Et si les tsokim avaient raison ?

Cher Rav CHAYA

J’ai rencontré un juif avec qui j’ai discuté différents sujets, parmi lesquels la fête de Chavouot et le Omer.

Je résume ses explications et arguments :

* Concernant cette fête (à la différence des autres fêtes: Roche Hachana, Yom Kippour, Soukkot, Sim’hat Torah et Pessah ; pour lesquelles la Torah a « fixé » leurs dates); la Torah n’a pas « fixé » une date pour ‘Hag Hachavouot, mais nous a indiqué de compter  » mimma’horate hachabbat shéva’ chabbatote témimote  » , et le lendemain c’est le jour de la fête (Vayikra 23 : 15).

* Il ne s’agit pas de compter le 1er jour du Omer à partir du lendemain du Mo’ède de Pessah, car le mo’ède est un CHABBATONE ; par contre le chabbat est le 7ème jour de la semaine qui commence par le dimanche.
Le mo’ède proprement dit n’est pas un chabbat ; car le jour du mo’ède quelques actions sont autorisées ; tandis qu’elles sont interdites le chabbat.

* Le 1er jour du Omer commence le 1er dimanche de Pessah, et au bout de 7ème chabbat (soit shéva’ chabbatote), le lendemain ; soit le 50ème jour (le dimanche) est Chavouote ; conformément au verset  » ‘ad mimma’horat hachabbat hachévi’i tispérou ‘hamishim yome  » (Vayikra 23 : 16).

* Lorsque Pessah tombe au milieu de la semaine (cette année un jeudi), et si par contre on compte le 1er jour du Omer dès le lendemain de la fête ; alors la fête de Chavouote tombe au milieu de la semaine (cette année un vendredi) ; ce qui n’est pas conforme au verset  » ‘ad mimma’horat hachabbat hachévi’i tispérou ‘hamishim yome « . Egalement, cela fait 6 chabbatote témimote + 2 fractions de semaine.
(Ce n’est pas shéva’ chabbotote témimote).

Mes questions :

1- Ces explications sont-elles conformes ou non à la Torah ?

2- Dans la négative, quelles sont les explications exactes ?

3- Dans l’affirmative, nos ‘Hazal ont-il décidé autrement ?
Et en conséquence Chavouote tombe TOUJOURS le 6 Sivan.
Si c’est le cas, sait-on depuis quelle époque (ou suite à quelle réforme par exemple) ?

Merci de vos éclaircissements.
Kol Touv.
Elie

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Cher Elie,

Ta remarque est celle qu’avaient les tsdokim il y a 2000 ans, contre lesquels ‘Hazal se sont beaucoup battus.
Dans le traité Ména’hot 66, la Talmud explique en quoi leur avis est faux.

Effectivement, le verset dit Mima’horat haChabbat.
S’il s’agit du Chabbat de Béréchit et non de celui de Pessa’h, il n’y a aucune indication prouvant que c’est le Chabbat venant après le fête de Pessa‘h.

De quel Chabbat s’agit-il ?
Plus loin, à propos de Yom Kippour, il est marqué Chabbat Chabbaton, peut être faut-il commencer à compter le ‘omer après Yom Kippour, qui est appelé Chabbat ? Ou peut être après ChabbatHanoucca ?

Maimonide a aussi donné une argumentation contre les tsdokim (Michné Torah tome Korbanot traité Tmidim oumoussafim chap 7 alinéa 11).

En voici la traduction :

« 
La loi orale a transmis qu’il ne s’agit pas du Chabbat (de la semaine) mais du Yom tov.
Et ainsi cela s’est toujours produit, à l’époque des prophètes, du Sanhédrin, de générations en générations on sacrifiait le
omer le 16 Nissan, que ce soit un jour ouvrable ou un Chabbat.

Voici ce qui est écrit dans la TorahLévitique chapitre 23 verset 14 :

« Vous ne mangerez ni pain, ni grain torréfié, ni grumeau jusqu’à ce jour même, jusqu’à ce que vous ayez apporté l’offrande de votre D »
(on appelle cela l’interdiction de ‘hadach, interdiction de manger de la nouvelle récolte jusqu’au 16 Nissan).

Dans Josué, chapitre 5 verset 11 :

« Et le lendemain de la Pâque, ce jour même, ils mangèrent du blé du pays en pains azymes et en grains torréfiés ».

Si tu dis que ce Pessa‘h de l’époque de Josué est tombé un Chabbat comme l’imaginent les idiots, comment l’écriture a-t-elle pu faire dépendre l’interdiction de consommation du ‘hadach d’une chose qui n’est pas une cause mais un hasard fortuit ?

Donc, vu que l’écriture a fait dépendre l’autorisation de consommation du lendemain de la Pâque, il est clair que le lendemain de la Pâque est la cause qui autorise la nouvelle récolte et on ne regarde pas de quel jour de la semaine il
s’agit.
« 
Ici s’arrête l’explication du Rambam.

Je pense qu’elle est suffisamment
claire.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

P.s : Je te rappelle, mon cher Elie, que tous les mouvements qui ont tenté d’expliquer la Torah autrement que ‘Hazal ont disparu dans l’oubli.

 

Référence : 320
Date question sur Leava : 2006-04-20 22:04:24