déposer chacun dans un plat différent.
    On peut aussi les mettre dans le même plat, mais il faut bien qu’il s’agisse de deux mets différents.
  • En général, on envoie des douceurs ou des gâteaux, mais on peut également offrir de la viande, du riz, du fromage, etc.
  • En revanche, on ne peut pas envoyer deux animaux vivants, par exemple une poule et un canard, pour que le destinataire les égorge et en fasse son repas ; il faut qu’ils aient déjà été égorgés, bien qu’on puisse aussi les envoyer crus.
  • Certains donnent du vin en tant que deuxième mets.
    Cela est permis, mais il est mieux de donner deux plats de nourriture.
  • Il est bien aussi d’envoyer le tout par un intermédiaire plutôt que directement. Mettre deux mets dans deux plats et les donner par un intermédiaire ne sont que du peaufinage, on peut très bien tout déposer dans un plat et le donner directement, l’essentiel étant d’offrir deux mets différents.

Il existe deux raisons pour lesquelles on donne le michloa’h manot :

  1. Augmenter l’amour et la paix entre les juifs.
    Haman avait dit du lachone hara sur le peuple juif, et ‘Hazal nous enseignent qu’en fait, il en a dit à D.ieu en déclarant que ce peuple était disséminé et sujet aux querelles.
    Or, en s’offrant mutuellement des cadeaux, on montre exactement le contraire.
  2. Il y a une obligation de consommer un repas durant la journée de Pourim, si possible avec de la viande, et bien sûr avec du vin.
    Or, certains pauvres n’ont pas les moyens de s’offrir un tel repas et n’osent pas solliciter les autres pour accomplir cette mitsva.
    Hazal ont donc institué que chacun offre des cadeaux alimentaires pour que tout le monde ait de quoi manger sans honte le jour de Pourim.

Bien entendu, le destinataire doit savoir qui est l’expéditeur du cadeau, donc impossible de rester anonyme.
On ne peut pas non plus donner un michloa’h manot à l’avance, le destinataire doit le recevoir le jour de Pourim.
Le michloa’h manot doit être comestible, donc si on donne de l’argent à quelqu’un pour qu’il s’achète de la nourriture, ce n’est pas valable.

  • Cette mitsva doit être réalisée le jour de Pourim et non le soir.
  • Évidemment, si on donne un michloa’h manot à son Rav ou à ses parents (ou le contraire), la mitsva est réalisée.
    Cela dit, plus la personne est honorable, plus le cadeau devra l’être aussi.
  • Selon la loi stricte, on peut se suffire de donner un morceau de pain et boîte de sardines pour s’acquitter de la mitsva, mais il est évident que ce n’est pas suffisant lorsqu’on veut montrer de l’amour à son prochain, surtout s’il s’agit d’une personne importante à nos yeux.

Un lien à voir…

Au revoir et Pourim Saméa’h !
Rav Ron Chaya

Et aussi agav

 

Référence Leava : 80529
Date de création : 2018-02-18 09:36:33