Est-il du lachon hara de dire que quelqu’un n’est pas religieux ou qu’un certain groupe est fait de gens non religieux ?

Bonjour Rav,

Est-il du lachon hara de dire que quelqu’un n’est pas religieux ou qu’un certain groupe est fait de gens non religieux ?

Si on parle d’une association par exemple qui cherche à rapprocher du monde de la Torah ?
Ou dire que cette yeshiva est pour les baalei techouva ?

Car si par la suite on vise une personne appartenant à ce groupe, ça peut lui porter préjudice d’avoir était sous entendue non-religieuse…

  • Le livre de chemirat halachon parle d’exprimer ses goûts par exemple dire que  » Je n’aime pas ce vin » ; je n’ai pas compris si ceci est permis ou interdit…

Merci beaucoup

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il existe une divergence d’opinion entre les grands décisionnaires du siècle passé quant à savoir s’il est permis de dire du lachon hara sur des personnes non-religieuses.

D’après la loi stricte, cela est permis mais :

  • Le ‘Hazon Ich a écrit que la majorité d’entre eux aujourd’hui sont des tinokot chénichbou.
    Ils gardent donc leur statut de juifs et il est de ce fait interdit de dire sur eux du lachon hara.

    Ce n’est que s’ils sont de grands antireligieux et qu’ils connaissent la religion qu’on pourra dire sur eux du lachon hara.

  • D’autres (comme le Rav Yossef Chalom Eliachiv Zatsal) disent qu’ils n’ont pas ce statut et donc qu’il est permis de dire sur eux du lachon hara.

Néanmoins, s’il s’agit d’un lachon hara létoélèt, c’est-à-dire un lachon hara utile, vous dites par exemple que « le groupe est fait de non-religieux » dans le but qu’on ne les fréquente pas ou qu’on ne les aide pas, cela est tout-à-fait permis.

Il faudra en revanche être très précis dans ce qu’on dit, dire peut-être :

  • « La majorité des membres de ce groupe ne sont pas religieux »
    ou
  • « Ce groupe contient des personnes non religieuses »,

car si se trouve une seule personne religieuse dans le groupe,
cela devient un lachon hara tout-à-fait interdit.

Nous devons le dire sans haine, que dans un but utile et la personne qui l’entend ne doit pas le croire mais juste le prendre en considération.
Il en va de même d’une Yéchiva pour baalé téchouva.

  • Il est permis de dire que l’on n’aime pas ce vin, mais il faudra préciser selon le contexte et dire que c’est notre propre goût, sans quoi ce serait un lachon hara sur le fabricant du vin.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 79500
Date de création : 2017-12-24 08:44:18