Est-il permis pendant Chabbat de demander à un non-juif de faire pour nous un travail qu’il nous est interdit de faire ?

Kavod HaRav

Est-il permis pendant Chabbat de demander à un non-juif de faire pour nous un travail qu’il nous est interdit de faire ?
Si non, peut-on lui dire la veille de Chabbat de le faire et peut-on lui dire la veille de Chabbat qu’on lui fera pendant Chabbat une allusion pour qu’il fasse ce travail à un moment où on a besoin ?

Merci beaucoup pour votre aide.
Chavoua tov

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il est interdit de demander à un non-juif de faire pour nous un travail qu’il nous est interdit de faire pendant Chabbat, et même de lui demander de faire cela la veille de Chabbat pour Chabbat
Par contre, si on s’adresse à lui de manière allusive pendant un jour de ‘hol, alors c’est permis, mais on ne pourra profiter de ce qu’a fait le goy pendant Chabbat qu’après la fin de ce dernier, et uniquement après avoir attendu le temps nécessaire que cette action aurait nécessité afin d’être accomplie par nous-même. 
Par exemple, si on fait comprendre au goy de cuisiner un plat pendant Chabbat, on ne pourra pas en profiter avant d’avoir attendu le temps nécessaire pour préparer ledit plat. 

En revanche, si le goy fait une mélakha pour lui-même, pour son propre intérêt, alors on a le droit d’en profiter même pendant Chabbat.
Par exemple, si on lui demande après Chabbat : 
« Pourquoi n’as-tu pas fait cette mélakha pour toi-même ? », et que le Chabbat suivant il agit ainsi pour lui-même, on peut en profiter. 

Ainsi, si on lui dit : 

  • « Quand tu es passé dans le corridor, pourquoi n’as-tu pas allumé la lumière ? 
    Tu aurais mieux vu ! »,
    et que le Chabbat suivant il allume la lumière dans le corridor pour mieux voir, on peut également profiter de cette lumière.

À propos de la lumière, s’il y a de toute façon une luminosité suffisante pour qu’on puisse voir et qu’un goy allume une lumière supplémentaire pour nous, il est permis d’en profiter. 
Par contre, si on n’avait pas pu voir sans la lumière allumée par le goy car il y aurait trop d’obscurité, alors il est interdit de profiter de la lumière allumé par le goy
En effet, on ne peut pas profiter du résultat d’une action qu’il nous est interdit de faire Chabbat, qu’un goy réalise pour nous, même s’il le fait de sa propre initiative.

Tout cela est valable en temps normal ; néanmoins, on peut lui demander de faire un interdit dérabannan pendant Chabbat si on le fait pour l’un des trois cas suivants :

  1. Une mitsva.
  2. Un malade même non-alité, même sans danger de mort, ou une personne souffrante.
  3. Éviter une perte financière importante.

Si l’un de ces trois cas se présente, on peut demander au goy pendant Chabbat (et a fortiori avant Chabbat) de façon claire et non allusive (bien sûr, il est préférable de le faire de façon allusive si possible, mais il est permis de lui dire les choses clairement) de faire cet interdit dérabannan et on pourra même en profiter. 

C’était en bref, il y a beaucoup de lois concernant ce qui est permis et interdit de dire à un goy pendant Chabbat, dans quel cas on peut profiter de ce qu’il fait ou pas etc.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 81908
Date de création : 2018-05-10 09:34:42