Est-ce vrai qu’on n’a pas le droit d’écrire un menu que l’on suivra pendant Yom tov ou Chabbat ?

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il est effectivement écrit dans le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm, chap. 307, alinéa 12) :

« Quelqu’un qui a des invités et qui leur a préparé à manger, et qui a écrit sur un papier le nombre de ses invités et les plats qu’il a préparés, n’a pas le droit de lire cela pendant Chabbat« .

Le Michna Beroura (alinéa 47 du Michna Beroura) explique qu’il y a deux raisons à cet interdit :

1. De crainte qu’il n’efface l’une des notes qu’il a écrites car il a changé d’avis (il ne veut plus inviter untel, il veut retirer un plat etc.).
2. Gzérat Chitré hédiote, c’est-à-dire un décret de crainte qu’il lise des Chitré hédiote (des écrits relatifs à des comptes ou à des factures, des lettres etc.), chose interdite pendant Chabbat, comme l’explique l’alinéa suivant du Choul’han Aroukh.

Les décisionnaires ont écrit que concernant tout ce qu’on fait pour une Mitsva ou une nécessité publique afin que personne ne soit touché, ou pour prévenir les disputes ou autres types d’altercations, l’interdit de Chitré hédiote est annulé, car il ne s’agit plus de comptes ‘Hol mais de motivations de Mitsva.

Concernant le risque d’effacer, si la personne a pris un Chomer (un gardien), c’est-à-dire quelqu’un qui surveillera qu’elle n’efface pas, ou qu’elle se trouve parmi d’autres personnes qui naturellement lui rappelleront qu’il est interdit d’effacer pendant Chabbat, cette raison aussi est annulée.

Parmi les décisionnaires actuels (Chemirat Chabbat Kéhilkhata, chap. 29, note 133 au nom du Rav Eliyachiv Zatsal), il est écrit qu’en ce qui concerne les listes de plats préparés pour un repas de Chabbat ou de Yom Tov, il n’y a aucun interdit car en général, on prépare plus que ce qui est vraiment nécessaire, et qu’il n’y a donc pas de risque qu’on efface des invités ou des noms de plats qu’on a écrit.
Il n’y a pas non plus de Gzérat Chitré hédiote car il s’agit de repas de Mitsva.

Néanmoins, s’il s’agit d’un employé dans un hôtel, il n’aura pas le droit de lire ce type de papiers car dans un hôtel, le nombre des plats et d’invités est exact.
Par contre, dans un hôpital, cela est permis pour le bien des malades, même lorsqu’ils ne sont pas en danger de mort.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 73080
Date de création : 2016-10-31 18:07:28